"Sur le plan médical, le doute n'est pas raisonnable lorsqu'il s'agit de substances susceptibles d'exposer la population à des risques majeurs. Les alertes ne peuvent être ignorées".
C'est par ces mots que le Conseil national de l'Ordre des Médecins, dans un communiqué paru mercredi 30 juillet, prend clairement position contre la loi Duplomb.
L'Ordre national des médecins déplore notamment "l'écart persistant entre les connaissances scientifiques disponibles et les décisions réglementaires". Selon le CNOM, "ce décalage compromet l'application effective du principe constitutionnel de précaution". "La compétitivité agricole et les distorsions de concurrence au sein de l'Union européenne ne doivent pas servir d'arguments pour relâcher notre vigilance en matière de protection de la biodiversité et de santé humaine".
Cette prise de position venant du CNOM, très rare, illustre s'il le fallait encore la dangerosité d'une telle loi et l'irresponsabilité totale de celles et ceux qui la soutiennent.
Devant l'évidence scientifique et la mobilisation populaire, je réitère ma position : nouvelle délibération de l'Assemblée nationale, privée de débat lors du premier examen, et si cela ne fonctionne pas, référendum populaire qui tranchera en dernier recours.
Je me joins également à l'appel national lancé aux médecins de terrain, experts scientifiques, agriculteurs, élus et représentants des usagers de santé et travaille d'ores et déjà à la mise en place, à La Réunion, d'un tel groupe de travail pour faire de la santé environnementale "un pilier de la politique de santé sur notre territoire et défendre la santé comme un bien supérieur dans toutes ses dimensions."
Perceval Gaillard
Député de La Réunion