Hier, une instruction, appelant à la "fermeté systématique envers les délinquants auteurs de violences urbaines", a été envoyée aux préfets de France par le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Cela fait suite à un premier cas d’expulsion de la famille d’un jeune ayant participé aux révoltes urbaines et ayant déjà été condamné (photo d'illustration RB/www.imazpress.com)
Cette décision, qui a par la suite été démentie, l’expulsion ayant eu lieu pour des raisons de loyers impayés, a fait jurisprudence auprès d’un gouvernement qui a décidé généraliser cette procédure de double peine à toutes le personnes accusées d’avoir participé à évènements qui ont bousculé le quotidien des Français.
La Députée Karine LEBON s’inquiète des effets de précarisation que cette décision aura sur des familles déjà pauvres. Elle estime que cette instruction appelant à procéder "à l’éviction des occupants du logement où réside le fauteur de troubles", viendra faire peser
la responsabilité d’un délit sur toute la famille, parents comme fratrie, de la personne concernée.
Karine Lebon dénonce le fait que ces individus, femmes, enfants, frères et soeurs, soient pointés du doigt et jugés coupables d’une violence qu’ils n’ont pas commise. Si une peine doit être purgée, elle doit l’être uniquement par le coupable de violences.
Ainsi, la députée s’indigne de cette nouvelle mesure qu’elle estime symptomatique de la politique de lutte contre les pauvres et non contre la pauvreté menée par le gouvernement.
Dans un pays où rien n’est fait pour lutter contre la précarité, où, selon une étude de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), 2000 enfants sont à la rue, elle juge inconcevable de donner l’ordre d’expulser de nouvelles familles.
Karine Lebon demande à ce que le gouvernement fasse son travail en restant dans le cadre Républicain, que la République réinvestisse dans ces quartiers laissés à l’abandon par les pouvoirs publics et qu’une politique d’insertion, non d’exclusion, sociale soit organisée.