C’est avec beaucoup de tristesse, d’émotion et de gravité que j’apprends que des personnes sont décédées et d’autres hospitalisées en réanimation suite à la consommation, selon les premières informations, d’opiacées de synthèse. Une substance dite extrêmement dangereuse. Je suis très préoccupé par cette situation. (Photo photo Sly/www.imazpress.com)
Alors que les drogues comme l’ecstasy, MDMA, LSD, l’héroïne, etc… font déjà des ravages particulièrement chez nos jeunes, nous assistons ces derniers temps à la consommation de drogues de plus en dur dans le département. Les différentes saisies sont là pour le démontrer. Un véritable réseau est mis en place vers La Réunion et vers l'Océan indien.
Ici où les jeunes représentent 30% de la population, soit la 3ème région la plus jeune de France après la Guyane et Mayotte, tout doit être fait pour que le phénomène ne s’aggrave pas. Malheureusement, depuis l’annonce de ces drames, il n’y a aucune mesure spécifique annoncée, alors qu’il est, à mon sens, plus facile de lutter contre le trafic de drogue ici dans une île qu’en France hexagonale.
Les morts et les hospitalisations révélés font que nous n’avons plus à faire à des dealers, comme on a l’habitude de les appeler, mais à des empoisonneurs et donc des meurtriers, des criminels pour lesquels la justice doit être sévère.
La vigilance doit être au maximum puisque selon les autorités, cette substance inconnue peut être mise dans des verres ou sur une cigarette, etc..
Il faut protéger notre jeunesse. Et force est de constater que malgré la présence d’une antenne de l’OFAST (office anti stupéfiant) à la Réunion depuis 2020, le phénomène ne diminue pas. En cause surement : le manque de moyens humains et matériels.
Il faut en urgence renforcer ces moyens pour accentuer les contrôles maritimes et aériens avec du matériel pointu mais aussi accélérer les enquêtes?
Des aides plus conséquentes doivent être allouées aussi aux collectivités afin de leur permettre de mettre en place des médiateurs de ville et des cités.
Les bailleurs sociaux doivent également se mobiliser pleinement sur ces mises en place d’agent de médiation dans les cités afin d’accompagner notre jeunesse.
La situation est très préoccupante la vie de nos jeunes est en danger.
Des grandes campagnes de sensibilisation doivent être menées dans les lieux de scolarisation, entre autres, afin de sensibiliser aux dangers des drogues.
La coopération régionale doit avoir toute sa place dans cette lutte, je pense par exemple à la COI (commission de l’océan indien) afin de démanteler les réseaux dans la zone pour que les empoisonneurs soient envoyés en prison.
L’Etat doit se saisir rapidement de ce problème pour en faire une affaire d’Etat. Une grande cause nationale. Car il a les moyens de stopper cela notamment sur notre territoire.
A la demande des élus, quand il y a des incendies, le gouvernement envoie le dash. Quand il y a des catastrophes naturelles, on dépêche sur place des renforts de la sécurité civile ? etc ….
Par ailleurs, quand il y a des manifestations et que le gouvernement a peur pour sa politique contre la volonté populaire, des gardes mobiles sont envoyées.
Le PNF, parquet national financier, n’est-il pas dépêché sur place quand il y a des soupçons de détournements de fonds ?
Alors face à ces morts de l’utilisation de drogues dures à la Réunion, qu’attend le gouvernement pour le déploiement de renforts à tous les niveaux. Il n’y a pas à attendre d’autres morts pour agir. Il faut le faire dès maintenant.
Jean Hugues Ratenon, Député de La Réunion