Je me souviens après le mouvement social de janvier 2019 intitulé "le printemps de la psychiatrie "qui a mis en lumière le malaise dans le secteur psychiatrique, que la commission des affaires sociales a décidé, dès avril la création d’une mission d’information sur l’organisation territoriale de la santé mentale. Les membres de la mission ont sillonné toute La France dont La Réunion, pour dresser le bilan de l’état de la psychiatrie et proposer des solutions.
À La Réunion, deux parlementaires, rapporteuses de la commission en la personne de Mme Martine Wonner (LREM) et Caroline Fiat (FLI) sont venues en mission et visites d'établissement dont à l'EPSMR. À cette occasion les deux syndicats majoritaires, Sud Santé représenté par Gérard Mounichy et moi-même pour la CFDT ont eu l'honneur d'être conviés pour la 1ère fois à cette réunion de travail et de faire entendre notre voix.
En premier lieu, outre le bon diagnostic du dialogue social, que nous avions partagé ensemble, avec la mise en place de notre commission sociale d'époque pour améliorer les conditions de travail, état des lieux et besoins en formations, pointer le manque de moyens en personnel, notre plan de titularisation dont l'objectif a été de ramener le pourcentage des contractuels à 5%, la mise en place d'une commission de reclassement pour raison de santé, les signes d'alerte des risques professionnel etc, etc.
Le deuxième axe, nous avions plaidé fermement à la préservation de la politique de sectorisation psychiatrique, établie par la loi du 20 décembre 1985, dont le gouvernement voulait abroger.
Nous avons parlé des fermetures de lits, la sur-occupation, la salle d'isolement, positionnement contre le T2 A en psychiatrie, plus de reconnaissance des soignants avec une formation d'une année à la spécialité d'infirmiers psychiatriques, les droits des patients, la revalorisation de la grille indiciaire des catégories C, et surtout de favoriser une politique de prévention et ainsi les besoins pour nos adolescents, favoriser l'idée de "virage ambulatoire" avec les structures extra-hospitalières comme les CMP (Centre Médico-Psychologique, HDJ (Hôpital De Jour), les CATTP (Centre d'Accueil Thérapeutique à Temps Partiel) avec le travail en équipe pluridisciplinaire et en réseau, le parcours du patient.. .etc, etc.
N'empêche, toutes ces problématiques citées, portées par la CFDT-EPSMR avaient été déjà remises en main propre le 7 février 2014 au Ministre des Affaires Sociales et de la santé de l'époque Mme Marisol Touraine lors de la pose de la 1ère pierre du Pôle Sanitaire Ouest devenu CHOR. Dont, moi-même l'ayant interpellé sur l'état des lieux préoccupants de la santé mentale des jeunes et les dispositifs à compléter.
Ce qui m'amène à vous parler du drame survenu hier, où un jeune de 14 ans a agressé son prof de musique au collège du Bas-Rhin. "Il avait ses petits délires bizarres" témoigne son ami.
A ce sujet, il serait temps de s'interroger sur un certain "mal-être" de nos adolescents de plus en plus présents même dans l'enceinte scolaire. Et poser la question à nos parlementaires, qu'a-t-on fait du rapport "flash" de 2019 et quelles sont les réponses qui ont été apportées à ce jour ? Ne faut-il pas un changement de paradigme en santé mentale ?
Pour les chercheurs en sociologie Ivan Garrec et Arthur Vuattoux dans une tribune au « Monde », qui estiment que "Parler du mal-être de la jeunesse comme le font les politiques après des actes d’extrême violence individualise le problème et masque leur absence de réponse aux problèmes de société actuels...". A chacun sa propre réflexion sans jugement !
Jean Claude Comorassamy
Super Jean Claude, tu témoignages ici à travers ton article le grand défenseur de la santé mentale que tu as toujours été. La preuve est là, même en retraite tu enrichis encore la réflexion sur ce sujet central qui est la psychiatrie. Je connais tes valeurs, continue ainsi....