Tribune libre de Daniel Toussaint

Saint-Denis : six années de mandat, et après ?

  • Publié le 18 août 2025 à 11:59
  • Actualisé le 18 août 2025 à 12:01
Saint-Denis

De juin 2020 à mars 2026, six années se seront écoulées. Mais que restera-t-il, concrètement, du mandat d’Ericka Bareigts, maire de Saint-Denis ? Beaucoup de communication, certes, mais peu de réalisations structurantes pour les Dionysiennes et les Dionysiens (Photo d’illustration www.imazpress.com)

En ce mois d’août, marqué par un hiver austral aux températures instables, la ville reste figée dans ses contradictions. Tandis que l’équipe municipale multiplie les annonces et les discours, la réalité quotidienne est bien différente.

Les élections approchent : dès le 1er septembre, la commission des comptes de campagne placera tout le monde sous contrôle.

Le constat, lui, est sans appel :
• Saint-Denis, c’est une ville, deux circonscriptions, quatre cantons… mais une gouvernance fragmentée.
• L’insécurité grandit, les nuisances sonores s’aggravent, la circulation est chaotique, les chaussées dégradées.
• Le week-end, la capitale se transforme en ville fantôme, faute d’animation et de vision économique.
• La propreté urbaine est défaillante : dépôts sauvages, carcasses de voitures, rues mal entretenues.

On est loin de l’époque d’Auguste Damase Legros (1971-1989), quand la municipalité avait encore l’ambition d’une politique au service de tous.

- Des projets qui peinent à convaincre -

Aquanor, le centre aquatique, reste fermé depuis octobre 2023, sans perspective claire de réouverture.
 Le vaste projet Espace Océan, lancé près du Petit Marché, promet sur le papier 733 logements, un hôtel trois étoiles, 80 boutiques et une grande surface alimentaire.

Mais pour beaucoup d’habitants, ce projet apparaît davantage comme une vitrine immobilière que comme une réponse aux besoins quotidiens.

Autre annonce : un "Dionypark" présenté comme un futur espace de loisirs, censé ouvrir en 2027.

De belles intentions, mais encore de longues années d’attente.

Même constat pour le projet du Chaudron, annoncé en juin 2025 comme un espace de convivialité « co-construit avec les habitants ».

- Les Dionysiens attendent toujours du concret -

Pendant ce temps, le quartier de Vauban vit douloureusement la démolition des immeubles C et D, dans le cadre du projet Prunel. "C’est un véritable crève-cœur pour nous. On a grandi ici" confient des habitants, désemparés devant un chantier qu’ils subissent plus qu’ils ne construisent.

Enfin, le Grand Marché, joyau historique construit en 1866, doit entamer une profonde transformation. La mairie promet une ouverture sur "la montagne et l’océan". Mais les artisans d’art, eux, ont déjà été déplacés, relégués dans un espace périphérique sans âme.

- Une démocratie en panne -

Élue en 2020, Ericka Bareigts a bénéficié du soutien d’à peine 1,76 électeur sur 10vRésultat : une majorité municipale "Macron-compatible" mais une population largement désengagée.

Plus de 8 électeurs sur 10 se désintéressent de sa politique.

Alors, que restera-t-il de ce mandat ?

Beaucoup d’effets d’annonce, peu de réponses aux défis d’insécurité, de propreté, de mobilité et d’attractivité. Rendez-vous en mars 2026.

Les Dionysiennes et Dionysiens auront alors l’occasion de dire s’ils veulent poursuivre sur cette voie… ou s’ils aspirent à un véritable projet de renouveau.

Daniel Toussaint


Saint-Denis d’abord !
S’unir d’abord pour un projet.
Pour un Saint-Denis renouvelé.
 
 

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