Ces derniers mois, des associations réunionnaises se voient offrir des vélos via le dispositif CCE. Sur le papier, cela paraît vertueux : encourager la mobilité douce, réduire les émissions, favoriser le vélo (Photo d'illustration : rb/www.imazpress.com)
Mais regardons de plus près. Ces financements proviennent d’avantages fiscaux accordés à de grandes entreprises polluantes comme Total Énergies ou Engie. Autrement dit, celles qui contribuent massivement à la crise climatique se donnent une image "verte" à bon compte, en arrosant de quelques actions symboliques. Est-ce vraiment une compensation ou simplement du greenwashing ?
À cela s’ajoute la stratégie commerciale agressive des sociétés intermédiaires chargées de distribuer ces vélos : créer artificiellement le besoin, jouer sur la rareté ("dépêchez-vous, il n’y en aura pas pour tout le monde"), insister sur la gratuité. Résultat : pas de place au questionnement, juste l’impression qu’il faut absolument « en profiter ».
Et après ? Ces sociétés n’ont ni atelier ni savoir-faire local pour assurer réparation ou entretien. Que vaut une garantie si personne n’est là pour la faire respecter ? Ces vélos, peu adaptés aux réalités réunionnaises (forts dénivelés, manque d’infrastructures), risquent de finir vite inutilisés. Sans filière de revalorisation, n’est-on pas en train d’importer des déchets supplémentaires, condamnés à pourrir dans des cours ou à grossir nos décharges ?
La transition écologique mérite mieux que ces illusions de compensation, ces tactiques commerciales et ces solutions sans lendemain. Nous appelons à un vrai débat : comment financer à
La Réunion des politiques publiques cohérentes, équitables et durables, sans laisser les pollueurs dicter le récit de la transition ?
Zéro Déchet La Réunion