Retenue à Paris pour le début de la session parlementaire en ce 1er octobre, je n’ai hélas pas pu participer à la manifestation contre la vie chère prévue aujourd’hui à Saint-Denis. Cet appel à mobilisation nationale nous réunit également à Paris. J’y prendrai place tout naturellement car nous ne pouvons accepter que l’Etat reste aveugle et sourd du malaise criant qui gangrène notre pays (Photo d'illustration www.imazpress.com)
Les événements en Martinique devraient alerter l’Etat. La situation sociale dans nos territoires est critique. C’est également le cas à La Réunion : nous voyons les prix de l’électricité, de l’alimentation - notamment les produits frais - ou des services augmenter dans notre île.
Face à cette situation, des solutions existent :
- Encadrer les loyers pour les logements privés : dans de nombreuses communes de La Réunion, les loyers sont ceux de grandes métropoles régionales de l’Hexagone ! Et nous n’avons pas le droit de pratiquer l’encadrement des loyers à La Réunion car le précédent Gouvernement a oublié de nous autoriser à le faire. J’ai déposé une proposition de loi pour autoriser les élus locaux dans les Outre- mer à encadrer les loyers du parc privé. J’ai écrit aux nouveaux ministres en charge du sujet pour évoquer ce besoin. Se loger coûte désormais bien trop cher : il faut agir et rapidement.
- Construire massivement des logements sociaux : les communes qui ne respectent pas leurs obligations de construction de logement social à La Réunion doivent être encore plus mises à l’amende. 40 000 Réunionnais attendent des logements sociaux et sont obligés de se loger au prix fort. Il faut que les communes en retard construisent des logements sociaux.
- Lutter contre les monopoles : renforcer le nombre et les moyens des agents en charge du contrôle de la concurrence. Tout abus doit être durement sanctionné car lorsqu’une entreprise abuse de sa position dominante, ce sont les Réunionnais qui paient la facture.
- Produire localement : la crise de certains produits alimentaires de base nous le montre, sii nous importons ce que nous consommons de l’étranger, nous avons le risque qu’ils restreignent leurs exportations vers La Réunion, comme c’est le cas pour l’oignon. Il faut accélérer la diversification de la production locale. En résumé, progresser vers l’autonomie alimentaire.
- Avancer vers la souveraineté énergétique : éolien, solaire, maîtrise de la demande en énergie doivent nous permettre d’être plus autonomes et de faire baisser nos tarifs d’électricité.
- Accélérer sur les normes RUP : l’utilisation de normes propres aux Régions Ultra Périphériques dans le BTP doit permettre de réduire les coûts. Le Gouvernement doit accélérer sur ce chantier.
Ce ne sont que quelques solutions : cette liste n’est pas exhaustive. Il ne s’agit pas de prétendre que la résolution de cette crise de la vie chère est facile. Il s’agit de dire que ce n’est pas une fatalité. Nous, femmes et hommes politiques, Réunionnaises et Réunionnais, devons agir avec des solutions concrètes.
Audrey BÉLIM
Sénatrice de La Réunion