À l'initiative de son maire, Claude Hoarau, La commune saint-louisienne a rendu hommage aux ancêtres morts sans sépulture ce mardi 30 octobre 2012 au cimetière du Père Lafosse à Saint-Louis
La tradition est désormais établie en terre Saint-Louisienne : chaque année, la commune rend hommage aux " Réunionnais morts sans sépulture " dans l’enceinte du cimetière du Père Lafosse, " lieu de dévotion populaire envers les âmes perdues ". Une pratique populaire devenue institutionnelle depuis le 31 Octobre 2009.
Ce jour-là, à la demande de Claude Hoarau, Paul Vergès, alors Président de la Région, avait inauguré une stèle commémorative. Celle-ci s’adressait à la mémoire de tous ceux qui, à La Réunion, sont morts sans recevoir les rites funéraires, à commencer par les esclaves. En période électorale à l’approche des régionales, la cérémonie avait engendré une polémique. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? " Une mauvaise querelle ", selon le service communication de la commune. " On a essayé de faire croire à une manipulation de l’histoire ; on essayé de faire croire que le terme " sans sépulture " signifiait " sans ensevelissement ". C’est soit une incompréhension manifeste, soit de la malhonnêteté intellectuelle. On parle de morts sans sépulture, par exemple dans le cadre de la Shoah ou du génocide arménien. François Hollande a parlé, à propos des enfants raflés au Vel-d’Hiv’ de " ces morts sans sépulture, dont le tombeau est notre mémoire ".
" Il y a des monuments aux morts sans sépultures partout dans le monde, qui crient que la fosse commune, l’oubli ou l’abandon ne sont pas des solutions humaines, et qu’il faut respecter les morts. Polémiquer à ce sujet est ignoble. L’esclavage est un crime contre l’Humanité, et il faut bien peu d’humanité pour dire qu’il est moins grave parce que les victimes sont mortes comme ci ou comme ça ". Les actes de dévotion de ce type ne datent pas d’hier, remarque un participant " pendant des années, des militants de la mémoire venaient. Nous étions quelques uns, avec juste un kayamb, un roulèr. Depuis 2009, les choses sont un peu plus visibles. C’est un beau geste pour notre histoire, et une reconnaissance de la ténacité des militants ". Dans son discours, devant près de cent personnes, Claude Hoarau a souhaité que " demain, cette cérémonie soit portée au rang de reconnaissance de tout un peuple ".
Évoquant le rôle historique du capitalisme dans l’esclavage et ses suites industrielles, le maire communiste de Saint-Louis a pointé " l ‘exploitation de l’homme par l’homme " comme cause des " oppressions d’hier et d’aujourd’hui ". S’il est pour lui " excessif de dire que l’esclavage existe encore ", il n’en dénonce pas moins sa " continuation par d’autres moyens, plus insidieux, et qui continuent d’écraser la population réunionnaise ". L’exemple historique comme le lieu de l’hommage ont porté le maire de Saint-Louis, à un souhait vibrant : celui " d’une Réunion de plus en plus réunionnaise ", sans " distinction " de provenance a-t-il précisé… La cérémonie, qui rassemblait plusieurs personnalités dont Gélita Hoarau, Yvon Bello et Fabrice Hoarau, s’est close, sur un air du groupe Lansor.
@ Communiste, Témoignages, c'est quoi ça?
numéro 3 , "mémoire", c'est un peu malveillant. Témoignages rend hommage à Sondarom et aux autres martyrs quasiment toutes les semaines...
Hélas Denis, qui se souvient encore de Thomas Soundarom mort dans la répression d'une grève de planteurs, qui se souvient d'Éliard Laude, de Rico Carpaye morts un soir d'élections sous les coups de nervis déchaînés par la droite ultra? Hélas Denis, aujourd'hui qui se souvient encore d'eux et de tous les autres morts pour que vive la démocratie à La Réunion. Les livres d'Histoire sont muets sur leur histoire, la mémoire collective les a gommés, même le PCR pour lequel ils ont donné leur vie a fini par petit à petit les oublier et, pis encore, par trahir le combat pour lequel Thomas, Eliard, Rico et les autres sont tombés
EST CE QU ILS ONT RENDU HOMMAGE AUSSI A MR SOUNDAROM THOMAS MORT DANS UNE GREVE A ST LOUIS ?
Bravo à Claude Hoarau et à son équipe pour ce devoir de mémoire réussi