Démission du directoire d'Air Austral - Gérard Éthève s'explique

"Je ne pouvais prendre une seule seconde le risque d'être un obstacle"

  • Publié le 10 avril 2012 à 17:00

Le vendredi 6 avril 2012, Gérard Ethève, président du directoire d'Air Austral, a démissionné de ses fonctions. Une décision motivée par la situation financière de la compagnie aérienne qui traverse une crise sans précédent avec un résultat déficitaire de 23,9 millions. L'annonce avait été faite par Didier Robert, président du conseil de surveillance de la compagnie aérienne. Pour la première fois depuis sa démission, Gérard Éthève s'est exprimé dans un communiqué ce mardi 10 avril 2012. "Dans le contexte délicat que traverse l'entreprise, je ne pouvais prendre une seule seconde le risque de représenter un obstacle pour la continuité des activités de la compagnie", explique-t-il. Le nom de son successeur sera dévoilé par un comité de nomination au plus tard le 30 juin. Nous publions son communiqué.

"Le conseil de surveillance d'Air Austral a accepté, le vendredi 6 avril, de me relever de mes fonctions de président du directoire de la compagnie. J'ai formulé cette demande à nos administrateurs afin de faciliter le redressement d'Air Austral. Cette décision a été prise en plein accord avec le Président du Conseil de Surveillance et je profite de l'occasion pour saluer les actions engagées par ce dernier pour pallier les difficultés de trésorerie de la compagnie en tant que Président de la SEMATRA et pour le processus d'augmentation de capital.

Dans le contexte délicat que traverse l'entreprise, je ne pouvais prendre une seule seconde le risque de représenter un obstacle au support nécessaire et incontournable d'organismes financiers pour la continuité des activités de la compagnie. Après avoir consacré la majeure partie de mon existence et m'être sans cesse battu pour la création d'une compagnie française et réunionnaise, classée aujourd'hui parmi les meilleures par notre clientèle et la profession, et pour hisser la Réunion au niveau de ses voisins, il était de mon devoir de m'effacer pour préserver le devenir d'une entreprise devenue la fierté des Réunionnais.

J'assurerai la conduite de la direction d'Air Austral jusqu'à l'arrivée de mon successeur, aux côtés de MM. Alain Abadie, Joseph Bréma et Michel Frappier de Montbenoït, qui ont également demandé à être relevés de leurs fonctions.

En deux ans, nous avons dû supporter un surcoût d'exploitation de 84 millions d'euros, lié à l'explosion du prix du kérosène et à l'évolution de la parité euro/dollar. ll est incontestable que la sous-capitalisation de la compagnie, rapportée à son chiffre d'affaires et confrontée à la conjoncture externe, est au c?ur de nos problèmes, mais je fais entièrement confiance à notre nouveau Conseil de Surveillance et à mon successeur pour y remédier.

Je formule le souhait que la période de transition qui s'ouvre apporte de l'apaisement et permette de prendre les bonnes décisions pour l'avenir de notre compagnie. Des mesures d'économie sont d'ores et déjà en oeuvre pour parvenir à un équilibre de nos comptes en 2014.

Je ferai tout, pendant ces prochaines semaines, pour que notre entreprise conserve son bien le plus précieux : la confiance que lui accorde sa clientèle depuis plus de vingt ans".
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1 Commentaires
Patriote38
Patriote38
12 ans

Et les contribuables qui ont généreusement financé les gabegies d'Air Austral ? Ont-ils droit à un mot de remerciement ?

OK, le prix du kérosène a augmenté, mais quid des lignes impossibles à rentabiliser mises en place par la direction d'Air Austral ?
Quid de la responsabilité des actionnaires de cette compagnie ?

Ainsi en 2012, à la Réunion, il est encore possible de gaspiller l'argent du contribuable en toute impunité, et avec la bénédiction des acteurs publics.
Quand je pense à ce que risquerait un modeste artisan s'il faisait 1% de ce que fait le management d'Air Austral, j'hallucine!