Les Réunionnais sont de plus en plus inquiets vis à vis de la situation économique et sociale de l'île au second trimestre 2010. C'est ce qui ressort du dernier baromètre de conjoncture économique et sociale publié par l'institut Ipsos. "Au quotidien, les Réunionnais restent relativement sereins, ils ont adapté leurs dépenses et gèrent mieux la situation de crise qui s'installe, même si arbitrages pour la grande majorité et sacrifices pour certains restent une nécessité. La perception du niveau de qualité de vie et de la situation économique personnelle est stable, le niveau de vie perçu est même en progression, mais les inquiétudes sur l'avenir se renforcent", peut-on lire dans le communiqué.
D"abord, les Réunionnais sont de plus en plus nombreux à faire part de leur pessimisme quant aux perspectives professionnelles. En effet, le chômage reste la préoccupation majeure pour 81% des Réunionnais. Il se situe au plus haut niveau depuis la mise en place du baromètre Ipsos. Il est suivi de la crainte de la dégradation du pouvoir d'achat (pour 76% des Réunionnais). Les opinions sur la situation économique de la Réunion et son évolution chutent et sont proches des plus bas historiques (-5 points ce trimestre et -12 points depuis le début de l'année, 70% des Réunionnais considèrent que la situation actuelle est mauvaise).Dans ce contexte pessimiste, le potentiel de mobilisation sociale est en hausse depuis le début de l'année. Ainsi, selon Ipsos, 74% des Réunionnais sont prêts à soutenir un grand mouvement de contestation sociale et 31% y participeraient.
Autre preuve que le moral est en berne, la consommation de loisirs payants est en baisse et leurs prévisions pour les mois à venir diminuent. De même, les projets d'achat concernant l'immobilier et la voiture se dégradent. Seul l'équipement Internet et TV payantes continue de progresser ce trimestre, mais les intentions futures se rétractent.
Ipsos note par ailleurs un phénomène inédit ce trimestre avec un ralentissement du niveau de dépenses des produits de grande consommation en grande surface (-3,4% par rapport au 2ème trimestre 2009). Ce ralentissement profite aux marques MDD / Premiers Prix et au hard discount qui représentent désormais 27% du panier de la ménagère. Et la situation n'est pas forcément amenée à s'améliorer à court terme puisque les intentions de dépenses alimentaires courantes chutent depuis 2 trimestres et se rapprochent de leur plus bas niveau historique.
Comme pour le grand public, le moral et la confiance des chefs d'entreprise se dégradent et ce, tant pour leur propre activité (-10 points pour la confiance) que l'économie locale (-4 points pour le moral, -13 points pour la confiance). Les projets d'investissement et d'embauches sont donc logiquement moins nombreux. Concernant la situation économique de l'île, le moral faiblit également avec 7 chefs d'entreprise sur 10 qui jugent que la situation se détériore. Au final, les chefs d'entreprise restent très inquiets sur l'avenir avec un sentiment qui s'amplifie par rapport au trimestre précédent : 6 sur 10 sont pessimistes pour les mois à venir.
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