"Ne laissez pas la violence s'installer, réagissez". DÚs ce vendredi 30 avril 2010, le message est inscrit sur 150 000 bouteilles d'eau de la marque Cilaos. Cette campagne de communication contre les violences conjugales est portée par la brigade de prévention de la délinquance juvénile de Saint-Denis (BPDJ). La délégation régionale aux droits des femmes et à l'égalité des chances, et la société des eaux de Cilaos sont partenaires de ce projet.
"Les bouteilles d'eau vont ĂȘtre les casques bleus de la lutte contre les violences faites aux femmes", dĂ©clare Michel Lalande, prĂ©fet de La RĂ©union. Sophie Elezion, dĂ©lĂ©guĂ©e rĂ©gionale aux droits des femmes et Ă l'Ă©galitĂ© des chances, prĂ©cise que cette action de sensibilisation de la BPDJ s'inscrit dans un cadre plus large : "La lutte contre les violences faites aux femmes a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e grande cause nationale 2010". La dĂ©lĂ©guĂ©e rĂ©gionale ajoute qu'"au delĂ du message de sensibilisation l'idĂ©e est de donner les moyens aux victimes de briser le tabou"."Pourquoi une bouteille d'eau car c'est un vecteur de communication qui s'introduit dans toutes les maisons" explique la BPDJ. Sophie ElĂ©zion justifie le choix du logo : "l'ourson amĂšne Ă penser aussi aux enfants victimes de ces violences intra-familiales. Le dessin rappelle le dernier travail de la BPDJ, les prĂȘt-Ă -poster". Pour la concrĂ©tisation de ces idĂ©es, la grosse difficultĂ© de la BPDJ "a Ă©tĂ© de trouver une entreprise". AprĂšs quelques Ă©checs essuyĂ©s, c'est finalement la sociĂ©tĂ© Cilaos qui accepte. "C'est une premiĂšre, Cilaos n'avait jamais eu de partenariat de communication", indique Patrick Chan-Outeung. La rĂ©gion a financĂ© la crĂ©ation du visuel Ă hauteur de (1500 euros) et Cilaos a pris en charge le coĂ»t de l'impression (1000 euros).
"Sur 3 ans, la tendance est à la hausse. Au premier trimestre 2010, 563 faits de violences ont été enregistrés, contre 485 au premier trimestre 2009", rappelle le préfet. Pour Michel Lalande, "l'augmentation du nombre de plaintes, l'évolution inquiétante des chiffres résulte aussi de l'augmentation de la sensibilisation. Les gens sont aujourd'hui mieux entourés et ainsi osent plus parler. La féminisation des gendarmeries n'est pas étrangÚre à cette libéralisation de la parole", affirme-t-il.
Pour Philippe Le Mouel, commandant de la gendarmerie de la Réunion, "les actions préventives sont indispensables aux actions répressives". à la BPDJ "des sous-officiers se consacrent uniquement à la prévention", précise-t-il. "La BPDJ réalisent tout au long de l'année des actions de communication contre les violences intra-familiales", continue Jean Ogire, adjudant chef de la BPDJ.
L'adjudant-chef rappelle que "cette nouvelle rĂ©alisation est la septiĂšme que la BPDJ met en place contre les violences intra-familiale. En 2007, des stands interactifs ont Ă©tĂ© organisĂ©s, ainsi qu'un concours de poĂšmes et la diffusion des meilleurs textes sur les bus. Une campagne par sms, un dvd avec TĂ©at la kour, et un clip musical avec le chanteur James sont rĂ©alisĂ©s l'annĂ©e suivante, et en 2009 10 000 prĂȘt Ă poster sont Ă l'effigie de la campagne contre les violences". Dans les projets Ă venir : une BD pour les Ă©lĂšves de primaires, et un court mĂ©trage de 26 minutes.
Marie Trouvé pour
