Une centaine de professionnels de la petite enfance manifestent à Saint-Denis ce jeudi 8 avril 2010. À l'appel du collectif Pas de bébés à la consigne, ils protestent contre les réformes voulues par le gouvernement en matière d'accueil des jeunes enfants en crèches.
"Nous ne pouvons pas accepter que l'accueil des jeunes enfants se dégrade, il en va de leur avenir" martèle Marie-France Pierson, présidente de la section locale de la fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (FNEJ). Sa structure a adhéré au collectif Pas de bébés à la consigne. C'est elle qui retrace les grandes lignes du mécontentement au nom des manifestants rassemblés devant la préfecture depuis le début de la matinée.La grogne porte essentiellement sur la réforme annoncée par le gouvernement d'un décret remontant à février 2007. Ce texte prévoit que 50% du personnel de chaque crèche ait un diplôme supérieur en matière d'encadrement des jeunes enfants. Les EJE (éducateur de jeunes enfants), les infirmières puéricultrices et les auxiliaires puéricultrices sont ainsi concernées. "L'Etat voudrait faire passer ce taux obligatoire de 50 à 40%. Cela sera évidemment synonyme de baisse de qualité dans l'encadrement" déplore Marie-France Pierson.
Le projet de réforme prévoit également la possibilité pour les crèches de dépasser de 20% leur capacité d'accueil (le dépassement actuellement toléré est de 10%). "Accepter un tel taux de dépassement est la porte ouverte aux perturbations et à une baisse de qualité de l'accueil. Les crèches n'ont ni les moyens humains ni les moyens techniques d'absorber une sureffectif de 20% de jeunes enfants" estime la présidente de la FNEJ.
Enfin, le collectif Pas de bébés à la consigne proteste contre la création de jardins d'éveil censés pallier la fermeture de classes de petites sections en maternelles. "Ces jardins d'éveil seront payants et ne seront donc pas accessibles à tous. Du coup, de nombreux enfants seront exclus du système éducatif" s'insurge Marie-France Pierson.
Le collectif Pas de bébés à la consigne a défilé de la préfecture au conseil général où une délégation a été reçue. Les manifestants doivent se rendre au conseil régional en début d'après-midi pour y être reçus par Didier Robert.
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