Saint-Denis - Fermeture de classes et enfants non scolarisés

"Zéro pointé pour le recteur"

  • Publié le 26 août 2011 à 10:16
Vendredi 26 Août 2011

 Une grande banderole noire décernant un zéro pointé au recteur a été déroulée sur la façade de l'ancien hôtel de ville dionysien

11 classes de primaire et de maternelle ont été fermées à Saint-Denis et au vendredi 26 août 2011, 30 enfants ne sont pas scolarisés par manque de places. "C'est une honte pour la République que huit jours après la rentrée des élèves ne trouvent pas de place" s'est indignée Ericka Bareigts, 2ème adjointe au maire de Saint-Denis. En signe de protestation, une grande banderole noire décernant un zéro pointé au recteur a été déroulée sur la façade de l'ancien hôtel de ville dionysien

Porté par le vent, le kakemono, une longue banderole noire, descend le long de la façade de l'ancienne mairie de Saint-Denis. "11 classes en moins + 30 élèves non scolarisés = zéro pointé. Mobilisons nous", la phrase s'inscrit en gras sur un fond noir. En signe de deuil. "Car c'est véritablement l'avenir de nos enfants que l'on enterre" commente l'un des élus présents devant la mairie ce vendredi matin.

C'est la non scolarisation d'une trentaine d'enfants qui a déclenché la colère de la mairie. Ericka Bareigts rappelle que la commune dionysienne "a tiré la sonnette d'alarme dès le mois de juin dernier". Le recteur avait alors annoncé la fermeture de 11 classes à Saint-Denis. "Nous lui avons indiqué que la population scolaire allait augmenter, de fait elle est passée de 17 925 élèves en 2010 à 18 228 en 2011, et qu'il fallait prévoir des classes en conséquent" souligne l'adjointe au maire. "Il a promis de le faire. Nous ne l'avons pas vraiment cru. Nous avions raison puisqu'à la rentrée une cinquantaine d'enfants n'avait pas de place dans les établissement scolaires" remarque-t-elle.

Une vingtaine d'enfants a finalement été répartie dans d'autres écoles, une trentaine reste "à caser", selon l'expression de l'élue dionysienne. "La répartition des non inscrits s'est faite et va encore se faire selon la politique des petits pois que l'on case là où il y a de la place. C'est honteux" s'emporte Éricka Bareigts. Elle note aussi que l'Académie de La Réunion se place en avant dernière position du classement national en termes de résultats.

Au nom de la municipalité, elle a écrit une lettre au recteur Mostafa Fourar pour lui demander, en urgence, "une table ronde" afin de sortir "situation de quasi rupture" dans laquelle l'École est placée à La Réunion.

Dans plusieurs communes, Saint-Paul, Saint-Leu, les Avirons notamment, les maires, les parents d'élèves, souvent soutenus par les enseignants réclament l'ouverture de classes supplémentaires. Ils soulignent que celles qui existent sont, généralement, surchargées.

Ericka Bareigts indique à ce propos que l'association des maires réfléchit à la mise en place d'actions communes "pour faire face à l'autisme du rectorat".

Le rectorat n'a pas souhaité réagir à ces déclarations.

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