Cinq personnes sont toujours en garde à vue

Filière djihadiste démantelée à Saint-Denis : des suspects très discrets

  • Publié le 3 juin 2015 à 14:42

Le démantèlement d'une filière djihadiste à Saint-Denis a créé un véritable choc dans le centre-ville du chef-lieu. Ce mercredi 3 juin 2015, les rares fréquentations des cinq personnes interpellées sont assez surprises par l'opération anti-terroriste menée la veille. Il faut dire que les suspects ont fait preuve d'une très grande discrétion dans leurs projets.

Convertis à l'islam depuis un an, Thomas et Anthony comptaient faire le djihad prochainement. Devenus Mehdi et Muhammad, les jumeaux voulaient rejoindre le Shâm. C'est dans cette région, à cheval entre la Syrie et l'Irak, que l'organisation Etat islamique accueille ses recrues. Un endroit où est décédé le Saint-Andréen Nassirdine Mzé, le 7 avril dernier.

Mais pour le voisinage des deux suspects - arrêtés avec trois autres personnes ce mardi-, ces jeunes hommes n'ont rien de terroristes. "Ce sont des gens comme tout le monde. Ce sont mes voisins qui sont là depuis un bon bout de temps. Je n'ai jamais eu de problème avec eux. C'est plutôt une question d'apprentissage, ils ne sont pas assez mûrs dans leur tête", affirme un homme qui a vu grandir les deux marmailles de la résidence située rue Montreuil.

"A la mosquée, ils prennent leurs écarts"

Présente sur les lieux lors de l'arrestation des deux frères, une femme qui travaille au sein du bâtiment est encore choquée par ce qu'elle a vu la veille "C'était deux petits jeunes blancs. L'un avait un keffieh et l'autre était habillé simplement. Ils avaient l'air tous les deux perdus et n'avaient pas de barbe. Je les croisais tous les jours depuis un mois. Ils me disent bonjour, sans plus. Mais on ne voit pas ce qui se passe dans la tête des gens", se souvient-elle.

Au niveau de la rue Maréchal-Leclerc, l'appartement où a été arrêté Marie-Jeanne - une femme de 62 ans qui aurait financé le départ au djihad de son fils - porte encore les traces de l'intervention du GIPN (Groupe d'intervention de la police nationale). Mais l'avocat de la mère de famille est cependant confiant quant à l'avenir de sa cliente. "Son fils est parti en Syrie, mais elle lui a toujours demandé de rentrer à La Réunion. Ce sera difficile pour les autorités judiciaires de retenir contre elle une quelconque  association de malfaiteurs", assure maître Patrice Selly, interrogé par RTL Réunion.

Du côté des Lataniers, les fidèles de la mosquée de quartier n'ont pas pu déceler la radicalisation de l'un des suspects arrêté la veille, candidat au djihad en Syrie. Irfan, un père de famille 24 ans, a été interpellé dans son appartement situé à deux pas du lieu de culte. "On voit que ce sont des gens avec une façon de penser différente, mais quand on essaie de discuter avec eux, ils prennent leurs écarts", explique l'une des personnes en charge de la mosquée.

Un prédicateur actif sur internet

En effet, l'endroit  est surveillé par les forces de l'ordre depuis les attentats parisiens survenus au début de l'année. Mais il a été impossible pour les responsables de la mosquée de se douter des envies de départ de certains : "on surveille ce qui se passe, surtout après les histoires qu'il y a eu avec Charlie. Lorsqu'ils sont présents ici, ils ne montrent aucun comportement grave. Mais en dehors, on ne sait pas ce qu'ils font."

Les investigations des policiers se sont concentrées dans un autre secteur du centre-ville de Saint-Denis, près de l'église Saint-Jacques. C'est dans une grande case en béton de la rue de la cité Jasmin qu'habite Nail. Ce présumé prédicateur salafiste de 21 ans aurait déjà incité six Réunionnais à partir combattre au Sham, dont le Saint-Andréen Nassirdine Mzé. Mais sur place, le voisinage n'en sait pas beaucoup plus sur le jeune hommme. "Ils vivent repliés sur eux-mêmes. C'est la seule habitation qui a des murs plus hauts que les autres", affirme l'un des riverains. Il faut dire que le suspect est beaucoup plus actif sur internet où il s'était radicalisé avant de partir en Egypte apprendre l'arabe.

Sur Twitter, l'homme poste souvent des réflexions à propos de l'islam et des combats au Moyen-Orient : l'interdiction de la musique pour les croyants, la photo d'espions arrêtés au Yémen, la vidéo d'un attentat en Arabie Saoudite... "Quiconque s'oppose à l'Etat islamique fait clairement partie du camp des mécréants", a-t-il notamment écrit le 1er juin, la veille de son arrestation. L'un des tweets envoyé par ce jeune est d'ailleurs révélateur de l'état d'esprit des suspects arrêtés ce mardi. "On reconnaît le croyant par le fait : qu'il parle peu, qu'il agit beaucoup." Un constat que doivent actuellement vérifier les enquêteurs au sein du commissariat Malartic.

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1 Commentaires
FOX
FOX
9 ans

.....Vraiment déçu par vous IP !!.....depuis un certain temps, je suis censuré, et je ne comprendspas pourquoi ?!.... mon dernier commentaire date d hier soir, sur cette filière djihadiste , mème si je ne suis pas tendre dans mes propos parfois, je n ai rien écrit d insultant, ni diffamatoire.....j assume pleinement mes propos.....et j e n ai pas peur d ètre inquiéter par certaines.....autorités.....de par mes propos.....en clair je m en fou éperdument....je m en b.....les c......