Viol et harcèlement moral d’un élève : le professeur d’art martial rejugé en appel aux assises

  • Publié le 24 septembre 2025 à 09:44
  • Actualisé le 24 septembre 2025 à 14:28
Cour d'assises

Accusé de viol et de harcèlement moral sur un adolescent de 16 ans, Alain T., professeur d’art martial installé à Petite-Île, comparaît ce mercredi et jeudi devant la cour d’assises en appel. L’homme, déjà condamné en première instance à 12 ans de réclusion criminelle, continue de clamer son innocence. Ses avocats, Me Iqbal Akhoun et Me Jean-Jacques Morel, annoncent qu’ils plaideront l’acquittement devant le jury populaire (Photo rb/www.imazpress.com)

Alain T., professeur d’art martial à Petite-Île, revient devant la justice. Déjà condamné en décembre 2024 à 12 ans de réclusion criminelle pour viol et harcèlement moral sur un adolescent de 16 ans, il comparaît à partir de ce mercredi devant la cour d’assises en appel. Le sexagénaire conteste les faits qui lui sont reprochés et affirme n’avoir jamais exercé de contrainte. Ses avocats, Me Iqbal Akhoun et Me Jean-Jacques Morel, annoncent qu’ils soutiendront cette version.

L’affaire trouve son origine dans la plainte déposée par un élève en janvier 2023. Le jeune homme de 16 ans accuse son professeur de l’avoir manipulé et agressé sexuellement à plusieurs reprises entre janvier et septembre 2022. Selon lui, son coach lui aurait envoyé de nombreux messages insistants, parfois menaçants, et l’aurait contraint sous la menace de révéler son homosexualité sur les réseaux sociaux. Des photos compromettantes figureraient également dans le dossier.

Alain T. reconnaît avoir eu une relation avec l’adolescent, mais la décrit comme une liaison amoureuse. « Il était constant dans ses demandes et j’ai baissé la garde. Je me suis laissé faire », aurait-il confié au cours de l’instruction, inversant ainsi la culpabilité sur son élève.

 - Un profil jugé inquiétant -

Les experts mandatés par la justice dressent un portrait sombre du sexagénaire. Ils évoquent une « dangerosité criminologique » et des comportements pervers. Le psychologue qui l’a examiné parle d’un pédophile et d’un pygmalion, « profondément ancré dans la perversité sexuelle qu’il tente de faire passer pour la normalité ». Selon eux, le risque de récidive reste élevé et une réinsertion sociale paraît compromise sans suivi strict.

Ce n’est pas la première fois qu’Alain T. est confronté à la justice pour ce type d’accusations. En novembre 2011, le tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne) l’avait condamné pour administration de substances nuisibles à un mineur et agression sexuelle. Il avait écopé de deux ans de prison dont un avec sursis probatoire, assorti de trois ans de suivi socio-judiciaire.

Ce lourd passé judiciaire ne joue pas en sa faveur aujourd’hui. Le parquet général fera selon toute logique valoir cet élément inquiétant qui tend à renforcer les soupçons d’emprise et d’abus sur ses jeunes élèves.

 - L’enjeu du procès en appel -

La première juridiction, la cour criminelle de Saint-Denis avait suivi les réquisitions du parquet en décembre 2024 en condamnant Alain T. à 12 ans de réclusion criminelle. Cette peine, lourde mais en deçà du maximum encouru (20 ans), avait déjà marqué la gravité des faits reprochés.

Le professeur d’art martial a immédiatement interjeté appel. Il continue de nier toute violence et affirme qu’il n’a jamais exercé de contrainte. Ses conseils s’apprêtent désormais à défendre son dossier devant un jury populaire, composé de citoyens et de magistrats professionnels, avec pour objectif l’acquittement.

Le procès doit durer deux jours. À l’issue des débats, les jurés devront trancher entre deux lectures radicalement opposées : celle d’un adolescent victime de menaces, de harcèlement et de viols, et celle d’un sexagénaire qui se défend d’avoir entretenu autre chose qu’une relation consentie.

Le verdict est attendu ce jeudi soir.

is/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Jose
Jose
1 jour

"le tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne) l’avait condamné"
La Réunion n'est pas la poubelle de la France !
Gardez vos déchets !

Pierrot974
Pierrot974
3 heures

Dans ces conditions, la Réunion aurait dû aussi garder les frères Clain.