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Attaques chimiques en Syrie: un rapport d'enquĂȘteurs de l'ONU attendu cette semaine

  • PubliĂ© le 23 aoĂ»t 2016 Ă  01:33
Un homme respire à travers un masque à oxygÚne aprÚs une attaque au gaz attribuée au régime syrien, le 17 mars 2015 à Sarmin, prÚs d'Idleb

L'enquĂȘte menĂ©e depuis un an par un groupe d'experts mandatĂ©s par l'ONU pour identifier les responsables d'attaques chimiques en Syrie touche Ă  sa fin et leur rapport est attendu cette semaine, ont indiquĂ© lundi des diplomates.


Ce groupe de 24 enquĂȘteurs, baptisĂ© Joint Investigative Mechanism (JIM, mission d'enquĂȘte conjointe), a Ă©tĂ© mis en place en aoĂ»t 2015 aprĂšs des attaques au chlore contre trois villages syriens qui avaient fait 13 morts.
Le JIM a été créé conjointement par l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).
Au total, les enquĂȘteurs se sont penchĂ©s sur neuf cas d'attaques chimiques, la plupart attribuĂ©es par les pays occidentaux aux forces gouvernementales syriennes.
Leur rapport final doit ĂȘtre remis au Conseil de sĂ©curitĂ© avant fin aoĂ»t. Mais le mandat d'un an du JIM peut ĂȘtre prolongĂ© si l'enquĂȘte n'est pas terminĂ©e ou pas concluante Ă  cette date.
Le Conseil a menacé de prendre des sanctions une fois les responsables identifiés de maniÚre catégorique.
Mais la Russie et la Chine, qui protÚgent le régime de Bachar al-Assad, auront encore la possibilité de bloquer toute mesure en utilisant leur droit de veto.
Car si Paris, Londres et Washington accusent le régime syrien, Moscou affirme qu'il n'y pas de preuves formelles de sa culpabilité et accuse de son cÎté l'opposition armée d'avoir utilisé des armes chimiques.
"Nous espérons (que le JIM) établira de maniÚre absolument claire qu'il y a eu des attaques chimiques en Syrie et, si tant est qu'il est possible de le prouver, dira qui est responsable de chacune d'elles", a expliqué lundi l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft. "Quiconque utilise des armes chimiques en Syrie doit rendre des comptes".
Il a affirmĂ© "qu'il y aura des suites" si l'enquĂȘte est concluante.
"Le Conseil de sécurité devra prendre ses responsabilités quelles que soient les conclusions" du JIM, a affirmé le représentant permanent adjoint français Alexis Lamek.
Un rapport intĂ©rimaire du JIM, publiĂ© en juin, indiquait que l'enquĂȘte progressait mais que les enquĂȘteurs manquaient encore de "preuves crĂ©dibles et fiables".
Leurs recherches sur le terrain ont commencé en mars mais elles sont ralenties par l'insécurité et elles dépendent du bon vouloir des autorités syriennes.
Les neuf cas étudiés concernent des attaques dans la province d'Idlib, à Talmenes le 21 avril 2014, Qmenas et Sarmin le 16 mars 2015 et al-Tamanah (29-30 avril et 25-26 mai 2014). Ont aussi été visées les localités de Kafr Zita (gouvernorat de Hama, 11 et 18 avril 2014), Marea (gouvernorat d'Alep, le 21 août 2015) et Binnish (région d'Alep, 21 août 2015).
Plusieurs incidents sont imputés par les Occidentaux à des largages de gaz de chlore par hélicoptÚre par les forces gouvernementales. A Marea, il s'agirait par contre de gaz moutarde utilisé par le groupe jihadiste Etat islamique.
Damas a toujours nié avoir utilisé des armes chimiques.
Le 21 août 2013, une attaque chimique avait tué des centaines de personnes à l'est de Damas.
La Syrie avait accepté ensuite un plan de démantÚlement de ses stocks de gaz moutarde et sarin. En janvier dernier, l'OIAC a annoncé que cet arsenal avait été détruit.

Par Béatrice ROMAN-AMAT - © 2016 AFP
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