À cinq jour du premier tour

Législatives 2024 : Attal, Bardella et Bompard s’affrontent sur TF1

  • Publié le 25 juin 2024 à 16:32
  • Actualisé le 30 juin 2024 à 09:54

Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard vont s’affronter sur le plateau de TF1 ce mardi 25 juin, alors que l’extrême droite caracole en tête des sondages à cinq jours du premier tour de législatives à suspense. Cet affrontement, qui prend place cinq jours avant le premier tour des élections législatives, sera animé par Gilles Bouleau et Anne-Claire Coudray.

Le Premier ministre s'était dit ouvert à un débat le 13 juin dernier, durant un déplacement de campagne dans le Pas-de-Calais. "Sur le principe, j'y suis favorable", déclarait-il. Le choix du candidat incarnant la gauche était cependant incertain, alors que le nom de Jean-Luc Mélenchon était présenté par le chef du gouvernement.

"Le Nouveau Front Populaire n'a pas encore désigné son candidat Premier ministre. C'est donc aux chefs des grands partis de notre coalition d'aller à ce type de débats", avait décliné le fondateur de La France insoumise.

C'est a priori Jordan Bardella qui a le plus à perdre durant cette soirée en "prime time". Après son succès aux européennes, le RN domine les sondages de premier tour, à 36% des intentions de vote selon l'Ifop, et peut caresser l'ambition d'une accession au pouvoir historique. Il devance la coalition de gauche Nouveau Front populaire (29,5%) et le camp présidentiel (20,5%).

Rien, jusqu'ici, n'a semblé casser la dynamique du candidat RN au poste de Premier ministre: ni le flou de son camp sur l'éventuelle abrogation de la réforme des retraites, ni son refus affiché d'être nommé à Matignon s'il n'obtient pas de majorité absolue à l'issue du second tour le 7 juillet - un "refus d'obstacle" l'avait taclé Gabriel Attal.

Lundi, "prêt à gouverner", Jordan Bardella a présenté son programme, dont une loi "d'urgence" contre l'immigration pour "supprimer le droit du sol" et il a confirmé son souhait d'exclure les binationaux des emplois "extrêmement sensibles" dans la défense, le nucléaire ou le renseignement, deux propositions susceptibles d'être censurées par le Conseil constitutionnel, selon des juristes.

Dans le camp présidentiel, Emmanuel Macron multiplie les interventions dans la campagne, en dépit des mises en garde de ses alliés et de sa chute de popularité après sa décision controversée de dissoudre l'Assemblée nationale le 9 juin.

Les programmes des "extrêmes" mènent "à la guerre civile", a lancé le chef de l'Etat dans un podcast diffusé lundi. L'extrême droite "renvoie les gens ou à une religion ou à une origine", "divise" et "pousse à la guerre civile" et la France insoumise propose "une forme de communautarisme", "c'est aussi la guerre civile derrière", a-t-il lâché, poursuivant une stratégie de dramatisation du scrutin.

"Un président de la République ne devrait pas dire cela", a répliqué Jordan Bardella, tandis que Jean-Luc Mélenchon accusait Emmanuel Macron d'être "toujours là pour mettre le feu".

- "Cristallisé" ? -

Le débat sur TF1 peut-il changer les équilibres entre les trois blocs ? "Quel débat?", grince un cadre macroniste. "Les gens ont déjà choisi, c'est déjà cristallisé. Le débat ne va pas faire évoluer les choses. Peut-être que ça peut jouer sur les abstentionnistes" et "nous être profitable", nuance-t-il tout de même.

Avant ce rendez-vous télévisuel, Jordan Bardella et Gabriel Attal ont réclamé la présence sur le plateau de Jean-Luc Mélenchon plutôt que Manuel Bompard. Ils estiment que l'ancien candidat à la présidentielle est le prétendant pour Matignon au sein du Nouveau Front populaire, appuyant volontairement sur une ligne de fracture à gauche.

Car les autres forces politiques de la coalition de gauche réclament toutes un candidat de "consensus", et la mise au ban de l'Insoumis qu'ils jugent trop "clivant".

Jean-Luc Mélenchon "n'est pas le leader du Nouveau Front populaire et il ne sera pas Premier ministre", a ainsi lancé lundi la patronne des Ecologistes Marine Tondelier à l'AFP.

"Le prochain Premier ministre sera insoumis", a répliqué M. Mélenchon sur France 2, mentionnant ses lieutenants - Manuel Bompard et Mathilde Panot en tête - comme potentiels candidats au poste, sans s'exclure non plus clairement de la liste des prétendants.

Au passage, le leader insoumis a "mis en garde" les socialistes. "Mélenchon, c'est un nom qui fait ouvrir les portes quand on est dans les quartiers populaires. (François) Hollande, c'est un nom qui les fait fermer", a-t-il lâché à propos de l'ancien chef de l'Etat, candidat aux législatives en Corrèze.

- LR saisit le Conseil d’État en référé pour être invité -

"CE débat est organisé par la chaîne TF1 à une heure où l’audience est particulièrement importante et dans un contexte d’urgence qui fera de lui le moment le plus important de la campagne du premier tour des élections législatives", estime LR.

Après avoir été déboutés par l’Arcom, Les Républicains ont annoncé lundi avoir saisi le Conseil d’État en référé pour être invités au débat mardi à 21 heures sur TF1 auquel seuls Gabriel Attal, Jordan Bardella et Manuel Bompard sont conviés.

Le parti a saisi le juge du référé-liberté du Conseil d’État pour suspendre le rejet de sa demande par l’Arcom vendredi dernier, afin de "l’enjoindre de mettre, sans délai, en demeure la chaîne TF1 d’inviter un représentant du parti Les Républicains à participer au débat du 25 juin", souligne la requête envoyée par le parti, dont l’AFP a obtenu une copie.

La droite estime "hautement préjudiciable" que ce débat se déroule uniquement en présence d’un représentant du camp présidentiel, du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire (NFP), compte tenu de la "singulière célérité" de la campagne électorale qui a laissé à peine trois semaines de campagne aux formations politiques depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin par Emmanuel Macron.

"Ce débat est organisé par la chaîne TF1 à une heure où l’audience est particulièrement importante et dans un contexte d’urgence qui fera de lui le moment le plus important de la campagne du premier tour des élections législatives", estime LR qui rappelle avoir obtenu 61 députés lors des législatives en 2022 et 7,2 % aux récentes élections européennes.

Le refus de l’Arcom "porte inévitablement atteinte au respect du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée et d’opinion dans la mesure où toutes les formations politiques représentatives ne seront pas présentes à ce débat", souligne le parti.

À ses yeux, l’Arcom "n’a pas respecté les obligations qui lui incombent (et) a commis une erreur de droit et porté une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale".

AFP

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1 Commentaires
Missouk
Missouk
8 mois

BOMPARD mauvais choix... RUFFIN ou AUTAIN auraient été bien plus aptes. Mais ils ne sont pas dans les petits papiers du sieur Méluche