Les interrupteurs d'alimentation en carburant des moteurs d'un Boeing d'Air India qui s'est Ă©crasĂ© peu aprĂšs le dĂ©collage le 12 juin, tuant 260 personnes, se sont mis en position "arrĂȘt" juste avant l'impact, selon un rapport d'enquĂȘte prĂ©liminaire publiĂ© samedi.
Le rapport, publiĂ© par le Bureau indien d'enquĂȘte sur les accidents aĂ©riens (AAIB), ne tire aucune conclusion et n'attribue aucune responsabilitĂ©, mais indique qu'un pilote a demandĂ© Ă l'autre pourquoi il avait coupĂ© le carburant, le second pilote rĂ©pondant qu'il ne l'avait pas fait.
Au total 241 personnes qui se trouvaient à bord du Boeing 787-8 Dreamliner d'Air India ont été tuées, et une seule a survécu, lorsque l'avion s'est écrasé sur des habitations juste aprÚs le décollage dans la ville d'Ahmedabad, dans l'ouest du pays. Les autorités ont également identifié 19 personnes tuées au sol.
A preliminary report depicted confusion in the cockpit shortly before an Air India jetliner crashed, killing 260 people, after the plane's engine fuel cutoff switches almost simultaneously flipped, starving the engines of fuel https://t.co/VBjl7DDQ4M pic.twitter.com/QvfFxDKi4M
â Reuters (@Reuters) July 12, 2025
- "Pourquoi tu as coupé l'alimentation en carburant ?" -
Le Boeing avait atteint une vitesse maximale de 180 noeuds (333 km/h) en dĂ©collant lorsque les interrupteurs d'alimentation en carburant sont passĂ©s de la position "run" (ouvert) Ă la position "cutoff" (arrĂȘt) pour le premier moteur puis le second une seconde plus tard, selon le rapport.
Les deux moteurs ont alors commencé à perdre de la puissance.
"Dans l'enregistrement des conversations dans le cockpit, l'un des pilotes demande à l'autre pourquoi il a coupé l'alimentation en carburant. Le second pilote répond qu'il ne l'a pas fait", indique le rapport de 15 pages.
Moins d'une minute plus tard, un pilote a transmis le signal de détresse "Mayday, Mayday, Mayday", et l'avion s'est écrasé sur des habitations.
Les contrÎleurs aériens ont demandé aux pilotes ce qu'il se passait puis ont vu l'appareil s'écraser et on appelé les secours.
L'avion a commencĂ© Ă perdre de l'altitude avant mĂȘme de quitter le pĂ©rimĂštre de l'aĂ©roport, selon le rapport.
Air India crash probe: Engines died SECONDS after takeoff â at least 240 killed
â RT (@RT_com) July 11, 2025
Fuel cutoff switches flipped âfrom run to cutoffâ MID-AIR
âSTARVING engines of fuelâ
1 pilot heard asking other âwhy he cut off the fuelâ https://t.co/x3kG9kkJYz pic.twitter.com/9GtWCPFilf
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- EnquĂȘte toujours en cours -
Le site spĂ©cialisĂ© The Air Current, citant plusieurs sources au fait de l'enquĂȘte, a indiquĂ© qu'elle s'est rĂ©cemment "concentrĂ©e sur le mouvement des interrupteurs d'alimentation en carburant des moteurs, Ă la suite d'une analyse des enregistreurs intĂ©grĂ©s de donnĂ©es de vol et de donnĂ©es vocales du Boeing 787". L'analyse complĂšte devrait prendre "des mois, si ce n'est plus", et l'hypothĂšse privilĂ©giĂ©e pourrait encore Ă©voluer, prĂ©cise-t-il dans sa publication cette semaine.
Lire aussi -Â Les secours passent le site du crash du Boeing d'Air India au peigne fin
Le rapport du bureau indien rappelle que l'Administration fĂ©dĂ©rale de l'aviation des Ătats-Unis avait publiĂ© un bulletin d'information en 2018 concernant "le dĂ©sengagement potentiel de la fonction de verrouillage de l'interrupteur de contrĂŽle du carburant".
Bien que cette prĂ©occupation ne soit pas considĂ©rĂ©e comme une "condition dangereuse" nĂ©cessitant une directive plus sĂ©rieuse, Air India a informĂ© les enquĂȘteurs qu'elle n'avait pas effectuĂ© les inspections suggĂ©rĂ©es car elles Ă©taient "conseillĂ©es et non obligatoires".
Air India respectait toutes les directives de navigabilité et les bulletins de service d'alerte, indique le rapport.
Le bureau des enquĂȘtes a dĂ©clarĂ© qu'il n'y avait "aucune action recommandĂ©e pour les opĂ©rateurs et fabricants de moteurs B787-8 et/ou GE GEnx-1B", suggĂ©rant qu'il n'y avait pas de problĂšmes techniques avec les moteurs (GE) ou l'appareil (Boeing).
- Un seul survivant dans le crash-
Boeing n'a pas commentĂ© le rapport indien. "Nos pensĂ©es demeurent avec les proches des passagers et de l'Ă©quipage du vol Air India 171, et avec toutes les personnes affectĂ©es au sol Ă Ahmedabad. Nous continuons de soutenir l'enquĂȘte et nos clients", a seulement Ă©crit le constructeur dans un communiquĂ©.
L'enquĂȘte est toujours en cours, a ajoutĂ© le bureau indien, prĂ©cisant que des Ă©lĂ©ments supplĂ©mentaires et des informations ont Ă©tĂ© "demandĂ©es aux parties prenantes". L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) de l'ONU stipule que les Ătats dirigeant l'enquĂȘte doivent soumettre un rapport prĂ©liminaire dans les 30 jours suivant un accident.
Des enquĂȘteurs des Ătats-Unis et du Royaume-Uni ont participĂ© aux investigations.
L'avion transportait 230 passagers -169 Indiens, 53 Britanniques, sept Portugais et un Canadien -, ainsi que 12 membres d'équipage.
Des dizaines de personnes au sol ont aussi été blessées dans le crash.
Un seul passager a survĂ©cu, un citoyen britannique sorti de lui mĂȘme des dĂ©combres de l'avion, et qui a depuis quittĂ© l'hĂŽpital.
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â Little Think Tank (@L_ThinkTank) June 12, 2025
????ïž VidĂ©o montrant, selon les mĂ©dias indiens, le seul survivant du crash du Boeing 787-8 dâAir India.
???? « Il y a eu un bruit fort, puis lâavion sâest Ă©crasĂ©. Tout sâest passĂ© tellement vite. Quand je me suis relevĂ©, il y avait des corps tout autour de moi. » pic.twitter.com/CenDCVcKa8
Les autoritĂ©s sanitaires de l'Ătat indien du Gujarat avaient initialement annoncĂ© qu'au moins 279 personnes avaient Ă©tĂ© tuĂ©es, mais des mĂ©decins lĂ©gistes ont rĂ©duit le bilan Ă 260 morts aprĂšs avoir identifiĂ© tous les restes des victimes.
www.imazpress.com avec l'AFP / [email protected]







"Bien que cette prĂ©occupation ne soit pas considĂ©rĂ©e comme une "condition dangereuse" nĂ©cessitant une directive plus sĂ©rieuse, Air India a informĂ© les enquĂȘteurs qu'elle n'avait pas effectuĂ© les inspections suggĂ©rĂ©es car elles Ă©taient "conseillĂ©es et non obligatoires".
Peut-ĂȘtre que si les inspections suggĂ©rĂ©es avaient Ă©tĂ© faites, le drame n'aurait pas eu lieu. Mais il "faut" Ă©conomiser sur tout pour goinfrer les actionnaires ou l'Ătat patron.