Sports

Coronavirus: le cyclisme cherche un chausse-pied

  • PubliĂ© le 16 avril 2020 Ă  18:05
  • ActualisĂ© le 16 avril 2020 Ă  18:51
Le peloton du Tour de France le 26 juillet 2019 Ă  Tignes

Le cyclisme cherche un chausse-pied pour faire entrer un maximum de courses dans un laps de temps réduit en fin de saison, aprÚs l'annonce des nouvelles dates du Tour de France, reporté de deux mois.

Giro, Vuelta, grandes classiques, championnats nationaux et courses de moindre niveau, tout a été remis en cause par la pandémie de coronavirus. L'établissement du calendrier vire logiquement au puzzle mais l'Union cycliste internationale (UCI), l'autorité en la matiÚre, a annoncé que le nouveau programme 2020 serait établi "au plus tard le 15 mai".

- Les certitudes -

Pas de course internationale avant, au mieux, le 1er juillet, pas de courses WorldTour avant le 1er août. L'UCI a prolongé mercredi la période de suspension dans un contexte sanitaire qui diffÚre selon les pays mais affecte sévÚrement l'Europe de l'Ouest, le coeur du cyclisme.

Les conséquences ? Les championnats nationaux prévus en juin sont décalés au week-end du 22-23 août, une semaine avant le départ du Tour de France. Non sans problÚmes, puisque la Belgique a interdit les rassemblements publics jusqu'à fin août. Le championnat belge, qui était prévu à Anzegem, en Flandre-

Occidentale, serait contraint de se dĂ©rouler Ă  huis clos, sans public et sans VIP, et sa tenue est devenue du mĂȘme coup trĂšs incertaine. Autre effet immĂ©diat, le Tour de Pologne (5 au 11 juillet) et la Clasica San Sebastian (25 juillet), des courses WorldTour, ne peuvent avoir lieu aux dates prĂ©vues. En revanche, les dates des Mondiaux, du 20 au 27 septembres, ont Ă©tĂ© confirmĂ©es par l'UCI.

- Les hypothĂšses -

La Bretagne Classic, qui a perdu sa date au profit du championnat de France, et le BinckBank Tour, confrontĂ©e dĂ©sormais au Tour de France, ont dĂ©jĂ  annoncĂ© ĂȘtre en quĂȘte d'un nouveau crĂ©neau. Juste avant le Tour, pour la course bretonne, aprĂšs les Mondiaux pour la course par Ă©tapes belgo-nĂ©erlandaise.

Pour les GP de Québec et de Montréal (11 et 13 septembre), la situation est devenue d'un coup trÚs compliquée. "Le Tour a préséance", a admis dans le journal La Presse Serge Arsenault, le fondateur des courses canadiennes, les seules de trÚs haut niveau organisées en Amérique du Nord.

Pas question, pour lui, d'avoir un "simulacre de WorldTour". Mais la fenĂȘtre mĂ©tĂ©o rend hypothĂ©tique un dĂ©placement en octobre. "Je ne suis pas un organisateur de +fat Bike+ sur neige", a protestĂ© par avance Serge Arsenault qui a donc qualifiĂ© une solution d'"infime possibilitĂ©". Et quid enfin du championnat d'Europe, pour lesquels l'Union europĂ©enne de cyclisme (UEC) a annoncĂ© chercher une date autre que le 13 septembre ?

- Le casse-tĂȘte du mois d'octobre -

Comment caser deux courses de plus de trois semaines dans une fourchette d'environ cinq semaines ? Le Giro et la Vuelta, les deux autres grands tours nationaux, prennent 23 jours (24 en cas de dérogation pour départ lointain) au calendrier.

Dans son annonce ("le Giro se disputera aprÚs les Mondiaux et sera suivi par la Vuelta"), l'UCI s'est gardée d'évoquer un chevauchement qui apparaßt inévitable. Mais sur combien de jours ? Une ébauche de solution pourrait tenir à une durée moindre, d'autant que la Vuelta avait prévu de s'élancer cette année des Pays-Bas (Utrecht).

On sait toutefois que le Giro, qui ne pourra s'Ă©lancer de Budapest comme il l'avait programmĂ©, s'arc-boute traditionnellement sur une durĂ©e inchangĂ©e. Sans mĂȘme Ă©voquer le problĂšme posĂ© par le passage en altitude pendant l'automne et les risques de fermetures de cols susceptibles de dĂ©naturer les grands tours.

En octobre, les amateurs de cyclisme auront de toute façon l'embarras du choix. Ce sera le mois de rattrapage pour la plupart des "monuments", les grandes classiques rayées du printemps par le virus.

AFP

guest
0 Commentaires