Une liste de 38 noms transmise à Macron (actualisé)

Le nouveau gouvernement peut-être annoncé en fin de journée

  • Publié le 21 septembre 2024 à 17:35
  • Actualisé le 21 septembre 2024 à 17:56

Épilogue ce samedi pour la formation du gouvernement ? Après de "derniers ajustements", Michel Barnier a transmis vendredi soir une liste de noms "finalisée" au chef de l'Etat et le MoDem a acté sa participation, même si des députés du parti centriste, inquiets d'une équipe marquée trop à droite, restent réservés. L'annonce du nouveau gouvernement pourrait avoir lieu en fin de journée ce vendredi alors qu'Une partie de la gauche descend de nouveau dans la rue contre le chef de l'Etat et le Premier ministre.

L'entourage du locataire de Matignon, qui a "pleine liberté" pour composer son équipe selon le président, a fait savoir vendredi soir que "l'architecture et la composition finalisées" du gouvernement ont été envoyées à l'Elysée. Il espère toujours pouvoir la présenter "avant dimanche".

"Tout dépend de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique", qui doit vérifier qu’aucun ministre pressenti ne se trouve en délicatesse avec le fisc ou ne présente de conflit d’intérêts, souligne-t-on samedi dans l'entourage du Premier ministre.

En attendant, ce dernier s'est entretenu vendredi soir avec le chef de l'Etat après lui avoir adressé "la composition finalisée du gouvernement", a-t-on ajouté de même source.

- "Les noms bougent dans tous les sens" -

Jeudi, une liste de 38 ministres, dont 16 de plein exercice, avait déjà été présentée au chef de l'Etat. Mais certaines personnalités, marquées très à droite - comme Bruno Retailleau à l'Intérieur ou, à la Famille, la sénatrice LR Laurence Garnier, opposée au mariage homosexuel - inquiètent au sein de la macronie.

Après deux réunions de crise vendredi autour de François Bayrou, le parti centriste n'a "pas totalement acté" sa participation dans l'attente de la liste "finalisée" transmise à l'Elysée.

"Nous voulons voir si la tendance droitière persiste toujours autant ou s'il y a eu un rééquilibrage", explique à l'AFP Perrine Goulet, élue MoDem dans la Nièvre.

"Nous souhaitons un gouvernement le plus en phase possible avec la répartition sortie des urnes" aux législatives, où Les Républicains n'ont obtenus que 47 députés, même si "on ne veut pas que Barnier échoue".

Quid notamment de Laurence Garnier ? Le sénateur Renaissance Xavier Iacovelli est désormais pressenti à la Famille, selon des sources concordantes, mais sa collègue LR a-t-elle été maintenue dans l'équipe ou définitivement écartée ?

La liste "finalisée" de Michel Barnier sera-t-elle la dernière ? Ces derniers jours, "les noms bougent dans tous les sens", résume un conseiller ministériel.

Le député macroniste Antoine Armand, un temps pressenti à Bercy, ne semblait plus figurer dans la nouvelle mouture, selon des sources concordantes.

A l'Education, le plus gros ministère, l'élue macroniste du Nord Violette Spillebout aurait été écartée. La députée Renaissance des Français de l'étranger, Anne Genetet, plutôt connue pour son expertise sur les questions de défense, aurait été approchée pour ce poste, désigné par le chef de l'Etat en 2023 comme un "domaine réservé".

- Divisions sur la marche à suivre -

Plus de deux semaines après l'arrivée à Matignon de Michel Barnier, le camp présidentiel reste divisé sur la marche à suivre.

Le MoDem, après plusieurs réunions vendredi autour de François Bayrou, n'a toujours "pas acté" sa participation ou non au gouvernement, a fait valoir le groupe à l'AFP.

"Il y a encore des inconnues, on n'a pas 100% des réponses à nos questions", a-t-on ajouté, en actant tout de même "une envie de soutenir Barnier".

Face à ces hésitations, au nom de "l'intérêt collectif", Emmanuel Macron a appelé ses alliés à "aider" le Premier ministre à former son gouvernement.

"Il faut que tout le monde l'aide à réussir parce que c'est l'intérêt collectif", a insisté le chef de l'Etat, ajoutant que Michel Barnier composait son équipe en "pleine liberté".

Sur X, l'ancien député centriste Jean-Louis Bourlanges a, de son côté, "adjuré" ses amis à "surmonter leurs réserves" car "la situation politique, financière et internationale du pays est trop sérieuse".

- "Ligne rouge" -

Mais d'autres voix au sein du camp présidentiel ne semblent pas non plus convaincues par ce gouvernement.

Nommer Laurence Garnier, c'est franchir "une ligne rouge" pour Pierre-Yves Bournazel. L'ancien député Horizons semble, en revanche, prêt à accepter l'entrée au gouvernement de Bruno Retailleau. "Ce n'est pas ma ligne politique, mais c'est une coalition, et une coalition c'est un compromis", a-t-il dit sur BFMTV.

Avec un seul ministre de plein exercice attendu, le parti d'Édouard Philippe, pourtant enthousiaste à la nomination de Michel Barnier, estime ne pas avoir "été bien traité", selon un de ses cadres.

Un autre dirigeant de l'ex-majorité déplore qu'"aucune ambiguïté" sur la politique qui sera menée par Michel Barnier n'a été levée. "Aucune. Sur l'immigration, les impôts, la bioéthique…", énumère-t-il.

- Darmanin acte son départ -

Bruno Retailleau remplacerait Gérald Darmanin, qui a acté son départ vendredi matin par un message de remerciements aux agents de son ministère.

Laurent Wauquiez, le patron des députés LR qui nourrit des ambitions élyséennes, avait pris les devants jeudi en annonçant qu'il renonçait à entrer au gouvernement au poste de ministre des Finances.

Du côté des macronistes, le ministre MoDem démissionnaire des Affaires européennes Jean-Noël Barrot devrait être proposé pour les Affaires étrangères, et le ministre sortant des Armées Sébastien Lecornu devrait être reconduit.

Alors qu'il peine à trouver des personnalités de gauche, auprès desquelles il a essuyé plusieurs refus, seul un divers gauche figurerait parmi ces ministres de plein exercice. Le nom de Didier Migaud, actuel président de la HATVP et issu du Parti socialiste, circule pour la Justice.

Il pourrait avoir à ses côtés la députée Naïma Moutchou, qui serait une des deux ministres du parti Horizons d'Edouard Philippe avec le député Paul Christophe aux Affaires sociales.

A Bercy, le ministère serait composé d'un duo de députés macronistes: Antoine Armand pour l'Economie et l'Industrie d'un côté; Mathieu Lefèvre de l'autre pour le Budget. Reste à savoir s'ils seraient chapeautés par un ministre des Finances ou pilotés directement par Matignon.

Parmi les sortants, Catherine Vautrin, ex-LR, passerait du Travail à un large portefeuille des Territoires tandis qu'Agnès Pannier-Runacher, issue de l'aile gauche de la macronie, quitterait l'Agriculture pour l'Ecologie.

Michel Barnier a tenté jeudi à Matignon de rassurer ses potentiels partenaires.

Il a affirmé qu'il n'augmenterait pas les impôts pour les classes moyennes, une décision qui a satisfait Gabriel Attal, le chef de file des députés EPR, qui avait fixé cette condition pour participer au gouvernement.

Le Premier ministre, qui semble vouloir rester flou sur son programme jusqu'à sa déclaration de politique générale le 1er octobre, a affirmé avoir découvert une "situation budgétaire très grave".

- "Election volée" -

La gauche, arrivée en tête des législatives, s'indigne aussi d'un futur gouvernement marqué à droite.

Ecologistes et insoumis devaient se joindre à des manifestations organisées samedi dans plusieurs villes de France par des associations, des organisations étudiantes, environnementales et féministes contre le tandem Macron-Barnier.

"C’est une question de dignité pour tout un peuple, après une élection niée et volée par le président de la République", relève la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot. Et de dénoncer "les orientations politiques macrono-lepénistes du gouvernement Barnier".

LFI entend "augmenter la pression populaire" après une première journée de manifestations le 7 septembre qui avait réuni dans toute la France entre 110.000 (police) et 300.000 personnes (organisateurs).

Le chef de l'Etat a installé à Matignon Michel Barnier, "un Premier ministre de droite dure, anti-social, anti-migrants, au passé homophobe et qui ne pourra gouverner qu’avec l’accord permanent de Marine Le Pen", ont écrit dans leur appel à la mobilisation l'Union étudiante, l'Union syndicale et lycéenne, le Planning familial ou encore Attac France.

AFP

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2 Commentaires
Missouk
Missouk
5 mois

Plein les bottes de ce cinéma lamentable qui va nous amener un gouvernement encore plus à droite que le précédent, alors que les français demandaient un changement de politique. C'est dans la rue qu'il va falloir aller chercher le changement

HULK
HULK
5 mois

Mais quelle misère, quelle honte, quel scandale. Tous ces électeurs, les cocus de cette aventure, menée par un autocrate désavoué par le peuple, qui continue à vouloir tirer les ficelles. J'espère qu'il va prendre une belle claque avant 2027 et qu'il partira la tête basse après démission.