"Le temps est venu" : La France "reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine", déclare Emmanuel Macron

  • Publié le 22 septembre 2025 à 22:04
  • Actualisé le 22 septembre 2025 à 23:34
Un drapeau palestinien devant le siège de l'ONU à New York, le 18 septembre 2025

Emmanuel Macron a reconnu lundi « l’Etat de Palestine » au nom de la France depuis la tribune de l’ONU, tentant de renforcer la pression sur Israël en faveur de "la paix", dans le cadre d’un mouvement historique mais à la portée encore avant tout symbolique.

  • C'est la fin de ce direct, merci de nous avoir suivis

  • Une trentaine de chefs d’Etat et de ministres prennent désormais la parole

    Les déclarations vont continuer jusque tard dans la nuit.

  • "La guerre contre notre peuple doit immédiatement cesser, de façon durable", exhorte Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne

    Alors que les Etats-Unis ont refusé de délivrer un visa à Mahmoud Abbas, ce dernier s'exprime en visioconférence. "Cette déclaration marque le début d'un chemin irréversible pour mettre un terme à la catastrophe humanitaire et pour mettre fin à l'occupation conformément aux initiatives internationales", assure Mahmoud Abbas

    "Nous demandons un cessez-le-feu permanent, nous devons garantir la libération des otages, de tous les otages et des prisonniers, nous devons commencer sans tarder la reconstruction de Gaza et de la Cisjordanie avec la conférence du Caire", appelle-t-il. "Nous voulons un État démocratique moderne, l'égalité", explique Mahmoud Abbas en annonçant des élections législatives et présidentielle à venir. "Nous avons déjà reconnu le droit d'Israël à exister dès 1988". 

    Mahmoud Abbas condamne les attaques du Hamas du 7-Octobre contre Israël. "Faisons en sorte que la paix advienne", poursuit-t-il. 

    A noter que Mahmoud Abbas est par ailleurs désigné en tant que "Président de l'Etat de Palestine" par Emmanuel Macron. 

  • "La création d'un État palestinien est un droit, et non une faveur" dit Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU

    "La solution à deux Etats, sur la base de frontières d’avant 1967 - avec Jérusalem comme capitale de ces deux Etats, est la seule issue à ce cauchemar", estime-t-il, alors que la "situation [à Gaza] est intolérable et se dégrade d’heure à heure".

    "Rien en saurait justifier la punition collective infligée à la population de Gaza et toute forme de nettoyage ethnique", dénonce-t-il. 

     

  • "Le deuxième temps est celui de la stabilisation et de la reconstruction à Gaza", détaille Emmanuel Macron Macron.

    "Une administration de transition intégrant l’Autorité palestinienne, la jeunesse palestinienne, accompagnée de forces de sécurité dont nous accélérons la formation, aura le monopole de la sécurité à Gaza. Elle mettra en œuvre le démantèlement et le désarmement du Hamas, avec le soutien des partenaires internationaux et les moyens qui seront nécessaires à cette mission difficile", dit-il.

    La France pourra par ailleurs "décider d’établir une ambassade auprès de l’Etat de Palestine, dès lors que tous les otages détenus à Gaza auront été libérés et qu’un cessez-le-feu aura été établi".

    "L’exigence de la France à l’égard d’Israël ne sera pas moins grande avec ses partenaires européens", affirme-t-il. "J’attends aussi de nos partenaires arabes et musulmans qui ne l’ont pas encore fait, qu’ils tiennent leurs engagements de reconnaître l’Etat d’Israël et d’avoir avec lui des relations normales", ajoute-t-il.

    "La paix est beaucoup plus exigeante que toutes les guerres, mais le temps est venu", conclut Emmanuel Macron, sous les applaudissements des États-membres.

  • "Cette reconnaissance est une manière d’affirmer que le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop", dit Emmanuel Macron

    "Cette reconnaissance est une manière d’affirmer que le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop. Qu’il est au contraire ce peuple qui ne dit jamais adieu à rien", poursuit-il. "La reconnaissance des droits légitimes du peuple palestinien n’enlève rien aux droits du peuple israélien que la France a soutenu dès le premier jour (…). Précisément car nous sommes convaincus que cette reconnaissance est la solution qui seule permettra la paix pour Israël".

    Le Président veut "déclencher une mécanique de paix répondant aux besoins de chacun", avec "l’urgence absolue, celle de coupler la libération des 48 otages et la fin des opérations militaires sur tout le territoire de Gaza".

    "Le Hamas a été vaincu sur le plan militaire par la neutralisation de ses chefs et de ses décideurs", dit-t-il. "Il doit l’être sur le plan politique pour être véritablement démantelé dès lors que le cessez-le-feu aura été agréé".

     

  • "La France reconnaît aujourd’hui l’Etat de Palestine", déclare Emmanuel Macron

    "Rien ne justifie plus le maintien de la guerre à Gaza", estime Emmanuel Macron "Pour sauver des vies : les vies des otages israéliens, les vies des Palestiniens. Sauver toutes les vies."

    "Depuis désormais près de deux ans, c’est bien la négation de l’humanité de l’autre et le sacrifice de la vie humaine qui prévalent. Nous le disons depuis le premier jour de la guerre à Gaza : une vie vaut une vie. Depuis le 7 octobre, c'est la vie de l'autre qui est niée", lance le Président. 

    "Il est à craindre que les accords d’Abraham ou de Camp David soient remis en cause par l’action d’Israël et que la paix devienne impossible pour longtemps au Moyen-Orient, juge-t-il. "Il pèse donc sur nous une responsabilité historique. Nous devons tout faire pour préserver la possibilité même d’une solution à deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité".

    "Le temps est venu. C'est pourquoi, fidèle à l'engagement historique de mon pays pour la paix au Proche-Orient, je déclare que le France reconnaît aujourd'hui l'Etat de Palestine", annonce-t-il, sous les applaudissements des dirigeants présents. 

    "Cette reconnaissance est une défaite pour le Hamas comme pour tous ceux qui attisent la haine antisémite", assure Emmanuel Macron. 

  • "Le temps de la paix est venu", déclare Emmanuel Macron

    "Le temps est venu de libérer les 48 otages détenus par le Hamas. Le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite. Le temps est venu car l’urgence est partout. Le temps de la paix est venu car nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir", débute-t-il.

    "Certains diront trop tard, certains diront trop tôt : une chose est sûre, nous ne pouvons plus attendre", estime le Président. "En 1947, la communauté internationale consacrait l'Etat d'Israël. La promesse d'un Etat arabe, elle, reste à ce jour inachevée. Depuis lors, c'est un long chemin d'espérance et de désespoir. Nous portons la responsabilité collective de ne pas avoir réussi à bâtir une paix juste et durable au Proche-Orient."

    Le Président français rappelle le bilan meurtrier du 7 octobre, "une blessure encore vive pour l'âme israélienne". "Nous la condamnons, car rien ne justifie nul part de recourir au terrorisme. Nous exigeons que tous les otages soient libérés".

    "Français, nous connaissons la morsure du terrorisme. Nous savons qu'aucune faiblesse n'est possible face au terrorisme, nous savons aussi le danger des guerres sans fin".

  • Emmanuel Macron s'apprête à reconnaître l'Etat de Palestine

    Suivez son allocution en direct

  •  Reconnaître la Palestine est "loin d’être suffisant, déclare la diplomatie irlandaise

    "Il est encourageant de voir davantage de pays reconnaître l’Etat palestinien. C’est important, mais soyons clairs : c’est loin d’être suffisant", a déclaré sur son compte X le ministre des affaires étrangères et vice-premier ministre irlandais, Simon Harris.

    "Il faut maintenant des mesures concrètes pour mettre fin au génocide et à la famine ; des termes qui ne devraient jamais être banalisés", a-t-il estimé, ajoutant qu’il œuvrait à l’ONU "pour obtenir des mesures concrètes".

  • La France insoumise demande la protection diplomatique de la France pour la flottille internationale en route vers Gaza  

    LFI a demandé lundi au président français Emmanuel Macron la protection diplomatique de la France pour la flottille internationale en route vers Gaza avec à son bord de l’aide humanitaire et des militants, dont plusieurs élus insoumis.

    "Monsieur le Président, la responsabilité de protéger les ressortissants français participant aux flottilles vous incombe", écrit la cheffe des députés LFI Mathilde Panot dans une lettre adressée au président de la République.

    "Les menaces proférées aujourd’hui par le gouvernement israélien, et relayées en France par l’ambassadeur d’Israël, doivent être prises au sérieux", ajoute la responsable insoumise.

    Alors que vous vous apprêtez à "reconnaître l’État de Palestine, nous vous demandons solennellement d’octroyer à ces ressortissants la protection diplomatique de la France", écrit encore Mathilde Panot.

    "Israël ne permettra pas à des navires d’entrer dans une zone de combat active et ne permettra pas la violation d’un blocus naval légal", a déclaré lundi le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué, accusant "le Hamas d’avoir organisé cette opération pour servir ses objectifs".

    Deux eurodéputées (Emma Fourreau et Rima Hassan) et deux députés LFI (Marie Mesmeur et François Piquemal) se trouvent actuellement sur des bateaux de la flottille. Deux autres députées du parti de gauche radicale doivent bientôt rejoindre la flottille.

  • Près de 90 communes ont hissé le drapeau palestinien

    A La Réunion, Saint-Denis, Le Port, Saint-Paul et Sainte-Suzanne, ainsi que la Région ont hissé le drapeau.

    Au moins 86 mairies à travers la France ont hissé le drapeau palestinien pour célébrer la reconnaissance par la France de l'Etat de Palestine, selon un nouveau décompte communiqué par le ministère de l'Intérieur en fin d'après-midi.

    Vendredi, le ministre de l'Intérieur démissionnaire avait demandé aux préfets d'interdire ces pavoisements au nom de la neutralité du service public, et de déférer les mairies qui contreviendraient à cet ordre devant le tribunal administratif. Le préfet de La Réunion, Patrice Latron, a introduit des référés devant le TA suite au refus des mairies de retirer le drapeau.

  • Emmanuel Macron doit rencontrer des membres des sociétés civiles palestinienne et israélienne avant son discours

    Le président français, Emmanuel Macron, accompagné par le ministre des affaires étrangères démissionnaire, Jean-Noël Barrot, doit rencontrer à 21 h 30 (heure de La Réunion) des membres des sociétés civiles palestinienne et israélienne.

    Il prononcera ensuite son discours où devrait survenir la reconnaissance de l’État de Palestine par la France.

  • Bonsoir à tous, bienvenue dans ce direct

    La France devrait reconnaître très bientôt l'Etat de Palestine. Nous sommes en direct, suivez-nous

À propos

Cette reconnaissance à la portée essentiellement symbolique, prévue lors d'un sommet qu'organisent la France et l'Arabie saoudite sur l'avenir de la solution à deux Etats, israélien et palestinien vivant côte à côte en paix et sécurité, est l'aboutissement d'un processus de plusieurs mois pour lequel Emmanuel Macron a bataillé ferme.

Il a permis l'adoption par l'écrasante majorité de l'Assemblée générale de l'ONU d'un texte qui soutient un futur Etat palestinien, excluant sans équivoque le mouvement islamiste Hamas. Une condition exigée par de nombreux pays occidentaux.

Les Palestiniens "veulent une nation, ils veulent un Etat et nous ne devons pas les pousser vers le Hamas. Si nous ne leur offrons pas de perspective politique et une telle reconnaissance (...), ils seront coincés avec le Hamas comme unique solution", a justifié dimanche le président français dans l'émission Face the Nation sur CBS.

"Si nous voulons isoler le Hamas, le processus de reconnaissance et le plan de paix qui l'accompagne est une précondition", a-t-il ajouté.

Avant même cette réunion à l'ONU, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie et le Portugal ont formellement reconnu dimanche l'Etat palestinien.

Cela porte désormais à au moins 145, sur 193 Etats membres de l'ONU, le nombre de pays reconnaissant l'Etat palestinien, selon les vérifications et le décompte de l'AFP. Cela ne change pas le statut d'observateur des Palestiniens à l'ONU, dont l'adhésion pleine et entière a été bloquée par les Etats-Unis.

Plusieurs autres pays devraient rejoindre le mouvement lundi avec, outre la France, Andorre, Belgique, Luxembourg, Malte et Saint-Marin, selon la présidence française.

Ces annonces interviennent alors que l'armée israélienne a intensifié son offensive à Gaza, déclenchée par une attaque meurtrière du Hamas en 2023, et que la pression s'accentue sur Israël face à la situation humanitaire désastreuse dans le territoire palestinien assiégé.

- "Effacement" des Palestiniens -

Le président palestinien Mahmoud Abbas, qui doit s'exprimer lundi au sommet par vidéo car privé de visa par les Etats-Unis, a salué les nouvelles reconnaissances comme "un pas important et nécessaire vers la concrétisation d'une paix juste et durable".

Mais certains diplomates craignent des représailles israéliennes.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répété dimanche qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien et menacé d'étendre la colonisation en Cisjordanie, tandis que deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, appelaient à l'annexion de ce territoire palestinien occupé.

Mais "nous ne devons pas nous sentir intimidés par le risque de représailles, parce que, quoi que nous fassions, ces actions vont continuer", a insisté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dans un entretien à l'AFP, en référence à la guerre à Gaza et à "l'annexion insidieuse de la Cisjordanie".

Dans ce contexte, le discours de Benjamin Netanyahu à la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU vendredi est très attendu, tout comme celui de Donald Trump mardi alors que les Etats-Unis, principal allié d'Israël, se sont clairement opposés à ce processus de reconnaissance, ne jugeant pas l'Autorité palestinienne comme un partenaire crédible pour la paix.

Le département d'Etat a critiqué dimanche des annonces "pour la galerie", disant "privilégier une diplomatie sérieuse".

Pour Max Rodenbeck, de l'International Crisis Group, tout effort diplomatique pour soutenir les droits des Palestiniens est "bienvenu", mais sans "mesures concrètes" pour les accompagner, ces reconnaissances risquent de "distraire de la réalité, qui est l'effacement accéléré de la vie des Palestiniens sur leur terre natale".

L'attaque du 7-Octobre 2023 contre Israël par le Hamas a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon des données officielles.

Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza, les représailles israéliennes ont coûté la vie à 65.062 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007.

Si la guerre à Gaza risque d'éclipser de nombreuses autres crises à travers le monde cette semaine à l'ONU, quelques dossiers devraient quand même réussir à se faire une place, comme les négociations sur le nucléaire iranien, ou la guerre en Ukraine et les risques dans le reste de la région, avec dès lundi une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur l'incursion d'avions russes dans l'espace aérien de l'Estonie.

AFP

 

guest
3 Commentaires
Templier974
Templier974
2 semaines

Sans moi. Souvenons-nous du 23 octobre 1983 à Beyrouth :Liban. Attentat qui a fait 56 victimes, nos parachutistes ont donné leur vie, et suite à ce massacre, les gazaouis ont rigolé de cette horrible attentat. J'y étais avec le 3ème Rpima de Carcassonne. Que St Michel les protègent sous son aile. Vive les paras...Ce souvenir me hante encore. Le 21 décembre 1983, rebellote cette fois-ci, c'est notre PC qui sauté :bilan un mort, un copain à moi. Alors les gauchos allez les aider chez eux et on verra qui à raison.

Jacky
Jacky
1 semaine

Mémoire très sélective, où sont les massacres en Algérie, à Madagascar, au Sénégal

Llevain
Llevain
1 semaine

Tout à fait d'accord avec vous Templier .