Vents violents et pluies diluviennes en perspective: l'archipel antillais de la Guadeloupe est confiné jusqu'à nouvel ordre après le déclenchement samedi d'une alerte violette cyclonique, sous la menace directe de l'ouragan Tammy.
Le préfet de région, Xavier Lefort, a annoncé le passage en alerte violette cyclonique à compter de 9H30 (15H30 à Paris), "au regard de la dégradation de la situation météorologique dans les toutes prochaines heures".
Ce niveau de vigilance, le plus haut de l'échelle, "vise les phénomènes ayant un impact extrêmement important avec un danger imminent et certain", souligne la préfecture. Dans ces conditions, "le préfet demande à la population de se confiner et de respecter toutes les recommandations des autorités".
L'activité économique de cet archipel caribéen qui compte environ 380.000 habitants est totalement arrêtée, et tous les déplacements sont interdits, après la fermeture des écoles dès vendredi.
La population est invitée à rester à l'abri, à se réfugier dans la pièce la plus sûre de chaque habitation et à n'utiliser le téléphone qu'en cas de nécessité absolue.
La Désirade, située à l'est de Grande-Terre, est au cœur de la trajectoire de Tammy, classé ouragan de catégorie 1 depuis vendredi, qui devrait passer à proximité immédiate de l'île à partir de 11H00 (17H00) à Paris, selon la préfecture.
Si à cette heure la Guadeloupe "continentale" semble moins concernée, le phénomène météorologique est incertain et les autorités n'excluent pas un infléchissement de sa route.
Selon un bulletin de Météo-France émis à 09H00 (15H00 à Paris), des pluies soutenues ont commencé à arroser l'archipel et la mer est déjà forte, avec des creux jusqu'à cinq mètres générant des déferlements sur les côtes est et sud des îles de Marie-Galante et la Désirade.
Au plus fort de l'épisode, des vents de 130 km/h sont attendus, ainsi que des fortes pluies, avec des cumuls de 250 mm minimum.
Ces volumes de précipitations importants font craindre des inondations dans un territoire déjà éprouvé par des trombes d'eau lors de la tempête tropicale Philippe, début octobre.
- Préparatifs -
Chez les particuliers, les dernières heures ont été consacrées aux préparatifs.
Au supermarché, Françoise (elle n'a pas donné son nom), une institutrice de 42 ans, a empilé 7 packs de 6 bouteilles d'eau dans son caddie. "Chez moi il n'y a jamais d'eau en temps normal, à cause de notre mauvais réseau. Mais alors si un cyclone arrive, je n'escompte pas retrouver de l'eau au robinet avant au moins une semaine, alors je préfère me préparer", confie-t-elle à l'AFP.
Vendredi soir, le syndicat de gestion des eaux a annoncé la fermeture de certaines usines de production en amont du phénomène cyclonique.
Des habitants ont profité de l'interdiction imminente de sortir pour préparer en avance des bons repas, en s'échangeant les recettes dans des groupes d'amis sur les réseaux sociaux.
"On va essayer de ne pas se marcher dessus à six avec deux chiens et deux chats", sourit Maéva Barret, opticienne de 38 ans, qui héberge ses parents venus en vacances. Elle a prévu une série de jeux de société pour occuper ses enfants, de la pâtisserie, des livres, des films. Et "on va donner des news à la famille et aux amis tant qu'on pourra", promet-elle.
Des internautes ont trompé l'attente ou exorcisent l'angoisse du passage de l'ouragan avec des jeux de mots. "Tammy de l'essence dans ton groupe électrogène ? Tammy de l'eau dans les bidons ? Alors agréable confinement à toi en attendant le retour du soleil", indique un post devenu viral sur la messagerie WhatsApp.
Dans une moindre mesure, le phénomène météorologique concerne également la Martinique, autre département français de l'arc antillais, situé plus au sud, placé vendredi en vigilance orange pour vagues-submersion.
Les "îles du Nord", Saint-Martin et Saint-Barthélemy, ne sont pas épargnées. "Saint-Barth'", notamment, redoute le passage du centre du cyclone à proximité immédiate de ses côtes, dans la soirée de samedi ou la nuit qui suit.
AFP
J’y suis ! À Point-à-Pitre. Pour le moment (14h24) on a quelques averses, c’est tout.