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Législatives : Macron exclut de démissionner "quel que soit le résultat", Ciotti veut une alliance avec le RN

  • Publié le 11 juin 2024 à 15:10
  • Actualisé le 30 juin 2024 à 10:17

Emmanuel Macron a exclu de démissionner "quel que soit le résultat" des élections législatives anticipées convoquées après la défaite de son camp aux européennes, dans un entretien publié mardi par le Figaro Magazine. De son côté, le patron de LR Eric Ciotti a provoqué mardi un coup de théâtre en annonçant que la droite avait "besoin d'une alliance" pour les législatives du 30 juin avec le Rassemblement national, un accord inédit avec l'extrême droite rejeté immédiatement par de nombreux dirigeants de son parti.

Interrogé sur le risque que le Rassemblement national, en cas de victoire, demande sa démission, le chef de l'Etat a balayé cette hypothèse selon l'hebdomadaire. "Ce n'est pas le RN qui écrit la Constitution, ni l'esprit de celle-ci. Les institutions sont claires, la place du président, quel que soit le résultat, l'est aussi. C'est un intangible pour moi", a-t-il répondu.

Il s'est dit à nouveau prêt à débattre avec Marine Le Pen, la cheffe des députés d'extrême droite dans l'Assemblée nationale dissoute. "Bien sûr! Je suis prêt à porter nos couleurs et défendre notre projet", a-t-il dit.

"J'y vais pour gagner!", a assuré le président, dans cette interview réalisée lundi après-midi, au lendemain de son annonce choc de la dissolution qui a pris tout le monde de court, jusqu'à son propre Premier ministre Gabriel Attal.

A ceux qui jugent qu'il est "fou" de provoquer un tel séisme politique, Emmanuel Macron rétorque: "non, pas du tout". "Je ne pense qu'à la France. C'était la bonne décision, dans l'intérêt du pays. Et je dis aux Français, n'ayez pas peur, allez voter."

Avant sa conférence de presse attendue mercredi pour donner le ton de la campagne macroniste, il a expliqué vouloir aller aux urnes "en s'élargissant et en clarifiant sa ligne".

Il a ajouté son intention de "tendre la main à tous ceux qui sont prêts à venir gouverner et à travailler à une synthèse dans le sens d'une radicalité ambitieuse", sans dire exactement comment, puisqu'il n'a pas réussi depuis 2022 à élargir sa majorité relative.
"Je n'ai jamais cru aux sondages", a-t-il martelé.

"Une nouvelle campagne commence et il ne faut pas regarder les scores par circonscription à l'aune de ceux des européennes", a-t-il poursuivi.

- Des personnalités LR demandent la démission d'Eric Ciotti -

Par ailleurs, mardi matin le patron de LR Eric Ciotti a provoqué un coup de théâtre en affirmant : "ous avons besoin d'une alliance, en restant nous-mêmes, (...) avec le Rassemblement national et avec ses candidats". Il a précisé avoir eu des discussions avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Si l'accord se concrétise, ce sera le premier de ce genre en France entre la droite et l'extrême droite.

Le patron de LR a estimé que la droite avait besoin de cet accord pour préserver sa représentation à l'Assemblée nationale, qui compte aujourd'hui 61 députés, dont beaucoup ne sont pas sur la ligne du président du parti.

"Je souhaite que tous les députés républicains sortants qui souhaitent ne pas avoir d’adversaire du RN puissent ne pas avoir de concurrents", a-t-il ajouté, estimant "vouloir préserver un groupe" au Parlement.

Au sein de LR, de nombreuses voix se sont élevées immédiatement contre cet accord: le président LR du sénat Gérard Larcher, qui s'est toujours opposé à un accord avec l'extrême droite, a assuré qu'il "n'avalisera jamais un accord avec le RN", en s'exprimant devant les sénateurs LR.

Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, a dénoncé "une ligne personnelle", rejoint par le patron des députés LR Olivier Marleix pour qui M. Ciotti "n'engage que lui" et doit démissionner.

Avant l'annonce officielle du patron de LR, de nombreux dirigeants du parti, y compris Laurent Wauquiez, soutenu par Eric Ciotti comme candidat de la droite à l'Elysée en 2027, ont rejeté catégoriquement cette décision.

Du côté du RN, en revanche, Marine Le Pen a salué "le choix courageux" et "le sens des responsabilités" d'Eric Ciotti et a dit espérer "qu'un nombre conséquent de cadres LR le suivent".

"Quarante ans d'un pseudo cordon sanitaire, qui a fait perdre beaucoup d'élections, est en train de disparaître", a fait valoir auprès de l'AFP la patronne des députés Rassemblement national à l'Assemblée nationale.

Du côté du gouvernement, le ministre de l'Intérieur, l'ex-LR Gérald Darmanin, a dénoncé que M. Ciotti avait signé "les accords de Munich et enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen. Une honte. Français, réveillons-nous !".
 

AFP

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3 Commentaires
Missouk
Missouk
2 mois

MACRON et son EGO... Ce type ne pense qu'à lui, les autres il n'en a rien à faire. Il utilise, puis jette comme un kleenex. Il va totalement se couper de sa base. Qui va faire du porte à porte et les marchés pour ésauver" un type comme ça ? Quant aux Darmanin, Attal, Beaune et autres Oudéa Castera ou Le Maire, ils vont bientôt pouvoir traverser la rue pour retrouver du boulot! J'espère bien qu'ils seront tous battus aux législatives !

HULK
HULK
2 mois

CIOTTI et quelques élus veulent sauver leur siège. Mais LR c'est fini.Çà va imploser.
Tiens,en parlant d'implosion, on n'entend plus Clémentine AUTAIN et Raquel GARIDO. Elle deviennent quoi?

Chirac
Chirac
2 mois

"Pas plus que je n'aie accepté hier, je n'accepterai demain..."