Tueur en série

Michel Fourniret entendu par la juge d'instruction dans l'affaire Estelle Mouzin

  • PubliĂ© le 27 novembre 2019 Ă  18:30
  • ActualisĂ© le 27 novembre 2019 Ă  18:48
Cérémonie en mémoire d'Estelle Mouzin, à Guermantes, le 11 janvier 2014. Agée de neuf ans, Estelle Mouzin a disparu alors qu'elle rentrait de l'école le soir du 9 janvier 2003. Son corps n'a jamais été retrouvé

Le tueur en sĂ©rie Michel Fourniret Ă©tait entendu mercredi par la juge chargĂ©e de l'enquĂȘte sur la disparition d'Estelle Mouzin en 2003, qui pourrait dĂ©cider de le mettre en examen dans ce dossier criminel vieux de 17 ans.

L'audition, rĂ©alisĂ©e dans le cadre d'un "interrogatoire de premiĂšre comparution", a dĂ©butĂ© vers 14H00 dans le bureau de la juge d'instruction parisienne Sabine KhĂ©ris, qui a rĂ©cupĂ©rĂ© l'enquĂȘte en juillet.

Elle pourrait déboucher sur une mise en examen du tueur en série, déjà condamné deux fois à la perpétuité pour les meurtres de huit jeunes femmes ou adolescentes, précédés de viols ou tentatives de viol, entre 1987 et 2001.

Interrogé par des journalistes avant le début de l'audition, les avocats de Michel Fourniret n'ont pas souhaité faire de commentaires.

Le tueur en série a jusqu'à présent toujours nié son implication dans la disparition d'Estelle Mouzin, survenue le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), expliquant qu'il se trouvait ce jour-là à son domicile de Sart-Custinne, en Belgique.

En guise d'alibi, l'"ogre des Ardennes" invoque un appel téléphonique passé à son fils le soir des faits pour son anniversaire. Son fils n'avait alors pas décroché mais l'appel a été attesté par des relevés téléphoniques.

Cette version est cependant fragilisĂ©e par les dĂ©clarations de son ex-Ă©pouse Monique Olivier, qui a racontĂ© jeudi dernier Ă  la juge avoir elle-mĂȘme passĂ© ce coup de tĂ©lĂ©phone, Ă  la demande de son mari.

"Cela signifie que Michel Fourniret n'était pas à Sart-Custinne le jour de la disparition d'Estelle Mouzin. Il était ailleurs", a assuré l'avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes.

Le tueur en série se trouvait-il à Guermantes, village situé à 250 km de son domicile belge, à ce moment-là? "On sait qu'à l'époque il partait plusieurs jours". Mais "situer et dater ses absences de janvier 2003, c'est un peu compliqué aujourd'hui", a souligné Me Delgenes.

- "Un sujet Ă  creuser" -

AgĂ©e de neuf ans, Estelle Mouzin a disparu alors qu'elle rentrait de l'Ă©cole le soir du 9 janvier 2003. Son corps n'a jamais Ă©tĂ© retrouvĂ© et les nombreuses pistes envisagĂ©es par les enquĂȘteurs n'ont rien donnĂ©.

En 2006, la police s'était intéressée une premiÚre fois à Michel Fourniret. Une photo d'Estelle Mouzin avait en effet été retrouvée sur son ordinateur et une camionnette blanche semblable à celle du tueur avait à l'époque été repérée en Seine-et-Marne.

Mais "l'ogre des Ardennes" avait été mis hors de cause en 2007 dans cette affaire. Six ans plus tard, l'expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans sa voiture n'avait pas non plus permis de trouver de trace ADN de la fillette.

Les spéculations sur sa possible implication ont néanmoins été relancées aprÚs une audition survenue en mars 2018, portant sur les meurtres de Joanna Parrish et Marie-AngÚle Domece, tuées en 1988 et 1990 dans l'Yonne.

Face à la juge Sabine Khéris, également chargée de cette affaire, Michel Fourniret avait déclaré selon une source proche du dossier que la disparition d'Estelle Mouzin était "un sujet à creuser", estimant avoir le "cul merdeux" dans cette affaire.

Des déclarations considérées comme des "aveux en creux" par les avocats du pÚre d'Estelle Mouzin, engagé dans un combat sans relùche pour connaßtre la vérité sur la disparition de sa fille.

"Les éléments sont réunis pour avancer trÚs sérieusement sur la seule piste qui existe dans l'affaire", ont souligné jeudi dernier Me Corinne Hermann et Me Didier Seban, disant espérer la mise en examen rapide de Michel Fourniret.

Ce dernier, ùgé de 77 ans, souffrirait selon plusieurs médias de troubles de la mémoire liés à un début de maladie d'Alzheimer. "Il peut avoir des moments d'absence mais il est parfaitement conscient, capable de débattre, de répondre", a toutefois souligné mercredi Me Didier Seban.

AFP

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