Le porte-conteneurs Ever Given qui obstrue depuis mardi le canal de Suez en Egypte, n'a toujours pas été dégagé. Une importante marée haute prévue dimanche pourrait être "d'une grande aide" pour débloquer le navire, espèrent les autorités égyptienne. Le blocage de cet axe majeur de navigation a entraîné des embouteillages massifs de navires de marchandises entraînant d'importants retards dans les livraisons de pétrole et d'autres produits. Le géant du transport maritime Maersk et l'allemand Hapag-Lloyd ont indiqué jeudi qu'ils envisageaient de dérouter leurs navires et de passer par le Cap de Bonne-Espérance, soit un détour de 9.000 kilomètres et au moins sept jours supplémentaires autour du continent africain. Ce détour aurait un impact direct sur La Réunion en provoquant des retards importants dans la livraisons des marchandises arrivant par bateaux
L'incident survenu mardi et provoqué par des vents violents combinés à une tempête de sable, selon différentes sources, a entraîné des embouteillages massifs. Dans une interview téléphonique avec une chaîne de télévision égyptienne samedi soir, l'amiral Ossama Rabie, président de l'Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) a affirmé que le navire avait "bougé de 30 degrés sur la droite et la gauche" pour la première fois. "C'est un bon indicateur", selon lui, de l'évolution des efforts de déblocage du géant des mers.
M. Rabie, qui s'exprimait pour la première fois en conférence de presse samedi, a évoqué une possible "erreur humaine" comme étant à l'origine de l'incident. Selon lui, les conditions météorologiques évoquées initialement ne sont pas la seule raison de l'échouement.
D'après la revue spécialisée Lloyd's List, plus de 300 navires étaient bloqués vendredi aux deux extrémités du canal reliant la mer Rouge à la mer Méditerranée ainsi que dans la zone d'attente située au milieu du canal, entraînant d'importants retards dans les livraisons de pétrole et d'autres produits, avec une brève répercussion sur les cours de l'or noir mercredi. Regardez
Des sites de visualisation du trafic maritime comme Vesselfinder ou Marine Traffic montrent toujours dimanche les dizaines de navires en attente dans le golfe de Suez, dans la zone d'attente au milieu du canal ou à son entrée en Méditerranée, près de Port-Saïd. Outre les remorqueurs, des dragues sont à l'ouvrage pour aspirer le sable dans lequel le navire s'est enlisé.
Vu du ciel l'obstrution du canal est spectaculaire. Regardez
Selon Lloyd's list, le porte-conteneurs coincé bloque chaque jour l'équivalent d'environ 9,6 milliards de dollars (8,1 milliards d'euros) de marchandises. Le géant du transport maritime Maersk et l'allemand Hapag-Lloyd ont indiqué jeudi qu'ils envisageaient de dérouter leurs navires et de passer par le Cap de Bonne-Espérance, soit un détour de 9.000 kilomètres et au moins sept jours supplémentaires autour du continent africain.
Ce détour aurait un impact direct sur La Réunion en provoquant des retards importants dans la livraisons des marchandises arrivant par bateau. Les autorités du canal ont de leur côté souligné que l'Egypte perdait entre 12 et 14 millions de dollars par jour de fermeture
- Coincé dans la berge -
Depuis mercredi, l'Autorité égyptienne du canal de Suez (SCA) tente de dégager ce navire de plus de 220.000 tonnes et d'une longueur équivalente à quatre terrains de football, coincé dans le sud du canal, à quelques kilomètres de la ville de Suez. Une opération menée vendredi par la SCA avec l'aide de remorqueurs "n'a pas réussi", a indiqué la Bernhard Schulte Shipmanagement (BSM), compagnie basée à Singapour qui assure la gestion technique du navire. "Deux remorqueurs (égyptiens) supplémentaires de 220 à 240 tonnes" doivent arriver d'ici dimanche pour une nouvelle tentative, selon cette société.
Lire aussi : Canal de Suez : le fret maritime très affecté, incertitude sur le déblocage
Dans un communiqué, l'amiral Ossama Rabie, président de la CSA, a expliqué vendredi soir que "les manoeuvres de remorquage nécessitent la conjoncture de plusieurs facteurs (...) dont le plus important est la direction des vents et des marées", parlant de "processus technique complexe". Une importante marée haute prévue "dimanche soir" pourrait "être d'une grande aide" pour les équipes techniques cherchant à débloquer le navire, a expliqué à l'AFP Plamen Natzkoff, expert chez VesselsValue. "S'ils ne parviennent pas à le débloquer lors de cette marée haute, la prochaine n'aura pas lieu avant deux semaines, et cela va devenir problématique", a-t-il dit à l'AFP.
L'Ever Given "n'est pas uniquement échoué sur le sable en superficie, il s'est également coincé à l'intérieur de la berge", selon M. Natzkoff. "Il va falloir creuser là où le bateau est entré dans la berge, afin de lui permettre de bouger à nouveau. Et c'est clairement du gros boulot", juge-t-il. Des excavatrices ont commencé à creuser la berge mercredi et des dragues à aspirer le sable sous le navire vendredi, pour faciliter le travail des remorqueurs.
La société qui exploite le navire, Evergreen Marine Corp, basée à Taïwan, a sollicité la société néerlandaise Smit Salvage et l'entreprise japonaise Nippon Salvage pour mettre en place "un plan (de sauvetage) plus efficace" que celui mis en oeuvre jusqu'alors. Les premiers experts sont arrivés jeudi.
- Bon espoir -
Le propriétaire du porte-conteneurs a dit avoir bon espoir que le navire soit débloqué dès samedi 27 mars au soir, alors que des jours voire des semaines étaient précédemment évoqués. "Nous sommes en train d'éliminer les sédiments, avec des outils de dragage supplémentaires", a déclaré Yukito Higaki, le président de la compagnie japonaise Shoei Kisen lors d'une conférence de presse vendredi dont fait état la presse japonaise de samedi.
Il a dit espérer un déblocage du Ever Given pour "demain (samedi) soir", c'est-à-dire dans la nuit de samedi à dimanche au Japon. "Le navire ne prend pas l'eau. Il n'y a aucun problème avec ses gouvernails et ses hélices. Une fois qu'il aura été renfloué, il devrait pouvoir fonctionner", a ajouté le dirigeant.
La société mandatée pour le "sauvetage" de l'Ever Given s'était auparavant montrée plus prudente, évoquant "des jours voire des semaines" pour assurer le déblocage du navire et la reprise du trafic sur le canal qui voit passer 10% du commerce maritime international, selon des experts.
Près de 19.000 navires ont emprunté le canal en 2020, selon la SCA, soit une moyenne de 51,5 navires par jour. Selon un rapport de l'assureur Allianz Global Corporate & Specialty sur la sécurité maritime, "le canal de Suez présente un excellent bilan de sécurité dans l'ensemble, les incidents de navigation étant extrêmement rares - au total, 75 incidents de navigation ont été signalés au cours de la dernière décennie".
www.ipreunion.com avec l'AFP
Ce canal fait 300 mètres de large.Il serait judicieux d'y limiter l'accès aux navires ne dépassant pas 150 mètres de long, ce qui éviterait ce genre de catastrophe internationale !
Bizarre bizarre !! Il y a t'il un intérêt quelconque pour quelqu'un d'avoir laisser sans entretien cet artère?