[VIDÉO] Il a porté plainte

Manifestation contre la réforme des retraites à Paris : un homme émasculé après avoir été frappé par un policier

  • Publié le 23 janvier 2023 à 07:33
  • Actualisé le 23 janvier 2023 à 13:35

La scène avait choqué de nombreux internautes. Lors de la manifestation du 19 janvier, contre la réforme des retraites à Paris, un homme qui prenait des photos a reçu un coup de matraque d'un policier à l'entrejambe, alors qu'il était à terre. L'ingénieur franco-espagnol de 26 ans a dû être amputé d'un testicule après ce coup de matraque, relate Libération. "Quand on regarde l'image (de la charge du policier sur la victime - ndlr) , on est forcément interpellé" et "rien ne justifie de se retrouver opéré de la sorte, de se retrouver blessé", a ensuite estimé Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement. Une enquête a été ouverte

La plainte pour violences volontaires ayant entraîné une mutilation par personne dépositaire de l'autorité publique est en cours de dépôt, a indiqué à l'AFP l'avocate du jeune homme, Me Lucie Simon, confirmant une information du journal Libération.

"C'est une qualification criminelle, on n'est pas dans un état de légitime défense ou de nécessité, j'en veux pour preuve les images qu'on a et le fait qu'il n'ait pas été interpellé par la suite", a précisé Me Simon.

Sur des clichés circulant sur les réseaux sociaux et des vidéos diffusées notamment par BFMTV et AB7 Média, on voit un policier donner un coup de matraque à l'entrejambe d'un homme au sol, qui tient un appareil photo dans une main, puis repartir. L'homme avait été jeté au sol par un autre policier, selon son récit.

https://twitter.com/femmed1flic/status/1617075464597561345?s=49&t=-kIhwvZ4000umKPmW1OMiA&fbclid=IwAR1J9nirce_UAaZ3Dv1gg0rJ-GM6lxL94OOjY8HiVlmOriEroYv-1lS-lYY

"C'est un coup si fort qu'on a dû lui amputer un testicule. Un geste extrêmement violent et gratuit qui confine au sadisme", a estimé l'avocate de l'ingénieur toujours hospitalisé.

https://twitter.com/BFMTV/status/1617242475571167235

L'homme de 26 ans a décidé de porter plainte "pour que cela s’arrête, car je ne suis pas la première personne à subir des violences de la part de policiers. Sauf que là, la scène était filmée», déclare le jeune homme de 26 ans à Libération.

La scène s'est déroulée au moment de heurts entre manifestants et forces de l'ordre, près de la place de la Bastille, avec jets de projectiles et usage de gaz lacrymogènes.

Une enquête administrative interne est ouverte depuis samedi, a indiqué à l'AFP la préfecture de police de Paris. Laurent Nuñez, "le préfet de police, a demandé au directeur de l'ordre public et de la circulation (DOPC) à ce que les circonstances exactes de l'incident rapporté soient éclaircies", a ajouté la préfecture de police.

Les faits se sont produits selon elle "dans un contexte d'extrême violence et dans le cadre d'une manoeuvre de police pour interpeller des individus violents".

La manifestation avait rassemblé dans la capitale 80.000 personnes selon le ministère de l'Intérieur et 400.000 selon la CGT.

L'ingénieur, qui vit en Guadeloupe, "est encore en état de choc et n'arrête pas de demander pourquoi" il a été blessé. "Il ne représentait pas un danger, il ressent une incompréhension, un choc et une colère car il va subir des conséquences irréversibles", a souligné Me Simon.

https://twitter.com/Ab7Media/status/1616744492907864065?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E1616744492907864065%7Ctwgr%5E6ac001e8add5fdbd9046c820d65bcc9811e89e3e%7Ctwcon%5Es1_&ref_url=https%3A%2F%2Fwww.midilibre.fr%2F2023%2F01%2F22%2Fmanifestations-du-19-janvier-un-homme-emascule-par-le-coup-de-matraque-dun-policier-porte-plainte-10943332.php

Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a exprimé sur BFMTV son "empathie" envers le jeune homme tout en soulignant "la nécessité de comprendre les conditions dans lesquelles cette intervention a été réalisée" et d'"identifier ce qui relève de la légitime défense".

"C'était une séquence assez lourde pour les forces de l'ordre qui étaient, pour certaines d'entre elles, attaquées" selon la préfecture, a-t-il rappelé. "Quand on regarde l'image, on est forcément interpellé" et "rien ne justifie de se retrouver opéré de la sorte, de se retrouver blessé", a estimé M. Véran.

https://twitter.com/BFMTV/status/1617117464772448257

À La Réunion, de nombreuses personnes ont été mutilées, pendant la crise des gilets jaunes par des tirs de policiers et gendarmes. Trois Réunionnais, Cédric Pausé, Ritchie Alexis et Jacky Sinedia avaient été grièvement blessés au cours des manifestations.

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www.imazpress.com/redac@ipreunion.com avec AFP

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