Réforme de l’aide médicale d’État : le gouvernement démissionnaire retire les projets de décrets

  • Publié le 12 septembre 2025 à 09:38
  • Actualisé le 12 septembre 2025 à 10:59
  Des formulaires de demande de l’Aide médicale d’Etat. GARO / PHANIE VIA AFP

Le conseil de l’Assurance-maladie, sorte de parlement de l’institution, n’a finalement pas examiné, jeudi 11 septembre 2025, les projets de décrets visant à restreindre l’accès à l’aide médicale de l’État (AME), destinée aux étrangers en situation irrégulière, qui ne peuvent donc pas être promulgués rapidement, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source syndicale.

Il ne s’agit pas d’une décision du conseil de l’Assurance-maladie, mais d’un choix du gouvernement démissionnaire, qui a retiré cette saisine, mercredi 10 septembre, dans le contexte des affaires courantes, a appris Le Monde dans la soirée jeudi.

Dans un communiqué, les syndicats CFDT, CGT et UNSA se sont félicité que les projets de décrets – signés début septembre lorsque François Bayrou était encore premier ministre – "aient finalement été retirés" de l’ordre du jour du conseil de la Caisse nationale d’assurance maladie, comme ils le demandaient.

Les syndicats dénonçaient "l’absence de légitimité" du gouvernement démissionnaire à mettre en œuvre "de nouvelles orientations politiques". Les décrets en cause auraient pour effet "de réduire le panier de soins et de retarder l’accès à certaines prestations pour les personnes en situation irrégulière", "avec des conséquences graves tant pour les personnes concernées que pour la santé publique", ont-ils affirmé. Ce sont "des manœuvres politiciennes dont l’unique objectif est, une fois encore, de stigmatiser les personnes étrangères et d’en faire des boucs émissaires", ont-ils ajouté.

Le gouvernement doit recueillir l’avis de l’Assurance-maladie sur ce type de décret avant de pouvoir les publier, faute de les voir annulés en cas de recours. En revanche, cet avis n’est que consultatif.

- Pris en charge d’un certain nombre de soins conditionnés -

Au terme des projets de décret, l’accès à l’AME serait désormais conditionné à la présentation d’un document d’identité avec photo. Les ressources du conjoint seraient prises en compte pour le calcul des revenus – l’AME ne peut être accordée au-dessus de 847 euros de revenu par mois pour une personne seule. La prise en charge d’un certain nombre de soins – comme l’octroi de lunettes ou les prothèses dentaires – serait conditionnée à un séjour de plus de neuf mois sur le territoire national.

Le prochain gouvernement dirigé par Sébastien Lecornu pourra toutefois demander, s’il le souhaite, l’examen des textes contestés.

AFP

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1 Commentaires
kalou
kalou
3 semaines

Nicolas va continuer à payer alors que la maman de Nicolas n'a pas les moyens de se payer des lunettes.