Noir c'est noir pour les All Blacks: battue deux fois de rang, la Nouvelle-Zélande doit retrouver son éclat face à l'Argentine samedi (8h45 GMT) à Newcastle (Australie), sous peine de dire adieu au titre lors du Rugby Championship.
"Tout simplement horrible", "spectacle d'horreur", "honte à l'héritage des All Blacks"... Les médias néo-zélandais n'y sont pas allés avec le dos de la cuillÚre aprÚs la défaite de leur équipe nationale le 14 novembre face à l'Argentine (25-15).
Jamais encore les triples champions du monde n'avaient chutĂ© devant les Pumas, devenus la septiĂšme sĂ©lection de l'histoire Ă leur faire mordre la poussiĂšre. Dans un pays oĂč le rugby est roi, cette deuxiĂšme dĂ©faite de rang, aprĂšs celle subie face Ă l'Ă©ternel rival australien (24-22 le 7 novembre), a fait l'effet d'un sĂ©isme et suscitĂ© les commentaires acides de certains supporters.
Le capitaine Sam Cane est montĂ© au crĂ©neau pour tenter de mettre fin Ă la tempĂȘte. "Je pense que nous avons des fans incroyables, mais nous en avons aussi des trĂšs brutaux", a dit le troisiĂšme ligne de 28 ans, conscient que seul un rĂ©veil du volcan nĂ©o-zĂ©landais peut Ă©teindre les "commentaires haineux et irrespectueux".
Sur le plan comptable, les All Blacks sont obligés de gagner à Newcastle pour ne pas voir le trophée, cédé en 2019 à l'Afrique du Sud (forfait cette année) leur filer entre les doigts, tout comme la derniÚre Coupe du monde. Le sélectionneur Ian Foster, qui a succédé à Steve Hansen aprÚs le Mondial en novembre, joue gros. Son bilan jusqu'ici, avec deux victoires seulement en cinq matches, en fait une cible.
Les All Blacks ont surtout concédé deux défaites d'affilée, chose qui ne leur était plus arrivée depuis 2011. Et trois défaites alors? Il faut remonter à 1998 pour retrouver la trace d'une telle spirale négative. Pire, puisqu'ils avaient alors enregistré cinq revers de suite: trois face aux Wallabies et deux face aux Springboks.
- Plus de discipline -
Pour Ă©viter toute nouvelle dĂ©convenue, la sĂ©lection ocĂ©anienne a mis l'accent sur l'entraĂźnement mental, a soulignĂ© l'entraĂźneur adjoint John Plumtree, conscient comme le reste du staff que l'indiscipline, avec 26 pĂ©nalitĂ©s concĂ©dĂ©es en deux rencontres, a plombĂ© les joueurs. "Fozzie (Foster) a travaillĂ© dur pour proposer des exercices crĂ©atifs, lors desquels les joueurs pourraient ĂȘtre un peu excĂ©dĂ©s par certaines de ses dĂ©cisions, en particulier sur l'arbitrage", a expliquĂ© Plumtree.
Pour l'arriÚre ou ouvreur Beauden Barrett, "tout commence par la discipline". "C'est comme une compétence ou un entraßnement physique: nous devons aussi entraßner notre cerveau", a insisté le meilleur joueur du monde des années 2016 et 2017. A Sydney, la Nouvelle-Zélande était à court d'arguments face à une défense argentine en béton et le festival de l'ouvreur Nicolas Sanchez, auteur de l'intégralité des points de son équipe.
- Hommage Ă Maradona -
"Sous la pression, nous nous sommes un peu laissés aveugler et nous avons essayé de nous frayer un chemin en portant le ballon - cela n'a pas fonctionné contre une défense argentine exceptionnelle", a admis Foster à la radio néo-zélandaise Newstalk ZB.
Pour Gonzalo Quesada, ancien international argentin et ex-membre du staff des Pumas, "les Blacks vont certainement obliger l'Argentine à s'exposer un peu plus, à avoir davantage le ballon", pour faire en sorte que la possession soit plus équilibrée. "Ils voudront mettre sous pression les Pumas pour leur faire commettre des erreurs et ainsi profiter des ballons de turnover ou des fautes", poursuit l'actuel coach du Stade français, interrogé par l'AFP.
Le sĂ©lectionneur argentin, Mario Ledesma, a lui changĂ© dix joueurs de son XV par rapport au duel face Ă l'Australie et prĂ©venu que son Ă©quipe rendrait hommage avant ou aprĂšs le match Ă la lĂ©gende du football mondial Diego Maradona, dĂ©cĂ©dĂ©e mercredi Ă 60 ans. "Il Ă©tait un exemple de la façon dont on doit jouer pour ce maillot (argentin)", a affirmĂ© le coach des Pumas, qui rĂȘve d'un nouvel exploit.
AFP




