Contre le pouvoir

Sur des murs et des bancs : à Moscou, de silencieux appels à la paix

  • Publié le 22 février 2023 à 16:50
  • Actualisé le 22 février 2023 à 17:32

Minuscules graffitis, rubans éphémères ou vandalisme discret : à Moscou, des appels furtifs à mettre fin au conflit en Ukraine se multiplient, brisant discrètement l'omerta imposée par le pouvoir aux opposants à l'assaut russe contre son voisin.

"Aujourd'hui, on ne peut pas rester à l'écart ! Ecris, parle, ne garde pas le silence sur la guerre !", proclame cette phrase gravée au couteau dans le bois d'un banc public enneigé du centre de la capitale russe.

Des mots passibles de lourdes peines de prison.

"#NetVoïne" (#Non à la guerre) murmurent aussi des graffitis griffonnés à la hâte sur des murs de la mégalopole, défiant l'interdiction de qualifier ainsi l'intervention russe déclenchée le 24 février 2022, le Kremlin imposant l'euphémisme d'"opération militaire spéciale".

La censure est telle que même ces autocollants réclamant "la paix pour le monde", qui apparaissent sur les portes du métro de Moscou, peuvent être considérés comme de la sédition ou une tentative de jeter le discrédit sur l'armée.

Plus cryptiques encore, ces rubans verts noués à des branches d'arbres, des barrières ou des lampadaires. Quel rapport avec le conflit ? Le vert est le résultat du mélange du jaune et du bleu, les couleurs du drapeau ukrainien.

De petits actes de résistance qui peuvent paraître dérisoires, si ce n'était ces Russes qui sont déjà en prison.

A l'instar d'Alexandra Skotchilenko, arrêtée en avril 2022 pour avoir remplacé des étiquettes dans un supermarché de Saint-Pétersbourg par des slogans pacifiste.

Elle risque dix ans dans un pénitencier.

© AFP

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