Royaume-Uni

Theresa May enclenche le remaniement de son gouvernement

  • PubliĂ© le 8 janvier 2018 Ă  18:00
  • ActualisĂ© le 8 janvier 2018 Ă  19:14
La PremiĂšre ministre britannique Theresa May et le nouveau chef du Parti conservateur Brandon Lewis  Ă  Londres, le 8 janvier 2018

La PremiÚre ministre britannique Theresa May a enclenché lundi le remaniement de son gouvernement, entaché par plusieurs scandales, afin de lui redonner un nouveau souffle avant la prochaine phase de négociations sur le Brexit avec Bruxelles.


Mme May a procédé à une premiÚre nomination, celle de Brandon Lewis en remplacement de Patrick McLoughlin comme secrétaire d'Etat sans portefeuille et président du Parti conservateur, ont annoncé ses services dans un communiqué. Auparavant, il occupait la fonction de secrétaire d'Etat à l'immigration.
Moment embarrassant pour la cheffe de l'exécutif, les Tories avaient auparavant annoncé sur leur compte Twitter officiel l'arrivée du ministre des Transports Chris Grayling à cette fonction, avant d'effacer leur tweet.
Le ministre britannique chargé de l'Irlande du Nord James Brokenshire a lui démissionné lundi en raison de problÚmes de santé, un an aprÚs la chute du gouvernement de cette province britannique qui échoue depuis lors à se doter d'un nouvel exécutif décentralisé.
D'autres nominations étaient attendues lundi et mardi dans le cadre d'un jeu de chaises musicales initié à la suite de la démission forcée, en décembre 2017, du vice-Premier ministre Damian Green, qui avait reconnu avoir menti au sujet d'images pornographiques découvertes sur son ordinateur au Parlement de Westminster.
Il s'agissait du troisiÚme départ au sein du gouvernement depuis novembre, aprÚs celui du ministre de la Défense Michael Fallon, emporté par un scandale de harcÚlement sexuel, et celui de la secrétaire d'Etat au Développement international Priti Patel, qui avait reconnu avoir mené une diplomatie parallÚle avec Israël.

- Poids lourds épargnés -

Le nouvel exécutif devra définir rapidement sa position en vue des négociations avec Bruxelles sur le Brexit qui doivent reprendre en janvier. Les discussions porteront d'abord sur la période de transition puis en mars sur la future relation commerciale entre le Royaume-Uni et l'UE.
En premiĂšre ligne sur ce dossier, les poids lourds du gouvernement devraient ĂȘtre Ă©pargnĂ©s: le ministre des Finances Philip Hammond, la ministre de l'IntĂ©rieur Amber Rudd, le ministre des Affaires Ă©trangĂšres Boris Johnson ou le ministre en charge du Brexit David Davis seront, en toute vraisemblance, reconduits dans leurs fonctions.
Selon les médias britanniques, Mme May pourrait également créer un nouveau poste de ministre chargé de préparer le Royaume-Uni à l'absence éventuelle d'accord final avec Bruxelles.
Plusieurs tĂȘtes devraient au contraire tomber parmi les autres membres de l'exĂ©cutif, disposant d'un capital politique plus rĂ©duit, comme la ministre de l'Éducation Justine Greening ou le ministre de l'Économie Greg Clark.

- Nouveau départ -

Andrea Leadsom, leader de la Chambre des Communes, chargĂ©e des relations entre les dĂ©putĂ©s et l'exĂ©cutif, pourrait elle aussi ĂȘtre Ă©vincĂ©e, payant ainsi le revers que les parlementaires avaient infligĂ© Ă  Theresa May le 13 dĂ©cembre. Onze dĂ©putĂ©s conservateurs avaient votĂ© avec l'opposition et obtenu que le Parlement organise un vote final sur les termes de l'accord final du Brexit.
Pour remplacer Damian Green, le poste de vice-premier ministre semblait promis à l'actuel ministre de la Santé, Jeremy Hunt. Mais sa promotion semble remise en cause, étant donné la crise que traverse le NHS, le service de santé britannique, submergé au coeur d'un hiver particuliÚrement vigoureux.
Enfin, Theresa May devrait également profiter de l'occasion pour féminiser, rajeunir et promouvoir davantage de diversité dans son gouvernement.
Ce remaniement devrait marquer un nouveau dĂ©part pour la PremiĂšre ministre, dont l'autoritĂ© a Ă©tĂ© fortement contestĂ©e depuis l'Ă©chec de son Parti conservateur aux Ă©lections lĂ©gislatives de juin 2017, oĂč il a perdu sa majoritĂ© absolue.
Theresa May a aussi été confrontée aux dissensions permanentes de sa formation sur le Brexit, qui ont affaibli sa position dans les discussions avec Bruxelles. La conclusion d'un premier accord sur la sortie de l'UE début décembre lui a toutefois permis de renouveler sa légitimité.
Dans une interview télévisée dimanche, elle a assuré vouloir mener les Tories au prochain scrutin général en 2022. "Je ne suis pas une dégonflée, je suis là pour longtemps", a-t-elle dit sur la BBC.

2018 AFP

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