Le calme régnait dimanche à Avdviïvka, petite ville de l'est de l'Ukraine depuis une semaine au coeur de combats meurtriers qui ont poussé le président américain Donald Trump à promettre d'aider à rétablir la paix.
L'armée ukrainienne n'a fait état d'aucune perte ces dernières 24 heures, pour la première fois depuis le début de cette flambée de violences le 29 janvier entre forces de Kiev et rebelles prorusses, qui s'en rejettent la responsabilité.
En une semaine, un total de 27 personnes, tant des civils que des militaires, ont été tuées dans les affrontements à Avdiïvka et huit autres ailleurs sur la ligne de front, dans un conflit qui a fait près de 10.000 morts depuis son déclenchement en avril 2014.
Il s'agit des pires violences depuis l'instauration d'un cessez-le-feu "illimité" fin décembre et des premières depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a prôné pendant sa campagne électorale un rapprochement avec la Russie.
Les rues de cette ville industrielle située à une dizaine de kilomètres du bastion rebelle de Donestk étaient tranquilles dimanche et aucun bombardement n'était audible aux alentours, à partir des zones où les armes lourdes des belligérants sont positionnées, selon des correspondants de l'AFP sur place.
Un porte-parole de l'armée ukrainienne, Sergiï Klimenko, a déclaré à l'AFP qu'une trêve avait été conclue oralement entre les deux camps et était entrée en vigueur à 8H00 (6H00 GMT) dimanche.
Celle-ci est destinée à permettre la réparation des lignes électriques, une grande partie des 25.000 habitants d'Avdiïvka étant depuis plusieurs jours sans électricité ni chauffage, malgré des températures hivernales.
"Oui !, nous avons enfin du courant électrique à Avdiïvka", a écrit dans la journée de dimanche le président ukrainien Petro Porochenko sur Facebook.
Selon Kiev, l'intensité des bombardements en provenance des rebelles avait diminué de moitié ces dernières 24 heures, tandis que les séparatistes disent qu'aucune des localités du front sous leur contrôle n'a été bombardée pendant la nuit. "Nous sommes toujours loin d'un cessez-le-feu complet", a nuancé Oleksandr Motouzianyk, un porte-parole de l'armée ukrainienne.
- 'Rétablir la paix' -
Ce retour au calme intervient après une conversation dans la nuit de samedi à dimanche entre le président ukrainien Petro Porochenko et Donald Trump, la première entre les deux hommes depuis l'arrivée du milliardaire américain à la Maison Blanche.
"Nous travaillerons avec l'Ukraine, la Russie et toutes les autres parties impliquées afin d'aider à rétablir la paix le long de la frontière", a annoncé la Maison Blanche, citant les propos de M. Trump.
Les "parties ont exprimé leur profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence et la détérioration de la situation humanitaire", a de son côté déclaré le cabinet de M. Porochenko.
Les deux présidents "sont en faveur d'une relance du dialogue à tous les niveaux avec la nouvelle administration américaine", a ajouté la même source ukrainienne.
Cette conversation téléphonique s'est déroulée près d'une semaine après un entretien similaire entre M. Trump et le président russe Vladimir Poutine.
La Russie est accusée par Kiev et les Européens de soutenir militairement et financièrement les rebelles prorusses, ce qu'elle dément.
Investie par les combattants prorusses en avril 2014 avant d'être reprise quelques mois plus tard par les troupes de Kiev qui y maintiennent depuis un très important contingent, Avdiïvka a toujours été un lieu stratégique dans le conflit dans l'est de l'Ukraine.
C'est notamment un n?ud routier dont les combattants rebelles ont su profiter pour déplacer des armes lourdes, sa cokerie ayant aussi une importance cruciale pour l'alimentation en électricité de la région.
Vladimir Poutine a accusé Kiev d'avoir orchestré la reprise des hostilités, tandis que M. Porochenko a exhorté la communauté internationale à "mettre la pression sur la Russie pour obtenir un cessez-le-feu".
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue européenne Federica Mogherini ont convenu de se rencontrer prochainement pour évoquer la situation en Ukraine.
AFP