Un os humain, "peut-ĂȘtre une tĂȘte de fĂ©mur", a Ă©tĂ© retrouvĂ© samedi lors de fouilles dans la maison oĂč vivait la famille Seznec Ă Morlaix (FinistĂšre), avec l'espoir d'y retrouver le corps de Pierre QuĂ©meneur prĂšs d'un siĂšcle aprĂšs sa disparition, a dĂ©clarĂ© le procureur de Brest Philippe RĂ©cappĂ©.
"Ca pourrait ĂȘtre un os humain, peut-ĂȘtre une tĂȘte de fĂ©mur", a indiquĂ© le procureur arrivĂ© sur les lieux plusieurs heures aprĂšs le dĂ©but de fouilles dans un ancien cellier, ajoutant qu'"une photo en a Ă©tĂ© prise" et "a Ă©tĂ© transmise au mĂ©decin lĂ©giste".
Un morceau de pipe a été également retrouvé. ApÚs cette découverte, "la PJ de Rennes a été saisie" et les "fouilles ont été bloquées", a précisé le procureur.
Selon lui, "d'autres fouilles vont ĂȘtre menĂ©es" sous le contrĂŽle de la police et de la justice".
Dans un premier temps, il n'a pas été possible de déterminer si l'os découvert était d'origine humaine ou animale.
Une dizaine de bénévoles participaient à ces fouilles privées entamées en début de matinée dans un ancien cellier à l'aide d'une tractopelle. La propriétaire de la maison, actuellement inoccupée, a donné son autorisation pour que des fouilles soient menées dans l'ancienne cave et l'ancien cellier, selon les initiateurs des travaux.
Guillaume Seznec a été condamné en 1924 au bagne à perpétuité pour le meurtre un an plus tÎt de Pierre Quémeneur, conseiller général du FinistÚre avec lequel il était associé en affaires, ainsi que pour des faux en écriture.
Mais le corps de Quémeneur n'a jamais été retrouvé et Seznec, condamné sans preuves, n'a jamais avoué.
Ces nouvelles recherches sont motivées par la révélation, dans un ouvrage paru en 2015, du témoignage inédit d'un des enfants du couple Seznec, ùgé de 11 ans au moment des faits. Il a été enregistré en 1978 par l'un de ses neveux.
En ce jour ensoleillĂ© de mai 1923, "Petit-Guillaume" raconte avoir entendu sa mĂšre repousser les avances d'un certain "Pierre", puis avoir vu QuĂ©meneur par terre et sa mĂšre debout devant lui. "Je crois qu'elle a dĂ» se dĂ©fendre et le frapper Ă la tĂȘte", racontait-t-il, selon le rĂ©cit qu'en a fait Denis Langlois dans "Pour en finir avec l'affaire Seznec".
En 2015, M. Langlois avait demandé au procureur de Brest de faire procéder à des investigations dans l'ancienne maison familiale pour savoir si le corps y était enfoui.
Le procureur avait rejeté cette demande, estimant qu'elle ne pouvait émaner que du condamné, de ses descendants ou des autorités judiciaires compétentes.
"Si des ossements ou des objets concernant l'affaire Seznec sont découverts" lors des fouilles entamées samedi, "nous avertirons la gendarmerie et le procureur", avait indiqué auparavant Denis Langlois, avocat entre 1976 et 1990 de la famille de Guillaume Seznec. "Une procédure de révision du procÚs de Seznec serait alors certainement mise en route", a-t-il ajouté.
Depuis 1924, quatorze demandes en révision du procÚs ont été rejetées, la derniÚre en 2006.
Par Jan FLEMR - © 2018 AFP

