Libérer la parole

Des députées lancent une plateforme de témoignages sur les violences dans le sport

  • Publié le 14 septembre 2023 à 12:00

Une plateforme pour recueillir les témoignages de victimes de violences dans le monde sportif, baptisée "Balance ton sport", a été mise en ligne ce mercredi 13 septembre dans le cadre d’une commission d’enquête de l’Assemblée nationale.

Elle "a vocation à accompagner l’élan de libération de la parole et à éclairer les travaux de la commission d’enquête sur les défaillances dans le mouvement sportif », lancée en juillet à la demande des écologistes qui soulignent, dans leur communiqué, que des révélations "de violences sexuelles et sexistes" ont touché "quasiment toutes les disciplines".

"Nous recevons nombre de témoignages, de messages de personnes qui souhaitent s’exprimer sur des situations de violence subies au sein des clubs, licences et fédérations. C’est le signe que le besoin de parler, et de surcroît être écouté, reste urgent", a fait valoir la députée écologiste Sabrina Sebaihi, rapporteure de cette commission.

Ses travaux "ne peuvent se faire sans une écoute pleine et entière des citoyennes et citoyens concernés par ces violences", a ajouté la députée Béatrice Bellamy (Horizons, majorité présidentielle), présidente de la commission et associée au lancement de la plateforme.

Les témoignages de victimes de violences, "physiques ou psychologiques", pourront être déposés sur le site balancetonsport.fr.

Ils seront consultables par les 30 députés membres de l’organe d’enquête, qui feront des recommandations à l’issue de leurs travaux devant durer six mois au maximum.

La succession de révélations de violences sexuelles subies par des enfants et des adolescents en marge de leur entraînement de patinage ou de judo, avait déjà jeté en 2020 une lumière crue sur le silence d'instances sportives désormais forcées de les regarder en face.

- La parole se libère -

Alors que la parole des victimes se libère, et semble être mieux entendue, dans le sillage du mouvement #Metoo, le patinage et le judo ont été sérieusement secoués en 2020.

Début janvier, la patineuse artistique Sarah Abitbol avait brisé "un si long silence", titre de son livre. Cette championne de France, multimédaillée, avait raconté comment elle a été violée par son entraîneur, Gilles Beyer, alors qu'elle avait entre 15 et 17 ans, au début des années 90. Lui évoque "des relations intimes" et "inappropriées".

Toutes les fédérations sont touchées, avait expliqué l'ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu, qui avait fait de ce sujet une des ses priorités et pointe un système qui "a fauté depuis trop longtemps à tous les étages" ainsi qu'une "omerta partagée".

Lire aussi : Le sport français forcé de regarder les violences sexuelles en face

www.imazpress.com avec l'AFP

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