Ce vendredi 28 février 2025, le cyclone Garance a frappé La Réunion avec une violence rarement vue au cours des 20 dernières années. Dans le nord et l'est de l'île, les secteurs, les plus touchés, la pluie et les rafales de vents ont tout ravagé. Toitures arrachées, inondations, arbres déracinés, voitures retournées, Garance et ses vents à plus de 230km/h a tout emporté y compris la vie de quatre personnes. Parcours d'un météore qui a meurtri La Réunion. (Photos : rb et sly/ www.imazpress.com)
- Vendredi 28 février 2025 : Garance frappe La Réunion de plein fouet -
Le jour n'est pas encore levée ce vendredi 28 février 2025 au matin. À Saint-Leu, le temps est encore relativement calme, comme en témoignent ces premières images qui ne disent absolument rien de la suite des événements. Regardez :
Deux salles, deux ambiances. Dans le nord, sur la commune de Saint-Denis à Bois-de-Nèfles, le temps se dégrade nettement. Le cyclone garance se fait de plus en plus menaçant.
A 6h30 au Port, le ciel est très couvert mais il n'y a pas encore de rafales de vent ni de pluie. La mer est en revanche déjà très très agitée et le bruit de la houle cyclonique déferle sur le rivage de façon impressionnante. Regardez :
8h du matin sur Saint-Denis. Garance est aux portes de l'île. Dans les Hauts du chef lieu, quartier Bois-de-Nèfles, les conditions commencent nettement à se dégrader, comme l'avait prévu Météo France.
30 minutes plus tard, dans l'est à Sainte-Suzanne, là où Garance va faire son entrée fracassante, le vent se renforce énormément. Les rafales commencent à sérieusement grossir et ne laissent rien présager de bon pour la suite.
À quelques kilomètres de là, sur Sainte-Marie côté Duparc, le vent commence également à souffler un peu plusfort. La commune s'apprête à vivre des heures très difficiles
- À 9h, l'île passe en alerte violette -
Une heure plus tard, toujours à Sainte-Marie, et alors que l'île vient seulement de passer en alerte violette, Garance fait déjà ses premiers dégâts avec des arbres arrachés et des branches cassées. Regardez:
Non loin de là, sur les hauteurs de La Montagne à Saint-Denis, Garance s'est brusquement abattue sur le quartier. De fortes pluies et des grosses rafales de vent font plier les arbres.
10h20. À La Possession, le vent se déchaine et la pluie redouble d'intensité. Garance s'engouffre dans les terres.
Peu avant 11h, les premiers gros dégâts sont annoncés dans l'est de l'île. La sous préfecture et le Sdis de Saint-Benoît sont endommagés. Dans les maisons, les vitres tremblent et la peur commencent à gagner les foyers.
11h20. 30% des clients EDF sont privés d'électricité. Plus de 82 000 personnes n’ont plus accès à l’eau potable, soit près de 10% de la population. Plus de 39 000 abonnés (12%) sont privés de réseau Internet. 54 relais de téléphonie mobile sont hors service (4,2%).
La préfecture annonce que de "nombreuses toitures ou ouvertures (portes et fenêtres) n’ont pas résisté à la force des vents". Un constat que nos photographes vont rapidement découvrir quelques heures plus tard sur le terrain.
D'autant que Garance n'en a pas fini de détruire sur son passage. Après une courte période d'accalmie liée au passage de l'oeil, les vents et les torrents de pluie s'abbatent de nouveau. À la Possession, les images parlent d'elles-mêmes.
- Retour en alerte rouge -
À 12h, l'alerte violette est levée. L'île repasse au rouge et les premières interventions peuvent avoir lieu. À 13h, une premier bilan est réalisé par la préfecture.
Garance a laissé 180.000 foyers sans électricité et 80.000 foyers sans accès à l'eau. Concernant la téléphonie fixe, 114.000 abonnés n'y ont plus accès. Enfin, 176 relais téléphoniques sont tombés. Et au regard des images, ces chiffres n'ont rien d'étonnant.
13h30, dans le chef-lieu, la route de Bellepierre située devant le CHU n'a pas été épargnée par les fortes pluies et les inondations laissent présager de lourds dégâts sur les routes.
Sur ses réseaux sociaux, le député européen Younous Omarjee suit de près la situation. Il déclare : "courage à toute la population et tout particulièrement aux familles sinistrées qui ont perdu le toit de leur maison, arrachée par le vent ou devenue inhabitable ou dangereuse du fait des inondations".
Peu avant 15h, alors que l'île est toujours en alerte rouge et qu'une partie de la rue de la source est inondée, des jeunes en profitent pour se baigner dans la piscine municipale.
30 minutes plus tard, les images montrent que la voie d'accès à la gare routière de Saint-Denis est complètement inondée. Le quartier du Butor à Saint-Denis est totalement submergé par les fortes pluies, l'eau encore présente laisse également place à des débris de bois, de déchets et de boue. Regardez :
- Des vents records -
15h45 : les services de Météo-France annoncent une rafale de 234 km/h enregistrée à Gros-Piton Sainte-Rose. 214 k/h ont également été enregistrés à Gillot, un record depuis le cyclone Jenny, le 28 février 1962. Il y a donc 63 ans jour pour jour.
Concernant les précipitations, les inondations s'expliquent par des quantités astronomique d'eau tombé. 450 mm à Aurère ; 348 mm à Cilaos ; 288 mm à La Grande Chaloupe mais aussi et surtout 186 mm à Commerçant en ... une heure. À Saint-Denis, proche du barrachois, l'eau a pris possession des lieux. Regardez:
Les routes ne résistent pas. À Saint-Leu, la chaussée au niveau du pont de la Ravine des Colimaçons s'effondre. Regardez :
Garance commence à s'éloigner et ses effets également. Les images continuent d'affluer porur montrer l'étendue des dégâts. Les routes sont défigurées. Alors que la nuit tombent et que le temps redevient plus clément, chacun comprend que Garance a provoqué un chaos rarement observé lors des 20 dernières années.
- Samedi 1er mars 2025 : Garance, cyclone meutrier, laisse des milliers de sinistrés derrière lui -
L'île se réveille et doit faire face au bilan humain après le passage de Garance. Quatre personnes ont perdu la vie.
La première, une femme âgée d'une cinquantaine d'années, aurait été "aspirée par une bouche d’égout avant d’être emportée par les eaux" dans le quartier de Domenjod, selon le préfet Patrice Latron.
Une deuxième personne est décédée à Saint-Denis après un incendie d'origine électrique dans le quartier de Champ-Fleuri. Garance a fait une troisème victime à Saint-Denis, un homme coincé sous un arbre n'a pas survécu.
À Trois-Bassins, c'est une mère de famille qui a perdu la vie, bloquée par une coulée de boue à l'arrière de son habitation, alors qu'elle essayait de dégager la boue.
Au delà de ce lourd bilan humain, les dégâts matériels se comptent en millions d'euros. À 10h, l'alerte rouge est levée, synonyme de déconfinement. Nos reporters sillonnent l'île. Dans l'est notamment, les images sont impressionnantes.
À l'ouest, le cyclone a également laissé derrière lui un paysage est sidérant. À Saint-Gilles, de la boue à profusion, des arbres à terre... les équipes communales sont sur le front pour tenter de remettre en étant ce qui peut l'être. Regardez :
À Saint-André, une famille s'est retrouvée sans toit, sans plafond… tout a été emporté par les vents, laissant un véritable paysage de désolation dans la maison.
À Saint-André, toujours, les rues sont jonchées d'arbres, de branches et de portails cassés
- L'aéroport rouvre ses portes à 18h30 -
Malgré cela, la vie reprend son cours. L'aéroport Roland Garros rouvre ses portes à 18h30. Comme beaucoup d'infrastructures et d'administration, la suite a été prévue. Un dispositif de forte affluence est mis en place pour garantir la fluidité et la sécurité des opérations.
En raison de l'état des routes, des convois sont organisés dans le sens La Possession/Saint-Denis. Le directeur d'exploitation de l'aéroport évoque cette réouverture exceptionnelle. Regardez :
Pendant que certains s'apprêtent à quitter l'île avec le début des vacances scolaires, d'autres témoignent après avoir tout perdu. Les vents destructeurs de Garence ont gravement endommagé la maison de Thérèse Bortel à Petit Saint-Pierre (Saint-Benoît).
"Le toit s’est soulevé et a failli voler sur notre maison qui se trouve à l’arrière" raconte Jimmy Bortel, le fils de Thérèse. Regardez :
À Bras-Panon, Krishna Cadivel et sa famille ont également tout perdu. Le toit de de sa maison à étage a brusquement été arraché par une rafale de vent vendredi matin. "Je suis sûr que ça a soufflé à plus de 200 km/h" croit savoir le père de famille.
Avec son épouse et sa fille ils ont couru au rez de chaussée de la maison. "On a fini par s’enfermer dans le garage pour plus de sécurité et on y est resté jusque dans l’après-midi" déclare l’habitant. Écoutez :
- Manuel Valls à La Réunion cette semaine -
Le ministre d’Etat, Manuel Valls, ministre des Outre-mer a échangé avec le préfet et les élus de La Réunion suite au passage dévastateur du cyclone Garance.
Il se rendra sur place cette semaine pour être aux côtés des Réunionnais et pour définir, en concertation avec le préfet et les élus du territoire, les aides nécessaires pour faire face à l'ampleur des dégâts causés par le cyclone Garance.
L'agriculture fait partie des secteurs les plus sinistrés. Les agriculteurs espèrent la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle de manière à être rapidement indemnisés. En attendant, le kilo de tomate risque de flamber sur les étals.
- Dimanche 2 mars 2025 : l'île est en phase de sauvegarde -
Alors que le soleil se lève un peu partout sur l'île, le cyclone Garance est encore dans tous les esprits. Il suffit de mettre le pied dehors pour se rappeler à son souvenir. Routes détruites ou fermées, toits arrachées, végétations ravagées... La Réunion a en partie changé de visage, comme en témoigne ces images de la colline de Camélias à Saint-Denis.
Partout on s'attèle à déblayer les routes, nettoyer les trottoirs, dégager les chemins. Dans le quartier des Lataniers à Saint-Denis, les habitants et les services communaux enlèvent la boue et les détritus qui ont envahi les rues et les maisons.
Le quartier de la Colline dans le bas de la rivière à Saint-Denis a subi de plein fouet les pluies et les vents de Garance. Les militaires des Fazsoi et l'élue du quartier, Marie-Lis Isidor sont sur place. La mairie indique que tout est mis en oeuvre pour venir en aide aux familles. Regardez :
Tout le quartier s'active pour tenter de remettre de l'ordre mais l'ampleur du travail est titanesque face à l'ampleur des dégâts.
- Eau, électricité, internet : de nombreux foyers en sont toujous privés -
À 19h, ce dimanche, la préfecture réalise un énième bilan sur la situation. 90.000 clients, soit 21% des abonnés sont toujours privés d’électricité. "Le rétablissement du réseau électrique est entravé par la perte de 21 pylônes, détruits par les vents cycloniques", annonce la représentation de l'État.
Concernant l'eau, 65.000 personnes, soit 8% de la population, subissent encore des coupures totales d’eau courante. 309.375 personnes (36%) subissent des coupures d’eau et des perturbations dans l’accès à l’eau.
Par ailleurs, "96.000 abonnés n’ont plus accès à la téléphonie fixe et internet et 32% du réseau de téléphonie mobile est encore impacté en raison de la détérioration des sites relais".
Selon la préfecture, "1000 policiers et gendarmes sont engagés dans la sécurisation et veiller à la quiétude des Réunionnais".
Par ailleurs, ce dimanche matin 2 mars 2025, 100 gendarmes mobiles sont arrivés "pour participer à cet effort." Des renforts qui ne seront pas de trop tant Garance aura durablement marqué l'île, au sens propre comme au figuré.
pb/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com
Oui ce fut un épisode terrible personne ne le nie.
Relativisons un peu quand même et souvenez-vous de Chido.