Force ouvrière : "On a fait le job, on ne va pas prendre les gens par la main"

La fonction publique est en grève ce mardi 26 janvier 2016. Un rassemblement avait lieu dès 9h30 au niveau de l'ancienne gare routière de Saint-Denis, pour se rendre en direction de la Préfecture. Pourtant, difficile de mobiliser à La Réunion, alors que l'on est en période de vacances. Eric Marguerite, secrétaire général de Force ouvrière (FO) estime que "la revendication et la manifestation sont l'expression de la démocratie". "Ceux qui sont là aujourd'hui sont des militants qui ont des convictions", affirme-t-il.

Le rassemblement a débuté à 9h30, Monsieur Marguerite, aujourd’hui ce n’est pas la grande mobilisation syndicale espérée ?

Non, aujourd’hui c’est le premier rassemblement de 2016, à l’initiative de Force Ouvrière. On ne lâche pas le bout. Alors, il y en a qui ne sont pas là,  il y en a qui ont déclaré qu’ils ne viendraient pas. Moi je dirais qu’il n’y a que ceux qui luttent qui sont vivants, mais il y en a d’autres qui sont déjà morts.

Nous on est bien vivant et on continue la lutte, plus que jamais. 2016 doit être une grande année de revendications. Aujourd'hui, c’est une revendication de la fonction publique parce qu’il y a, comme tout le monde le sait, une dégradation des services publics. On manifeste également pour une revalorisation salariale. Il faut savoir que l’indice des salaires des fonctionnaires est gelé depuis 2010. Nous réclamons davantage de postes dans la fonction publique. C’est la base de notre revendication, d’obtenir davantage de moyens pour une fonction publique plus performante. Le service public part en décrépitude. Aujourd’hui, on est en train de détruire cette fonction publique dont tout le monde a besoin.

En tant que responsable syndicale, estimez-vous qu’il y a une faible mobilisation? Que les gens, de plus en plus ne se mobilisent plus pour ces grands rendez-vous ?

Alors faut-il pour autant baisser les bras et ne plus rien faire ? Nous, on existe encore et on veut rester l’aiguillon qui va, à un moment donné "chatouiller" ceux qui sont actuellement aux commandes et qui décident que la fonction publique doit complètement disparaître du paysage. La mobilisation est faible certes, mais il faut bien commencer par quelque chose et, pour ma part, j'estime qu’il ne faut pas laisser les gens dans cette lassitude. La revendication et la manifestation sont l’expression de la démocratie.

Comment faire pour mobiliser les gens ?

En les incitant, en leur demandant de venir, il n’y a pas d’autres recettes que cela. Il faut que les gens soient pleinement conscients qu’ils existent et qu’ils ont droit à la parole. La parole c’est aussi la manifestation, s’ils ne sont pas contents.

Maintenant, s’ils sont contents de la situation, s’ils sont contents que l’on s’apprête à supprimer leur surrémunération, comme on est en train de le faire... et bien ils prendront leurs responsabilités. Nous, on aura fait notre job, maintenant si les gens ne veulent pas manifester, on ne va pas les prendre par la main. Mais nous on continuera à le faire, on a des convictions, ceux qui sont là sont des militants qui ont des convictions.

www.ipreunion.com

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