Mettre en place un programme d'action à court, moyen et long terme pour mettre fin à l'insécurité dans les transports en commun, tel est l'objectif que se fixe le conseil général suite à la multiplication des agressions et des dégradations depuis le début de l'année. Pour ce faire, la collectivité a réuni ce jeudi 25 août 2011, l'ensemble des acteurs travaillant dans le domaine dans le cadre d'une "table ronde pour la sécurité dans les transports en commun".
Les agressions physiques et verbales ainsi que les actes de vandalisme et d'incivilité se multiplient dans les différents réseaux de transport en commun de La Réunion. Alors qu'on recense en moyenne 200 attaques par an dans les réseaux bus, ce chiffre est largement dépassé en 2011. Si aucun chiffre n'a été divulgué, "on constate une réelle accélération des actes de vandalisme et des agressions dans les bus", souligne Benoît Huber, directeur du cabinet du préfet.Première conséquence, " les Réunionnais ont de plus en plus peur", affirme Pierre Vergès, vice-président au conseil général en charge du transport. "Ils sont de plus en plus réticents à prendre le bus pour ne pas risquer une agression", ajoute-t-il. Une bien mauvaise nouvelle, selon le conseiller général, alors que autorités organisatrices réfléchissent actuellement à la création d'un syndicat mixte des transports afin de coordonner les actions et d'attirer davantage de Réunionnais dans les bus.
"Avant de s'attaquer à la SMT, nous devons régler le problème de fond qui est la sécurité dans les bus. Tant que nous ne rétablirons par la confiance des voyageurs, le système ne pourra pas évoluer", prévient Pierre Vergès. Surtout que, de l'aveu de Yannick Bonnefond, directeur de la GIE Activ, délégataire de service public du Département pour la gestion des Cars Jaunes, "même les chauffeurs ont de plus en plus peurs". 155 conducteurs sont recensés sur le réseau Car Jaune. "Il est de plus en plus difficile de trouver des gens dans ce métier. Les gens ont peur de se faire agresser", explique Yannick Bonnefond.
Pourtant, plusieurs actions ont été mises en place ces dernières années. Des agents de sécurité ont été placés aux abords des gares routières, tout comme des agents d'accueil. Les contrôles de titres de voyage ont été multipliés. Des actions coordonnées avec la police et la gendarmerie ont été lancées. "Ce dispositif a des effets bénéfiques mais la délinquance continue d'augmenter", déplore Pierre Vergès. D'où la nécessité de réfléchir à de nouvelles actions avec les partenaires du secteur.
"Nous ne voulons rien imposer à nos partenaires. Toute décision doit être prise sur la base d'un consensus", insiste le vice-président au conseil général. Parmi les pistes de travail avancées, on peut citer l'installation d'une caméra de surveillance dans les bus, la multiplication des actions de contrôles renforcés avec les forces de l'ordre ou encore une sévérité accrue à l'encontre des agresseurs et des vandales. "Nous espérons avoir des préconisations de chaque partenaire avant la semaine de la mobilité à la mi septembre", termine Pierre Vergès.
Mounice Najafaly pour
