La Possession - Max-André Babet a donné un rein à Sébatien Babet

"J'ai donné la vie une seconde fois à mon fils"

  • Publié le 7 décembre 2012 à 05:34

La Réunion va être mise à l'honneur dans un numéro de Paris Match qui paraitra en décembre, à travers l'histoire de Max-André Babet. Âgé de 51 ans, ce père de famille a récemment "redonné la vie" à son fils Sébastien, 29 ans, en lui donnant un rein. Ce dernier avait brusquement découvert en 2010 que ses deux reins ne fonctionnaient quasiment plus. Après plus de deux ans de souffrance, les deux hommes se portent bien aujourd'hui. Une belle leçon de courage, de solidarité et d'espoir.

L’histoire commence au début de l’année 2010. Alors âgé de 26 ans, Sébastien Babet, employé à la SAMR, découvre brusquement que ses deux reins ne fonctionnent quasiment plus. Pourtant bien portant, le jeune homme ne se doutait absolument pas qu’il avait un tel problème de santé.

"A l’époque, mon fils ne présentait pas de souci particulier, c’est un sportif accompli qui pesait 112 kg pour 1m90", explique Max-André Babet, 51 ans, également employé à la SAMR. Début 2010, après une visite médicale dans le cadre du travail, les médecins repèrent des traces de sang dans les examens urinaires de Sébastien. Après des analyses complémentaires, le couperet tombe : les deux reins du jeune homme sont sévèrement touchés.

Ces organes sont pourtant indispensables pour vivre, puisqu’ils participent au maintien de l’équilibre intérieur en débarrassant le corps de ses déchets et de l’eau en trop à travers la production de l’urine. Ils participent également à la fabrication des hormones nécessaires à la régulation de la tension, à celle des globules rouges et favorisent l’absorption du calcium et sa fixation sur les os.

Souvent, les maladies rénales ne se manifestent par aucun symptôme et les dégâts peuvent se produire sans que le malade ne s'en rende compte. Cela a été le cas pour Sébastien Babet. "La maladie était en train de le ronger en silence", raconte son père. "Je me souviens de ce jour-là comme si c’était hier. On lui a annoncé par téléphone que ses deux reins étaient bousillés et qu’il devait être dialysé dans les plus brefs délais", ajoute Max-André Babet. "Quand on a appris ça, ma femme et moi, on a été cassé. J’ai ressenti comme un grand vide au fond de moi, mon fils a eu un gros coup au moral", souligne le père de famille.

"Mais je me suis dit qu’on allait surmonter cette épreuve ensemble. Immédiatement, je n’ai pas hésité, je me suis dit ‘Je vais donner un rein à mon fils’", se rappelle le quinquagénaire. A l’image de leur père, David et Mathieu, les deux frères de Sébastien, âgés respectivement de 33 et 25 ans aujourd’hui, étaient également prêts à passer sur la table d’opération. Mais pour Max-André Babet, "il était hors de question d’avoir deux fils sur le billard", dit-il.

"Je lui ai donné la vie une première fois. J’ai pensé que je pouvais lui donner la vie une seconde fois", témoigne avec émotion Max-André Babet. Ce jeudi 6 décembre 2012, installé sous sa véranda à la Possession, l’homme se souvient que la première dialyse de Sébastien a eu lieu le 23 avril 2010. "Une date symbolique, puisque c’est aussi le jour de l’anniversaire de sa mère", explique Max-André Babet.

S’ensuivra une série d’examens médicaux pour vérifier la compatibilité entre le père et le fils. Durant cette même période, alors que Sébastien Babet a besoin d’un rein, l’activité de transplantation rénale est suspendue à La Réunion, ce qui nécessite de se rendre en métropole pour une intervention. Le jeune homme se soumet à des séances de dialyse trois fois par semaine, les lundis, mercredis et vendredis, mais continue à travailler à mi-temps. Max-André Babet indique toutefois que son fils "a fondu à vue d’oeil". Il est en effet passé de 112 kg à 80 kg.

Le Possessionnais souligne l’importance de la présence des proches durant cette épreuve. Frères, cousins, neveux, se sont en effet réunis autour de Sébastien pour le soutenir.  

Ce n’est qu’après une nouvelle série de tests en début d’année 2012 que Max-André a la confirmation qu’il est compatible pour donner un rein à son fils. Mais alors que la transplantation est prévue en septembre 2012, un nouveau coup dur viendra frapper le père de famille avant cette date. En effet, le 14 juillet, l’homme est victime d’un accident domestique et se retrouve avec deux doigts de la main gauche sectionnés. Il confie avoir ressenti "des douleurs terribles", mais déterminé à "redonner la vie" à son fils, il surmontera l’adversité.

Un mois plus tard, il quitte La Réunion avec son épouse et Sébastien et rejoint la métropole en vue de réaliser la transplantation rénale. C’est le 11 septembre 2012, jour anniversaire du décès du grand-père de Sébastien, que l’opération a lieu à l’hôpital Necker de Paris. "Trois heures après l’intervention, le rein transplanté s’est mis à fonctionner normalement. Malgré la fatigue et la douleur, ça a été un soulagement énorme !", confie Max-André, qui est resté hospitalisé pendant une semaine. Sébastien restera lui une semaine de plus à l’hôpital.

Petit bémol dans cette histoire, "si on n’a pas d’argent, on crève", lâche Max-André. Le Possessionnais a engagé près de 8 000 euros de frais, entre les billets d’avion, les repas, les transports et les chambres d’hôtel, pour sa femme, son fils et lui-même. Il indique qu’une partie de ces dépenses sera remboursée, mais ne sait pas quand. En tant que donneur, son billet devrait être remboursé à 80% par l’hôpital Necker, et celui de Sébastien sera remboursé par la Caisse générale de sécurité sociale. "Sans solidarité, il est difficile de tenir le coup", souligne-t-il. C’est pourquoi il a l’intention de s’engager dans une association pour aider ceux qui sont amenés à vivre la même situation.

Aujourd’hui, Max-André et Sébastien Babet sont en bonne santé et font des contrôles médicaux régulièrement. C’est avec le sourire que Max-André Babet raconte son histoire et celle de son fils, leur combat et la façon dont ils ont vaincu la maladie. A ses pieds ce jeudi, se trouve Guizmo, le chiot bouledogue français offert à Sébastien par sa compagne avant qu’il ne parte en métropole pour la transplantation. "Guizmo va te porter bonheur", lui avait-elle soufflé. Son souhait s’est réalisé.

Notons qu’à La Réunion, ils près de 1 400 sont dialysées en 2012 selon l’Aurar. Un nombre en hausse de 10% chaque année, soit 100 personnes de plus par an que la métropole. Le diabète et l'hypertension artérielle dont souffrent de nombreux Réunionnais, sont deux facteurs déclenchant des maladies rénales. Ces dernières peuvent être aussi la conséquence de pathologies rénales héréditaires ou de malformations rénales, d’infections urinaires et dues à la consommation excessive de certains médicaments. A noter que la transplantation rénale devrait reprendre à La Réunion en juin 2013.

www.ipreunion.com

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7 Commentaires
Jessica j
Jessica j
3 ans

Bonjour,la familles Babet.Je tenais à vous dire Bravo. Comme ont dit nos parents sont nos piliers,sans eux ont ne serait pas là. J'espère de tout coeur que tout ira mieux pour tout les deux.J'ai tenu à laissé un petit mots de soutien, car on ne sais jamais ce que la vie nous réserves. je le connais Sébastien, j'ai fait tout mes années de collège avec lui a la possession. Je vous souhaite à tous une bonne continuation.

J-Yves
J-Yves
11 ans

Je connais cette famille et confirme la "galère" administrative, financière qu'elle a connu au début... Non seulement, c'est dur d'affronter moralement cette épreuve, mais il y a encore la dimension logistique, matériel et financière de cette aventure... Bravo max, tu nous montre quand on veut, tout est possible. Merci

josy16@live.fr
josy16@live.fr
11 ans

*Bravo* j'ai moi même donner un rein a ma soeur il y a 27 ans et tout va bien pour nous deux je vous souhaite plein de bonnes choses et de trés** Bonnes Fêtes**

mirabelle
mirabelle
11 ans

Etant greffée moi même je connais la valeur d'un don. Ce témoignage peut encourager d'autres donneurs , bonne suite à vous deux.

cocounjour
cocounjour
11 ans

Super reportage positif cela change de la négativité de vos confrère toujours aussi pessimistes. Le camarade Babet est courageux et surtout il aime ses enfants

pseudo
pseudo
11 ans

Bravo MONSIEUR

le grand frere
le grand frere
11 ans

un grand merci à papa pour mon petit frère c'est un gros cadeau inestimable merci