Cours de langues étrangères pour les enfants

La jeune génération à l'heure anglaise

  • Publié le 20 septembre 2011 à 08:00
Cours de langues étrangères pour les enfants.
Photo Michel Désiré

Les Petits Bilingues, Teddy Bears, ou plus récemment K'osez, voilà quelques exemples des enseignes qui fleurissent sur l'île depuis quelque temps. Il s'agit de centres privés de langues étrangères, qui sont ouverts aussi bien aux adultes qu'aux enfants. Pour les petits, les cours sont accessibles dès l'âge de trois ans. L'objectif est simple : les familiariser avec la pratique orale de l'anglais notamment, grâce à des ateliers ludiques.

Apprendre l'anglais en s'amusant, c'est la devise des centres particuliers qui proposent des cours pour les enfants. En 2007, l'enseigne les Petits bilingues, existant en métropole depuis 1992, s'implante sur l'île. Aujourd'hui, il existe quatre centres sur l'île : à Saint-Denis, Saint-André, Saint-Gilles et depuis peu à Saint-Pierre. "On propose des cours aux adultes, mais surtout aux enfants de 3 à 15 ans avec des animateurs de langue maternelle anglaise. Ces animateurs viennent notamment des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l'Australie et ont déjà une expérience dans le domaine de la petite enfance", explique Jean-Claude Gibert, responsable des Petits bilingues à Saint-Denis, qui accueille une centaine de jeunes.

Le concept de cette enseigne : former des petits groupes de 5 à 10 enfants par tranche d'âge et les initier à la langue anglaise grâce à un programme pédagogique qui change tous les ans. "On définit des thèmes qui sont communs aux centres métropolitains. L'an dernier, le fil rouge, c'était l'Afrique du Sud, cette année c'est l'Angleterre. On essaye de faire voyager les enfants en évoquant les coutumes et les habitudes alimentaires de pays étrangers. On oriente les cours sur l'éveil auditif, les sons, la prononciation, à travers des outils pédagogiques, comme les jeux, les comptines, la mise en scène de marionnettes...C'est la pratique orale qui est privilégiée dans nos centres. On n'est pas là pour donner des exercices écrits à faire à la maison. Ce qu'on souhaite, c'est vraiment familiariser les petits à parler anglais", indique Jean-Claude Gibert.

Chez K'osez, nouveau centre qui s'est ouvert à Saint-Pierre début septembre, le principe est le même. Daniela Silva en est la responsable, elle précise : "Ici, on enseigne huit langues, pour tous les publics. La pratique de l'anglais intéresse vivement les parents pour leurs enfants, certainement parce que c'est une langue universelle. On favorise la pratique orale de la langue parce que dans le système scolaire, c'est surtout une approche théorique qui prime. On essaye donc d'apporter quelque chose de différent, de compléter l'éducation scolaire. Pour cela, j'avais déjà organisé des ateliers pour les enfants pendant les vacances : ils ont fait du théâtre en anglais, et pris des cours de cuisine en rapport avec la gastronomie anglo-saxonne".

Elle ajoute : "C'est vrai que les centres sont de plus en plus nombreux, ils répondent à une demande de la population. K'osez accueille déjà une quarantaine d'enfants. Généralement, ce sont les parents qui veulent familiariser leurs enfants à l'anglais, d'une part parce qu'ils ont l'habitude de voyager, d'autre part, parce qu'ils estiment que la maîtrise de l'anglais est nécessaire de nos jours".

Si ces centres particuliers se multiplient, les offres gratuites sont aussi présentes, à l'image du Plan Anglais mis en place par la municipalité de Saint-Denis en 2008. Chaque année, la ville fait appel à des intervenants étudiants pour dispenser des cours d'anglais en dehors du temps scolaire. Si la première année, le dispositif ne concernait que les dernières années de maternelle, il a depuis été étendu aux classes de CP, de CE1 et de CE2. Pour cette rentrée 2011/2012, le Plan Anglais cible 7700 enfants. Il se présente là aussi comme une approche ludique de la langue avec l'apprentissage des couleurs, des jours, des fruits ou encore des animaux.

La pratique orale de la langue de Shakespeare se répand donc de plus en plus sur l'île depuis quelques années. Une façon aussi de favoriser l'intégration des Réunionnais dans les pays étrangers. "Les jeunes sont tentés d'aller faire leurs études dans des régions anglophones. Certains se dirigent vers les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Afrique du Sud ou l'Australie. Les habituer à parler anglais alors qu'ils sont encore petits, c'est une bonne chose pour eux, car c'est une ouverture sur le monde et la communication avec les étrangers s'avère beaucoup plus facile", assure Daniela Silva.

"L'apprentissage ludique permet aussi d'éveiller l'intérêt des enfants. On leur offre la possibilité de s'exprimer, c'est pour cette raison qu'on forme des petits groupes. A l'école, c'est beaucoup moins évident de donner la parole à tous. Il n'y a pas non plus de système de notation dans nos centres. Ce qu'on essaye de faire, c'est accompagner les enfants dans leur cheminement de la langue en ouvrant leur esprit à la culture anglophone", surenchérit Jean-Claude Gibert.

Au final, les petits s'amusent et se cultivent en même temps. La langue de Shakespeare a encore de belles années devant elle.

Samia Omarjee pour
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