Dans la nuit de jeudi 23 à vendredi 24 mai 2013, le Sénat a assoupli les conditions d'utilisation des langues régionales pour les enseignants. A La Réunion, le créole pourra ainsi être utilisé dans le premier comme dans le second degré, tandis que l'accord préalable des parents voulu par les députés a été supprimé. Des décisions qui s'inscrivent dans un mouvement de développement du bilinguisme dans les écoles.
Mardi 21 mai dernier, Vincent Peillon s’était dit "favorable" à un renforcement de l’enseignement des langues régionales. Dans la foulée, la commission culture du Sénat emboîtait le pas du ministre de l’Education nationale en amendant en ce sens le projet de loi sur la refondation de l’école.
Alors que les députés avaient souhaité instaurer en première lecture une autorisation préalable des parents au recours aux langues régionales, les sénateurs l’ont supprimé. L’amendement précise par ailleurs que ce recours est "possible dans le premier et le second degré", tout en ne restreignant pas cette possibilité "à la seule fin d’améliorer l’apprentissage du français et en l’ouvrant au contraire à tout enseignement".
Concrètement, le but est de faciliter et d’encourager l’usage des langues régionales dans l’enseignement. Un usage qui est en développement à La Réunion depuis quelques années dans le premier degré, où il existe plusieurs niveaux d’apprentissage du créole : la sensibilisation, l’enseignement du français en milieu créolophone et enfin l’enseignement par des professeurs habilités comme pour n’importe quelle autre langue vivante.
"A la rentrée 2012, on comptait 188 enseignants habilités", détaille Fabrice Georger, chargé de mission auprès du rectorat concernant le premier degré. Il ajoute : "cette année nous en avons une vingtaine en formation, on devrait donc en compter environ 200 à la rentrée 2013, alors qu’il n’y en avait que 27 en 2007".
De même, les classes de maternelles bilingues sont en augmentation constante sur l’île même si elles ne représentent encore qu’une petite minorité : alors qu’il n’en existait qu’une seule de 2003 à 2007, on en recense 20 aujourd’hui (sur 159).
"Si la question du créole à l’école avait été plus apaisée, cela aurait pu aller plus vite, mais nous n’en sommes encore qu’à l’adolescence du dispositif", poursuit Fabrice Georger. "Certaines personnes pensent encore que le créole peut être un frein à l’enseignement du français, alors que ce n’est pas du tout le cas. Il s’agit d’entrer dans une logique de bilinguisme positif, profitable aux deux langues".
Dans le secondaire, la problématique est différente et le développement bien moins notable. L’enseignement du créole se fait dans le cadre de l’option "langue vivante régionale" accessible à partir de la quatrième. Seuls onze collèges offrent cette option, suivie par environ 380 élèves sur l’île à la rentrée 2012. Concernant les lycéens, 20 élèves étudient le créole en langue vivante 2 et 153 en langue vivante 3, répartis sur cinq établissements. "Cette perte d’effectif entre le collège et le lycée s’explique par la concurrence des autres options", confie Myrna Dalleau, inspectrice chargée du créole dans le second degré. "Mais ils sont en revanche plus nombreux à présenter cette option au bac pour récupérer des points", ajoute-t-elle.
Face à ces situations diverses, l’enseignement du créole a en tout cas reçu des signaux positifs du ministre et du Sénat. "Je pense que cette question va croître doucement", reprend Fabrice Georger, avant de conclure : "il ne faut pas choquer les gens, mais bien expliquer les choses. Car c’est une question pédagogique de fond".

Valoriser la langue française, ne fait que favoriser les francophones et pénaliser les Créolophones. Mettre la langue française en avant, c'est mettre les zorèy en avant. Kréol touzour dénigré, touzour déryér ! c'est une EVIDENCE. Na ka war la sosiété rénionèz kisa lé an lér, kisa lé a tér?
Super, nous allons pouvoir en profiter nous aussi en Occitanie ! Pardon... dans le sud de la France. Nous allons pouvoir parler en occitan ! Houps... en langue du sud de la France. Nous allons pouvoir vivre dignement notre culture occitane ! Mille excuses... nous incrire à des groupes folkloriques méridionaux. Merci à toutes et à tous.
Prenpanoupoudescons, "ceux qui savent" justement (enseignants, linguistes, pédagogues, etc.) s'accordent à dire que la lutte contre l'illettrisme doit passer par une valorisation de la langue maternelle, qui favorise le bilinguisme, contrairement à ce que les autorités postcoloniales ont voulu nous faire croire.
Dévaloriser la langue maternelle et la brimer ne fait que renforcer les difficultés vis-à-vis du français, bien au contraire. Si cela vous intéresse, je vous encourage vivement à lire les travaux de Laurence Pourchez au sujet de la façon dont le créole à l'école a été traité jusque très récemment à La Réunion (coups sur les doigts aux élèves qui parlaient créole dans la cour de l'école, etc.), ainsi qu'à vous renseigner sur le discours de jeunes professeurs tels qu'Aurélie Filain (qui elle-même parle créole dans la vie de tous les jours, incluant à l'école, et vous constaterez que son français n'a rien à envier à celui d'un membre de l'académie française ;)).
Cette mesure n'est pas démagogique, elle est égalitaire et humaniste, c'est une nécessité politique, culturelle et sociale. Une évidence qui s'imposait dans notre vieux système républicain.
En 1982 le ministre de l'Education Nationale (SAVARY) avait déjà fait avancer la cause des langues régionales ou langues de France devrais-je dire. Il avait dit une phrase que j'avais fait mienne et qui disait entre autre "retrouver ses racines pour élargir ses horizons culturels". C'est en ce sens que je soutiens l'enseignement des langues régionales, étant moi-même bilingue français-occitan.
Le créole est aussi importante que le français car cela fait parti de nos racines. Il faut arrêter de faire comme si tous les réunionnais savaient parler le créole car beaucoup de mot créole se perd au détriment d'un langage qui se rapproche trop du français. La destruction de notre langue c'est également la destruction de notre identité. Français et créole doivent avoir la même place dans notre société
L'utilisation du créole dans une logique de bilinguisme positif consiste à ne pas brimer les enfants exclusivement créolophones dans l'utilisation de leur langue. Partir de leurs connaissances et pratiques pour en tirer une adaptation pédagogique transposée en français. Il s'agit de co-construire avec l'élève et non de lui imposer des modèles et schémas qui ne sont pas les siens. L'utilisation d'un même mot dans le contexte créole et dans le contexte français ne conduit pas toujours à la même signification. Et lever ces incompréhensions dans une langue ou une autre est bénéfique pour les deux parties (élève et enseignant). Comment gagner de la crédibilité et de l'estime de la part des enfants si l'on vient dénigrer d'office son environnement le plus proche? Un enfant fonctionne essentiellement à l'affect. La situation de l'illettrisme n'a pas évolué de façon positive ces dernières années et il faut essayer de nouvelles méthodologies, de nouvelles pratiques. Partons de la réalité des gens et construisons avec cela plutôt de vouloir imposer des modèles pondus par "on sait qui" pour "on ne sait qui". Je ne suis pas enseignante.
pour moi la langue française doit être un outil pour tous les départements d'outremer et non comme une langue maternelle car pour nous peuples des îles nos vrais racines et notre vrai culture descendent de culture de vie ancestrale de rites etc... le fait d'être département maintenant beaucoup de gestes, beaucoup de mots, même la façon de penser et de s'exprimer ont changé!. le modèle européen n'est pas notre modèle, mais on est des modèles pour les européens et autres, nous les peuples et habitants de région d'outremer. si pour certains la langue kréol à l'école destabilisera l'enfant ou bien augmentera le nombre d'illétrisme ils ont tout faux!! aujourd'hui beaucoup de réunionnais ne connaissent pas le chemin a prendre, on est influencé par l'extérieur! mais qu'est-ce que ses gents savent de la réunion?, à part que c'est une île volcanique.
Mi kone pa koman zot tout ecrit creole. co sa mem
L'ennemi du creole reunionnais et le reunionnais lui meme car pour la plus part il cause creole dans la rue mais a la caze il interdit marmaille le causement creole que le francais
Quelle démagogie en ce qui concerne la Réunion ! Dans toutes les classes les élèves parlent essentiellement créole depuis longtemps, même si le français est censé primer !!! On favorise le bilinguisme soit-disant pour favoriser l'apprentissage du français et c'est une grave erreur. le créole doit rester à la maison et on doit obliger à parler français à l'école, sinon les 100.000 illettrés de la Réunion ne feront qu'augmenter !!! Si au moins on demandait à ceux qui savent, au lieu de lancer des mesurettes démago dans tous les coins !