Anniversaire de la mort de Bob Marley

La Réunion coté rasta

  • Publié le 11 mai 2011 à 12:00

Le 11 mai 1981, s'éteignait Bob Marley. Trente ans plus tard, la philosophie rastafari est bien vivante. Pour fêter cet anniversaire, des membres de la communauté rasta réunionnaise, qui compterait près de 20 000 membres, se réunissent mercredi 11 mai 2011 à Piton Sainte-Rose autour du film de Hélène Lee, " Le Premier Rasta ". Et bien sûr, des concerts au clair de lune.

La communauté rasta réunionnaise compterait près de 20 000 membres... Un chiffre qui étonne mais ne devrait pas : les rastas n'ont pas forcément de signe extérieur d'appartenance à cette communauté. " Le rastafarisme est un mouvement sans dogme, sans obligation. Chacun doit réfléchir selon ses propres moyens. Certains adoptent les dreadlocks et les couleurs mais d'autres non ", indique Hélène Lee, journaliste spécialiste de la culture rasta.

Mercredi 11 mai à Piton Sainte-Rose, est diffusé son film Le Premier Rasta, sur l'épopée de Léonard Gong Howell. Ce jamaïcain a fondé la première commune Rasta à la fin des années 30. Cette culture s'est ensuite propagée dans le monde grâce à la musique de Bob Marley, considéré comme un prophète du reggae.

" Les rastas sont stigmatisés, on se moque d'eux. Dès qu'on porte l'étiquette, la vie devient difficile ", poursuit Hélène Lee. Mais partout, à chaque moment de la vie quotidienne, il est possible de refuser la société de consommation, la mondialisation financière et vivre en harmonie avec son corps et la nature... comme les rastas. Le film, diffusé cet après-midi à Sainte-Rose, vise à mieux faire connaître ce mouvement pacifiste, basé sur le respect de l'être humain.

A la Réunion, ce sont des fonctionnaires, des chefs d'entreprises, des cadres qui adoptent la culture rasta, sans forcément en afficher les signes. " Ces gens ont compris que le rastafarisme, c'est entretenir son esprit ", indique Ti Rat, chef de file du groupe Rouge Reggae, qui donne un concert dans le cadre de cet anniversaire. Lui, affiche fièrement ses 22 ans de dreadlocks, ne mange pas de viande ni de graisse animale, ne boit pas d'alcool, ne fume pas de cigarettes industrielles et s'occupe de ses enfants qui suivent son chemin de musicien...

A Piton Sainte-Rose, d'autres groupes de reggae rendent hommage au prophète Bob Marley. Située à l'est de l'Afrique, et notamment de l'Ethiopie, la Réunion serait une terre d'accueil particulièrement intéressante pour le mouvement rastafari. Dans les hauts de l'ouest, du sud, ou de Saint-Denis, les samedis de pleine lune riment avec kabar sans alcool. Et les rastas se cachent parfois derrière des petites lunettes de banquier. Ou dans les hauts, loin de Babylone.

Marine Veith pour
guest
0 Commentaires