En France, 93,3% des personnes porteuses du VIH/Sida bénéficiaient d'un traitement en 2011 contre 83,2%. Toutefois, leur situation sociale leur pose problème. C'est ce qu'il ressort des premiers résultats de l'enquête de l'ANRS VESPA2, menée en France métropolitaine et dans quatre départements d'outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique, La Réunion) et publiée début juillet dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH). On y apprend, notamment, qu'à La Réunion, un peu plus d'un quart de ces personnes touchent un minima social.
Comment vivent les patients porteuses du VIH en France ? C'est ce qu'a voulu démontrer cette enquête menée par des chercheurs de l'INSERM en 2011 auprès de 3 620 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) de métropole mais également de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane et de la Réunion. Le but: identifier les pistes d'une amélioration de la prise en charge et des conditions de vie de ces dernières.
Ainsi, selon cette enquête, si la prise en charge médicale des patients a permis des progrès importants depuis 2003, - leur proportion passant de 83,2% à 93,3% en 2011 -, leur situation sociale n’a pas connu d’amélioration.
À La Réunion, un peu plus d’un quart des PVVIH touche un minima social. 15,2% d'entre eux perçoivent le RSA (revenu de solidarité active) et 11,3% l'AAH (allocation aux adultes handicapées). Toutefois, le taux d’activité est de 50,2% tandis que près de 9 personnes sur 10 ont un logement personnel.
"L’appréciation de l’aisance financière situe la majorité des patients dans la catégorie intermédiaire, - des revenus juste suffisants -, et 16% rapportent des privations alimentaires par manque d’argent", précise cette enquête.
Par ailleurs, les chercheurs ont constaté que 34,5% de la population suivie pour le VIH dans les deux hôpitaux de l'île sont des hommes contaminés par relations homosexuelles. La moitié des patients a entre 41 et 54 ans, avec un âge médian de 47 ans et plus de 9 personnes sur 10 ont informé leur entourage de leur séropositivité.
Si la vie en couple concerne près d’une personne sur deux, soit 48,8%, la plupart ont un partenaire stable et 30,4% ont eu au moins un partenaire occasionnel au cours des 12 derniers mois.
Enfin, globalement dans les départements d'outre-mer, parmi les personnes nouvellement diagnostiquées entre 2003 et 2011, l'enquête note que 55,3% l’ont été à un stade tardif de l’infection et 36,7% à un stade ultra-tardif, soit des niveaux plus élevés que ceux de la métropole (48,6% et 29,8%, respectivement).
