La filière goyavier à La Réunion

Le fruit rouge en plein essor

  • Publié le 4 juin 2011 à 07:00

Le goyavier est en fête du vendredi 3 juin au dimanche 5 juin 2011 à la Plaine des Palmistes. L'occasion de faire le point sur le développement de cette filière sur l'île. La production connaît une nette augmentation à La Réunion depuis la création de l'association "Goyavier, culture et tradition". Le fruit du goyavier offre notamment des possibilités à l'agro-tourisme.

"Goyavier, culture et tradition" est une association qui a vu le jour en 2008 et qui compte aujourd'hui une trentaine d'adhérents. Leur objectif : développer la filière goyavier sur l'île et réunir tous les acteurs concernés, aussi bien les producteurs que les transformateurs. Depuis sa création, "la production de goyaviers est passée de 7 tonnes en 2008 à 70 tonnes en 2011", indique Yannick Martin, animateur de la filière.

La majeure partie de la production de goyaviers est issue de la Plaine des Palmistes, mais on trouve aussi des plants à Saint-Denis, Salazie, Saint-Benoît et à la Petite-île. La cueillette des fruits se passe entre les mois de mars et d'août. Les amateurs du petit fruit rouge acidulé peuvent en ramasser à l'état sauvage, ou dans des vergers entretenus.

Mickaël Delatre, membre de l'association "Goyavier, culture et tradition", est propriétaire d'un "verger bio" à la Plaine des Palmistes depuis une dizaine d'années, c'est-à-dire qu'il n'utilise ni engrais, ni pesticides, ni insecticides. "D'avril à juillet, le verger est ouvert au public sur réservation. Ils récoltent eux-mêmes les goyaviers et paient le prix de leur cueillette", explique Mickaël Delatre.

Le fruit du goyavier peut se déguster à l'état naturel, mais il offre aussi du potentiel à l'industrie agro-alimentaire locale. Certains producteurs exploitent eux-mêmes leurs goyaviers en réalisant différents produits : confitures, gelées, jus...Mais ils peuvent aussi les vendre à des transformateurs. "Des industriels nous passent des commandes. Ils se servent des goyaviers pour faire des yaourts, des sorbets, du punch, du rhum arrangé...", explique Mickaël Delatre.

"Avec tous ces produits à base de goyavier, nous pouvons favoriser le développement de l'agro-tourisme", souligne Yannick Martin. Avant d'ajouter : "La filière évolue, mais il nous reste beaucoup à faire. Nous souhaitons par exemple discuter avec des restaurateurs locaux pour qu'ils proposent à leur clientèle des plats et des desserts à base de goyaviers. Nous espérons aussi pouvoir créer un atelier de transformation sur l'île. Le bois du goyavier a de l'avenir également. Il est déjà utilisé par une poignée de personnes pour la fabrique de meubles ou dans le cadre d'expositions artisanales".

Concernant le débat sur le goyavier en tant que peste végétale, Mickaël Delatre précise : "Nos vergers, nos productions, sont contrôlés. De notre point de vue, le goyavier n'est pas une peste végétale". Yannick Martin surenchérit : "Il y a de plus en plus de vergers entretenus par les propriétaires, ils ont des productions respectueuses de l'environnement. C'est au niveau du secteur public, des forêts sauvages qu'il y a peut-être des problèmes. Il faudrait trouver des solutions pour ces plantations-là".

Quant à l'exportation, pour l'instant, elle est très peu effectuée par l'association "Goyavier, culture et tradition". Leur priorité, avant tout, est "d'atteindre une production stable, suffisante, pour répondre aux attentes des industriels et du marché local", signale Yannick Martin.

Samia Omarjee pour
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