Santé - Champs électromagnétiques
Les antennes relais font chauffer les rats et influent sur leur sommeil
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Publié le 8 avril 2013 à 05:00
Une récente étude mixte de L'Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques (INERIS) et de l'Université de Picardie, sur l'impact des champs électromagnétiques sur la santé, met en évidence pour la première fois des effets directs sur le mécanisme de régulation de la température corporelle des rats exposés, de même que le fractionnement d'une phase du sommeil dit paradoxal ; ce dernier point laissant supposer des "difficultés de mémorisation et de troubles de l'humeur" chez les personnes exposées réellement aux champs émis par les antennes relais, quand bien même on ne peut directement extrapoler aux humains des résultats obtenus sur des rats...
A nouvelles technologies nouvelles pathologies, réelles ou supposées.
L'irruption de la téléphonie mobile dans la vie quotidienne a suscité la multiplication des antennes relais dans les zones urbaines denses, et l'on se soucie de l'impact que pourraient avoir les champs électromagnétiques sur la santé humaine. Depuis mai 2011, les radiofréquences sont classées par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) "dans la catégorie des cancérogènes possibles pour l’homme (Groupe 2B), catégorie utilisée lorsqu’on considère crédible un lien de cause à effet, mais sans qu’on puisse éliminer avec une certitude raisonnable le hasard, un biais ou des facteurs de confusion".
Un principe de précaution qui légitime la poursuite d'études et de recherches sur le sujet ; de même, les symtômes des personnes atteintes d’hypersensibilité électromagnétique (HSEM), dont aucune preuve scientifique n'établit de relation de causalité avec l’exposition aux radiofréquences, n'en sont pas moins jugés "réels", nécessitant d'être traités de "manière adéquate". Un rapport de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST) daté de de novembre 2009, s'inscrit dans cette même approche qui préconise de "développer la recherche sur les causes des problèmes rencontrés par les personnes se déclarant électrosensibles…"
C'est donc dans le cadre de ce paradigme scientifique et sanitaire que L’Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques (INERIS) et l'Université de Picardie - via l'équipe mixte Péritox, soit Périnatalité et Risques Toxiques - ont engagé des travaux de recherche sur les effets biologiques des radiofréquences sur les fonctions de l’équilibre énergétique (régulation thermique, sommeil, alimentation). Un angle justifié comme suit dan le communiqué de l'INERIS : "Le sommeil fait partie des fonctions de l’équilibre énergétique et l’étude des perturbations du sommeil nécessite une approche globale qui prennent aussi en compte les trois autres fonctions : alimentation, activité locomotrice, production d’énergie". Le contexte expérimental mis en place portait en conséquence "sur les effets d’une exposition aux radiofréquences sur les fonctions de l’équilibre énergétique du jeune rat : le sommeil, la régulation thermique et la prise alimentaire", via un niveau d’exposition simulé correspondant à celui rencontré par les populations vivant à proximité des antennes-relais.
Selon les premiers résultats obtenus, il apparaît que les les champs électromagnétiques, de type antenne-relais, déclencheraient des mécanismes d’économie d’énergie chez les êtres vivants qui y sont exposés et notamment un effet de fractionnement du sommeil paradoxal. En la matière, le notion d'économie d'énergie n'est pas forcément une bonne nouvelle… Ces travaux INERIS-UPJV sont les premiers à mettre en évidence "un effet biologique athermique des radiofréquences, distinct de l’effet thermique".
Plus précisément, l'INERIS et son partenaire universitaire expliquent que les effets biologiques à long terme des radiofréquences se manifestent de façon simultanée "sur la régulation thermique, le comportement alimentaire et le sommeil des rats. De tels effets, qui apparaissent notamment quand la température ambiante augmente, induisent chez les animaux exposés un maintien de la vasoconstriction périphérique. Ce phénomène a pour conséquence de déclencher chez l’animal des processus d’économie d’énergie, comme s’il avait des besoins énergétiques accrus…" Par ailleurs, en ce qui concerne la thermorégulation, "le comportement des animaux exposés indique que leur thermosensibilité au froid est différente des animaux témoins. Si les champs électromagnétiques semblent induire " une sensation de froid " chez l’animal, il n’est pas encore possible de dire si cet effet est transposable à l’homme. On observe également une prise alimentaire plus importante de la part des animaux exposés : les mécanismes d’économies d’énergie pourraient conduire à une augmentation de la masse corporelle, mais cela nécessite d’être confirmé". Avec cette restriction énoncée par les auteurs de l'étude que ces résultats ne permettent pas déduire "que cette prise alimentaire joue un rôle quelconque dans les phénomènes de surpoids et d’obésité".
Enfin, l’étude de l'équipe Péritox a permis de confirmer un autre effet des radiofréquences, le fractionnement du sommeil paradoxal… Lequel ne provoquerait pas de troubles évidents du sommeil - réduction du temps de sommeil, réveils répétés, difficultés à se rendormir - quand bien même cet effet pourrait être "à l’origine de difficultés de mémorisation et de troubles de l’humeur".
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Le journaliste qui a fait ce papier a fumé ce week-end non? ou alors il a bu