La semaine dernière, un cas suspect détecté au centre hospitalier de Mamoudzou a ravivé la crainte du retour du choléra à Mayotte. Si le diagnostic s'est finalement avéré négatif, le souvenir de l'épidémie de 2000 - 10 malades avaient été infectés - est encore présent dans les mémoires. À l'heure où la menace Ebola se fait de plus en plus pressante, France Mayotte Matin met l'accent sur les défaillances sanitaires de l'île aux parfums, décrite comme "un creuset idéal pour les maladies infectieuses".
La suspicion de choléra concernait un Anjouanais ayant débarqué à Mayotte en kwassa la semaine dernière. "Deux jours après son arrivée, son état de santé s’est rapidement dégradé et eu centre hospitalier de Mamoudzou, le choléra a été diagnostiqué", relate France Mayotte Matin. Des analyses effectuées à l’institut Pasteur ont ensuite écarté la menace cholérique et l’homme ne serait pas en danger.
Mais pour le journal mahorais, "plusieurs questions se posent" et "la crainte d’une épidémie existe bel et bien, comme en 2000". Et de rappeler qu’à l’époque, "10 cas de choléra avaient été détectés après qu’une pandémie ait frappé l’archipel des Comores en faisant plusieurs centaines de morts", mais aussi que "si l’île avait été plus ou moins épargnée, c’est avant tout parce que l’immigration clandestine n’avait pas l’ampleur connue en 2014".
Pour France Mayotte Matin, le 101ème département français est ainsi devenu "un creuset idéal pour les maladies infectieuses". "Plus de 50 % de la population est aujourd’hui étrangère à Mayotte et ils sont des milliers à vivre dans des bidonvilles où les conditions de vie et d’hygiène relèvent du Moyen Âge", s’alarme le quotidien, évoquant également l’interdiction de baignade sur quatre plages en raison de la présence de "matières fécales en quantité anormale", mais aussi ces "cours d’eau pollués dans toute l’île où s’approvisionnent les populations les plus démunies tant pour la lessive que la cuisine".
Aussi, pour le quotidien mahorais, "le risque est là , omniprésent". Il explique : "Les conditions de vie à Mayotte relèvent d’un autre temps pour plus de la moitié de la population et l’île s’est transformée en poudrière de la délinquance en quelques années, elle pourrait tout aussi bien muter en poudrière virale à grande échelle". Et de citer l’exemple d’un médecin de l’hôpital de Mamoudzou selon lequel "le choléra ou Ebola peuvent être détectés à tout moment, toutes les conditions étant réunies pour une propagation et ce, à la veille de la saison des pluies".
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