Éducation nationale

Réforme Peillon : fronde des maîtres, en métropole et à La Réunion

  • Publié le 28 mars 2013 à 06:00
Ecole primaire

Les syndicats d'enseignants estiment qu'il ne suffit pas de réformer les rythmes scolaires en grande urgence pour régénérer l'école. Ils pensent que la loi d'orientation sur la refondation de l'école a été mal votée, le 19 mars dernier, et entendent bien contraindre le gouvernement à prendre en considérations leurs doléances en organisant des d'Etats Généraux de l'Education...

Les fédérations FERC CGT, FNEC FP FO, SUD EDUCATION et la FTE CNT, et leurs représentations réunionnaises, sont engagées dans un mouvement durable de résistance à la réforme des rythmes scolaires décrétée par le gouvernement Ayrault et son ministre de l’Education, Vincent Peillon. Faute de dialogue, les syndicalistes de l’enseignement ont décidé, le 5 mars dernier, de reconduire un mouvement national de protestation et appelé tous les personnels à faire grève, ce jeudi, 28 mars 2013.

Il est question de manifester une nouvelle fois, sans ambiguïté, la volonté des enseignants d’obtenir l’abrogation immédiate du décret sur les rythmes scolaires, et l’ouverture de "réelles négociations sur les revendications des personnels", comme cela était déjà le cas le 12 février dernier…

La réforme Peillon est jugée "inacceptable" faute d’avoir été approuvée par la moindre organisation syndicale ; par ailleurs le projet en question n’est pas jugé adapté pour répondre aux besoins des élèves. Pour l’intersyndicale,  "la politique gouvernementale sur la question des rythmes scolaires s'inscrit dans la logique de la loi d'orientation qui va dans le sens d’une territorialisation de l'école et d’un éclatement du cadre de référence nationale le pilotage des cartes de formation professionnelle, la prise en charge des services d’orientation par les régions, le transfert aux collectivités locales de missions dans le premier degré comme dans le second degré… ".

Par ailleurs, vu du côté élèves, cette réforme conduirait à alourdir la semaine des enfants, sans que leur journée ne soit allégée, ni les conditions d’apprentissage améliorées ; quant au périscolaire, rien n’en garantit la qualité, faute de financement et d’organisation. Enfin, les contempteurs de la réforme Peillon estiment que les inégalités sociales et territoriales seront accentuées par la décentralisation de l’école.

L’ouverture d’Etats Généraux dans les écoles est demandée, afin d’élaborer de façon collective et constructive les réformes dont les enseignants pensent que l’école a besoin. Or, la loi d’orientation sur la refondation de l’école a été votée le 19 mars dernier. Elle ne satisfait pas nombre d’enseignants qui manifestent une réelle inquiétude par rapport à l’alourdissement des programmes, la mise en place d’écoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE), mal définies en termes de formation des futurs stagiaires ; sans oublier l’insuffisance des créations de postes annoncées et le saupoudrage paradoxal de maîtres surnuméraires quand il faudrait restaurer le réseau d’aide  des enseignants spécialisés (RASED) pour lutter efficacement contre l’échec scolaire…

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1 Commentaires
Petit Poucet
Petit Poucet
12 ans

L'ecole du 21ème siècle a autant d'avenir que le cheval du 20ème siècle, et les maîtres d'école autant d'horizons que les anciens maréchaux-ferrands. Les plus sages et les plus avisés penseront à une reconversion vers d'autres formes de l'éducation..