L'état des ressources en eau est toujours fortement déficitaire

SĂ©cheresse : les 20 premiers jours d'octobre les plus chauds depuis 45 ans

  • PubliĂ© le 22 octobre 2014 Ă  18:13
sécheresse

Le comité Sécheresse s'est réuni ce mardi 21 octobre 2014 afin de faire le bilan de la situation hydrologique et météorologique et procéder à l'analyse des éléments d'anticipation d'une éventuelle crise. Il en ressort une situation des ressources en eau toujours fortement déficitaire et la crainte d'une "accentuation des perturbations dans la distribution en eau", notamment au vu de l'augmentation des températures au-dessus des normales saisonniÚres. "Les deux premiÚres décades d'octobre sont les plus chaudes jamais enregistrées pour un mois d'octobre depuis 45 ans", souligne le comité sécheresse, qui demande "d'avoir une utilisation la plus économe possible de l'eau, aussi bien pour les particuliers que les collectivités grandes consommatrices".

AprÚs analyse de la situation, le comité constate :

  • que la saison des pluies 2013-2014 est toujours assez largement dĂ©ficitaire mais avec de fortes disparitĂ©s entre, d'une part, la moitiĂ© nord-est de l'Ăźle et le littoral du nord-ouest fortement dĂ©ficitaires et, d'autre part, le reste du dĂ©partement proche de la normale, voire un peu plus excĂ©dentaire sur un petit quart sud de l'Ăźle,
  • qu’au cours des 8 derniers mois, de fĂ©vrier Ă  septembre, on observe une situation fortement dĂ©ficitaire, qui classe cette pĂ©riode au 1er rang des plus sĂšches depuis 50 ans,
  • que depuis le 1er janvier, les communes les plus dĂ©ficitaires sont celles du quart Nord-Est et Est de l'Ăźle, et l’Ouest dans une moindre mesure,
  • que l’état des ressources en eau est en baisse sur l’ensemble du dĂ©partement depuis le mois de mars,
  • que certains aquifĂšres des secteurs Est ont dĂ©jĂ  atteint les seuils d’alerte,
  • que les derniĂšres prĂ©cipitations des 26 et 27 septembre ont permis de diminuer les consommations et donc la tension sur la distribution des services jusqu’à la mi-octobre,
  • que les effets de ces pluies s’estompent et que quelques difficultĂ©s sont dĂ©jĂ  perçues dans certains secteurs, notamment dans les hauts,
  • que l’augmentation importante des tempĂ©ratures, au-dessus des normales saisonniĂšres, font craindre un accroissement des consommations d’eau et un dĂ©sĂ©quilibre entre la ressource disponible et les besoins ; les 2 premiĂšres dĂ©cades d’octobre sont les plus chaudes jamais enregistrĂ©es pour un mois d’octobre depuis 45 ans.

Le constat de cette situation dĂ©ficitaire, alors que les 2 prochains mois sont statistiquement les moins arrosĂ©s de l’annĂ©e, fait craindre une accentuation des perturbations dans la distribution d'eau dĂ©jĂ  observĂ©es sur certaines communes ces derniers jours, en l'absence de nouvelles prĂ©cipitations consĂ©quentes ou en cas d'incidents sur les rĂ©seaux.

Pas encore de restriction des usages de l'eau

A ce stade, bien qu’il y ait des signaux d’alerte, le comitĂ© a considĂ©rĂ© qu'il n’y avait pas lieu de mettre en Ɠuvre des mesures gĂ©nĂ©rales, intercommunales ou dĂ©partementales, de restriction des usages de l’eau, mais a souhaitĂ© appeler Ă  la vigilance l’ensemble des acteurs en charge de la distribution de l’eau et sensibiliser les RĂ©unionnais Ă  cette situation.

Il est rappelĂ© que chaque collectivitĂ©, peut, en fonction de la situation particuliĂšre de son territoire, ĂȘtre amenĂ©e Ă  prendre des mesures de restriction des usages adaptĂ©es Ă  la situation locale, le cas Ă©chĂ©ant.

En cette période sÚche, il semble nécessaire de rappeler le respect des mesures de précaution suivantes :

  • signaler en temps rĂ©el les perturbations d’alimentation et les fermetures de rĂ©seaux susceptibles d’ĂȘtre utilisĂ©s par les services de secours et de lutte contre l’incendie,
  • favoriser les techniques d’irrigation Ă©conome en eau,
  • maintenir une vigilance particuliĂšre sur les aquifĂšres sensibles, et adapter leur exploitation en fonction de l’évolution de la salinitĂ©,
  • renforcer la surveillance des bassins de baignade, dont les conditions sanitaires ont tendance Ă  se dĂ©grader avec les faibles dĂ©bits, notamment avec l’augmentation du risque de contamination par la leptospirose.

Une période propice aux départs de feux

S’agissant du risque incendie, cette pĂ©riode sĂšche est propice aux dĂ©parts de feux, il est nĂ©cessaire de rappeler que les pratiques de brĂ»lage de vĂ©gĂ©taux coupĂ©s et d’écobuage sont interdites par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral en date du 27 juin 2013, portant rĂšglement permanent de l’emploi du feu dans le dĂ©partement de La RĂ©union, notamment en pĂ©riode Ă  risque, soit du 15 aoĂ»t au 15 janvier. Des infractions Ă  ces dispositions ont donnĂ© lieu rĂ©cemment Ă  des procĂšs-verbaux de gendarmerie.

Il est demandĂ©, en cette pĂ©riode inter-cyclonique sĂšche, d’avoir une utilisation la plus Ă©conome possible de l’eau, aussi bien pour les particuliers que les collectivitĂ©s grandes consommatrices.

L’évolution de la situation sera suivie dans les prochaines semaines et le comitĂ© SĂ©cheresse sera rĂ©uni mi-novembre pour un nouveau point de la situation.

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