" Il n'y a plus de médecin généraliste depuis le 31 août dernier pour accueillir les étudiants" annonce le standard de la médecine préventive nord de l'université de la Réunion. Une situation préoccupante lorsqu'on associe cette actualité à l'étude sur le coût de la santé étudiante menée conjointement par Emevia, un réseau national de mutuelles de proximité. L'enquête publiée ce lundi par l'AFP, annonce en effet, que 17,4% des étudiants déclarent avoir renoncé à des soins les six derniers mois pour des raisons financières. Un chiffre en augmentation de 2,4 points par rapport à 2011, précise Emevia qui mène ces études avec l'institut CSA.
Cette difficulté des étudiants à accéder aux soins a également été mise en lumière par des syndicats étudiants comme l’Union nationale des étudiants de France dans leur enquête sur le coût de la rentrée et de l’année universitaire. " A La Réunion, on estime qu’ils sont 28% à renoncer à se soigner faute de budget suffisant " explique Stéphane Maillot, président de l’Unef Réunion " Les jeunes ne se soignent plus parce que l’on peut rogner sur cette dépense "
Pour l’Unef, "les étudiants favorisent les dépenses liées au logement et à l’alimentation, mais se soigner, c’est un luxe qu’on ne peut pas tout le temps se payer ". " Le renoncement aux soins concerne principalement les traitements les plus chers et peu remboursés par l'assurance maladie, et dorénavant, on remarque que les étudiants ont plus de mal à aller chez le généraliste ", note le syndicat.
" C’est souvent au dernier moment qu’ils vont se faire soigner ", appuie le président de l’Unef Réunionnais, " et généralement c’est vers le médecin traitant qu’ils se tournent en dernier recours". Un constat partagé par le secrétariat de la médecine préventive de l’université de Saint Denis. "Déboussolés à leurs arrivée, les étudiants sont accueillis à bras ouvert, mais généralement, à cause du monde qui fait la queue, ils ne patientent pas très longtemps et préfèrent retourner en cours".
Le cas d'Eddy 22 ans, étudiant en L1 géographie à l'université de Moufia, illustre cette tendance. Le jeune homme souffre de multiples allergies et n’a pas été chez son médecin traitant depuis près d’un an. " Je n’ai pas les 80 euros pour acheter les médicaments pour traiter mes allergies. Heureusement que mon cousin a les mêmes pathologies que moi, comme ça je peux piocher dans ses médicaments. "
Dans le même ordre d’idée, Emevia s’inquiète du recul des étudiantes à consulter un gynécologue. Elles sont moins d’une étudiante sur deux (48%) en 2013, alors qu’elles étaient 52,1% en 2011, à consulter le praticien. Le réseau de mutuelles dénonçait également "le mal-être étudiant" qui "s’est très nettement aggravé" entre 2011 et 2013, avec notamment en cause l’augmentation des comportements de rejet (raciste, sexiste, homophobe, etc.) "qui sont passés de 8,1% en 2011 à 12,4% en 2013". Ce rejet s’exprime sous forme d’injures et de harcèlement moral (10% en 2013 contre 7,4% en 2011) mais aussi d’agressions physiques (2,4% en 2013 contre 0,7% en 2011). Une exclusion que connaissent à La Réunion les étudiants originaires de Mayotte et des autes îles de la région.
Ces difficultés des étudiants à accéder aux soins poussent Emevia et les autres syndicats étudiants tels que l’Unef et la Fage à revendiquer auprès des pouvoirs publics la mise en place du chèque santé déjà effectif dans certains départements. Cette aide est un engagement de campagne hors programme de François Hollande. Elle viserait à prendre en charge 50% du coût de la mutuelle santé des jeunes, dans la limite de 200 euros.
www.ipreunion.com

Bonjour,
Etrange de voir autant de fautes d'orthographe dans des articles de journalistes professionnels...!?!💋 (Réponse de Webmaster IPR: Merci de votre vigilance. Les fautes d'orthographes ont été corrigées.)