Déploiement de forces de l'ordre autour de Victorin Lurel

Un ministre sous haute surveillance

  • PubliĂ© le 17 octobre 2013 Ă  15:03
Lurel Police

Quelles menaces planent à ce point sur le voyage officiel de Victorin Lurel à La Réunion ? Certes, l'homme est membre d'un gouvernement contesté de toutes parts. Certes, des gérants de stations-services aux agriculteurs en passant par les chefs d'entreprise ou les associations d'usagers de la mer, beaucoup tentent de se faire entendre par le biais de cette visite. Mais cela justifie-t-il le coûteux déploiement de forces observé autour du ministre des Outre-mer ?

Ce jeudi matin, on ne comptait plus les services de sécurité mobilisés pour l’occasion : la police municipale, la gendarmerie, la compagnie départementale d’intervention (CDI), la brigade anti-criminalité (BAC), la sous-direction de l’information générale (SDIG) mais aussi le groupement d’intervention de la police nationale (GIPN). Rien que ça !

Si le déplacement d’un ministre impose un minimum de sécurité, était-ce nécessaire de mobiliser des troupes d’élite face aux gérants de stations-services munis d’un extincteur ?

La préfecture et les services du ministère de l’Outre-mer ont souhaité prendre le moins de risques possibles, poussant le principe de précaution à l’extrême. La situation économique et sociale de l’île est très préoccupante ; elle peut devenir, à terme, explosive. Mais La Réunion est-elle devenue pour autant un territoire hostile voire une terre de tous les dangers pour un ministre ?

En réalité, ce bataillon de forces de l’ordre se veut surtout préventif, voire dissuasif. Victorin Lurel sait bien que les attentes de la population sont si nombreuses qu’elles dépassent largement le champ d’action d’un ministre de l’Outre-mer. Aussi ses réponses ne pourront être qu’incomplètes, partielles et forcément décevantes. Le ministre antillais a sans doute également pris la mesure de la frustration face à une métropole semblant toujours plus éloignée des réalités locales, la nomination de Claudine Ledoux comme ambassadrice pour l’océan Indien en étant la dernière illustration.

De tout cela peut naître une vraie colère, mais sans doute pas une menace telle qu’elle nécessite de transformer l’île en camp retranché au premier ministre venu.

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