Une délégation de manifestants devrait être reçue au rectorat vers 17 heures ce mercredi 3 avril 2013. Pour rappel, à l'appel de l'intersyndicale de l'éducation (CGTR Educ'action, Saiper-Pas 974, FNCE-FP-FO, Sud Education, SNE, Scenrac-CFTC), une cinquantaine de personnes manifeste depuis 14h30 devant les grilles du rectorat. Ils protestent contre la réforme des rythmes scolaires et soutiennent notamment les directeurs d'école et le personnel enseignant de la circonscription Saint-Denis 2, où le retour à la semaine de 4,5 jours se fera dès la rentrée 2013. Demandant à être reçus par le recteur Thierry Terret, les manifestants ont bloqué la route devant le rectorat pour faire entendre leurs revendications.
"La réforme des rythmes scolaires ne passe pas, au niveau national comme à La Réunion. Près de 80% des communes ont décidé de reporter cette réforme. C’est une preuve que c’est une réforme brouillonne, bâclée, précipitée, et surtout, il y a un manque total de concertation avec les professeurs des écoles", explique Patrick Corré, secrétaire général de la CGTR Educ’Action.
"Ce n’est pas tant la question du mercredi qui pose problème. Nous pensons qu’il faut une réforme des rythmes scolaires, mais il faut que cette réforme soit pensée, intelligente, et qu’elle permette aux enfants de réussir. Or, là, ce n’est pas le cas", estime Patrick Corré. Pour lui, la réforme des rythmes scolaires doit se faire "en articulation avec d’autres leviers". Elle doit notamment passer par la réduction des effectifs d’élèves par classes, la remise en selle des réseaux d’éducation prioritaire et l’allègement des programmes.
Patrick Corré souligne qu’il y a "encore une carte à jouer" pour faire reculer le gouvernement sur cette réforme. "Dans la mesure où 80% des communes n’ont pas adhéré au dispositif en 2013, on a toujours l’espoir que le gouvernement revienne sur cette réforme", dit-il. Il souligne par ailleurs être là ce mercredi pour apporter son soutien au collectif de Saint-Denis 2, circonscription où la réforme sera expérimentée à la rentrée 2013.
De leur côté, les membres du collectif Saint-Denis 2 ont exprimé de nouveau leur incompréhension. "Nous regrettons de ne pas avoir été ni consultés ni même informés sur cette expérimentation", explique un enseignant de la circonscription. "Nous avons appris cela par la presse, trois jours avant que la décision ne soit entérinée", dit-il. "On se demande un peu où est la place à la concertation. On a le sentiment que cette décision nous a été cachée. D’autres circonscriptions savent depuis plus d’un mois qu’elles ne seront pas concernées pour la rentrée 2013", précise cet enseignant.
"Ce que nous demandons, c’est qu’on se laisse le temps de la concertation, qu’on se laisse le temps de résoudre tous les problèmes que soulèvent cette réforme, qui est importante et conséquente dans sa mise en place et qui selon nous ne doit pas être prise à la légère", poursuit-il, précisant : "Nous avons peur que ce soient les enfants qui fassent les frais de cette expérimentation".
Pour rappel, à La Réunion, 6 communes sont concernées par une application de la réforme sur les rythmes dès la rentrée scolaire 2013, a informé le rectorat dans un communiqué. Il s'agit de la Possession, Saint-Benoît, Saint-Joseph, Petite-Ile, la Plaine des Palmistes, et Saint-Denis. Particularité pour le chef-lieu : le retour à la semaine de 4 jours et demi se fera en expérimentation sur la circonscription Saint-Denis 2, et ce malgré les protestations des directeurs d'écoles et enseignants du secteur.
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