Hormis dans le lagon - de nouveau accessible depuis 12 heures ce vendredi 17 juin 2011 - la baignade et les activités nautiques sont interdites sur le littoral de Saint-Paul depuis ce jeudi aprÚs-midi. Deux raisons expliquent cette décision. La mort mercredi d'un surfeur de 31 ans attaqué par un ou plusieurs requins à Petit Boucan et le risque de pollution des eaux suite aux fortes pluies de ces derniers jours. Ce vendredi matin, les plages de Boucan Canot et de Roches noires comme les terrasses des bars - restaurants étaient vides de monde.
"Cela faisait 6 mois que je n'avais pas mis les pieds Ă Boucan. J'avais dĂ©cidĂ© de venir avant le drame de ce mercredi, alors je suis venue. Mais juste pour prendre le soleil, pas pour me baigner" indique GeneviĂšve Bonnet. Elle est installĂ©e sur sa serviette tout prĂšs du mĂąt oĂč flotte le drapeau interdisant la baignade. En tout, Ă peine une demie douzaine de personnes est installĂ©e sur le sable en ce milieu de matinĂ©e. Il n'y a personne dans l'eau et les maĂźtres nageurs veillent Ă ce que cela se poursuive. "De tout façon il faudrait ĂȘtre tout Ă fait inconscient pour se mettre Ă l'eau. Il y a de la houle, la ravine a dĂ©bordĂ© et l'eau n'est pas propre" commente Armando TorrĂ©.Amateur de surf, il avoue avoir "Ă©tĂ© trĂšs choquĂ©" par la mort du jeune surfeur mercredi. "Il n'y avait jamais eu d'attaque de requins dans la zone jusqu'Ă prĂ©sent mĂȘme si de temps en temps on voyait des ailerons au loin" dit-il. Il parle d'une conjugaison de mauvaises conditions. "Il avait plu, la ravine se dĂ©versait dans la mer, l'eau Ă©tait trouble, c'Ă©tait la tombĂ©e de la nuit, le malheur est arrivĂ©" Ă©numĂšre-t-il. Il ajoute qu'il ne se serait jamais mis Ă l'eau dans une telle configuration et reconnaĂźt, "sincĂšrement je crois que maintenant je vais y regarder Ă deux fois avant de me remettre Ă surfer". GeneviĂšve Bonnet estime pour sa part que le jeune homme "pourtant surfeur expĂ©rimentĂ©, a Ă©tĂ© victime de sa passion. Et puis c'est vrai, il n'y avait jamais eu d'attaque dans la zone". Elle ajoute en regardant le peu de monde sur la plage "peut-ĂȘtre que les gens vont ĂȘtre plus prudents ".
Et s'il n'y a personne dans l'eau, il n'y a pas grand monde non plus aux terrasses des bars - restaurants situĂ©es en face de la mer. Comme tous les jours Dany a ouvert son Ă©tablissement tĂŽt le matin. "Je n'ai pas eu un seul client depuis. On faisait dĂ©jĂ un mauvais chiffre d'affaires depuis dimanche Ă cause de la pluie, l'interdiction de baignade ne va pas arranger les choses" remarque-t-il. Il a appris par la presse que la mer Ă©tait interdite. "Personne ne nous a rien dit et on ne sait pas jusqu'Ă quand va durer l'interdiction. Il est Ă©vident que c'est mauvais pour les affaires mĂȘme si je comprends que la dĂ©cision a Ă©tĂ© prise par mesure de sĂ©curitĂ©" confirme Patrick Zitte, responsable du bar - restaurant voisin. "Enfin, tant mieux pour nos collĂšgues qui sont installĂ©s sur le lagon, eux au moins ils peuvent travailler".
L'interdiction de baignade et d'activités nautiques a en effet été levée par la mairie de Saint-Paul vers 12 heures ce vendredi (voir article par ailleurs). Mais les baigneurs, souvent en famille, avaient pris possession des eaux bien plus tÎt dans la matinée. "Il n'y a pas suffisamment d'eau pour que les requins viennent et comme il y a eu beaucoup de houle je me suis dis qu'elle avait été nettoyée" expliquait vers 10 heures une jeune mÚre de famille tout en surveillant sa fillette qui patauge avec de l'eau jusqu'à la taille.
Un spectacle qui laisse Guillaume dubitatif, agent de la réserve marine. "Bien sûr qu'il n'y aura pas de requins ici. Je serai moins affirmatif en ce qui concerne la qualité de l'eau. Les microbes, on ne les voit pas" lance-t-il. "Je ne comprends pas pourquoi les gens éprouvent toujours le besoin de braver les interdits" soupire-t-il.
L'interdiction a donc finalement été partiellement levée. Elle reste en vigueur pour tout les plages et le littoral situés hors le lagon.
Mahdia Benhamla pour







